Vu
le succès du MINUSCULE n°1, il fallait parier sur un MINUSCULE n°2. Je vous
rappelle le principe (on en avait causé ici), il s’agit d’un film ayant pour
héros des insectes, créés numériquement, puis intégrés à des prises de vue
réelles. Le résultat est juste formidable. Autre originalité, pas d’anthropomorphisme,
pas de dialogue. Ben oui, une coccinelle ça ne parle pas. Autant
dire que la bande son, musique et bruitages, font beaucoup pour la
compréhension des scènes.
Ce
que je trouvais formidable dans le premier épisode LA VALLÉE DES FOURMIS
PERDUES (sic) c’est que l’action était concentrée sur une intrigue, simple :
des fourmis noires tombent sur une boite à sucre, que convoitent également une
sale bande de fourmis rouges. Le tout filmé entre deux cailloux et un ruisseau
dans le parc du Mercantour. Dans LES MANDIBULES DU BOUT DU MONDE (re sic !)
nos joyeux compagnons à six ou huit pattes s'aventurent en Guadeloupe.
Parce qu'une
petite coccinelle intrépide se retrouve coincée dans l’arrière-boutique d’une épicerie qui exporte de la crème de marron, tombe accidentellement dans un carton, aussitôt refermé,
scotché et expédié à Basse Terre. Le papa coccinelle vole au secours de son
rejeton, aidé par une fourmi et une petite araignée.
Si
techniquement le film est bluffant, les images merveilleuses, certaines scènes
joliment écrites et réalisées, je suis resté sur ma faim. D’abord, un indice
aurait dû m’interpeller. La ribambelle de gamins de trois ou quatre ans faisant
la queue au cinéma, avec leur parent. Alors que moi, grand con, j’y allais seul !
Et qui dit gamin, dit cartons de pop-corn de 15 kilos, et allers et retours aux
toilettes (à cet âge, les gars, prévoyez des couches pour vos mioches !)
commentaires des gamins, et explications des parents. Le cauchemar.
A
mon sens, le film pêche sur deux aspects. D’abord, le gigantisme. Alors que le
premier film était circonscrit dans un petit périmètre (mais immense à l’échelle
des bestioles) le second nous fait voyager, survol
de l’Atlantique compris, avec profusion de décors. L'idée était je pense de confronter les insectes de chez nous à une faune et une flore tropicale - les plantes carnivores, les crabes, les grosses araignées... Il n'empêche, je m'y suis davantage retrouvé dans les séquences "françaises", dans le village, l'épicerie, où l'action aurait pu être concentrée, ce décor étant source des meilleurs gags.
Ensuite, et c’est pire, il y a des humains ! Des vrais - qui ne parlent pas, le film reste muet - mais des humains quand même (Thierry Frémont et Bruno Salomone entre autre), des chauffeurs, des pilotes, plein de figurants, des méchants investisseurs immobiliers… Là où la présence humaine aurait pu être suggérée, elle déborde de partout ! Y’a même une scène à Roissy ! Dommage, et hors-sujet.
Ensuite, et c’est pire, il y a des humains ! Des vrais - qui ne parlent pas, le film reste muet - mais des humains quand même (Thierry Frémont et Bruno Salomone entre autre), des chauffeurs, des pilotes, plein de figurants, des méchants investisseurs immobiliers… Là où la présence humaine aurait pu être suggérée, elle déborde de partout ! Y’a même une scène à Roissy ! Dommage, et hors-sujet.
De
l’aventure, y’en a, tant mieux, mais XXL. Ainsi le voyage trans-Atlantique se
fera avec un bateau Paymobil suspendu à des ballons de baudruche (clin d’œil au
LA-HAUT de Pixar, 2009), virevoltant au gré des coups de vent, des orages, réchappant
à un requin (cf la baleine de PINOCCHIO), bateau de pirate barré par la petite
araignée, qui se met Madame Butterfly à donf dans son I-Pad ! Il y a
quelques gags, mais on ne s’esclaffe pas non plus, quelques scènes de terreur
(!) quand nos héros tombent dans une toile d’araignée, du genre grosse et velue
(mais bariolée pour ne pas effrayer les petits spectateurs).
Le
scénario du N°1 faisait dans la simplicité, ça ne s’arrange
pas ici, surtout sur la fin. Aujourd’hui, vous n’avez plus de dessins animés
sans l’éternelle leçon écologique, sauvons la nature des méchants humains
pollueurs et cyniques. En
plus de sauver leur peau, coccinelles et fourmis devront aussi sauver une jolie
plage d’ignobles promoteurs adeptes du bétonnage intensif. Des chenilles
urticaires devraient être utiles pour se débarrasser des intrus. Autre belle
leçon, la solidarité entre espèces, déclinaison de l’union fait la force (alors
que l’oignon, lui, fait la soupe).
Si
vous avez des gamins entre 5 à 8 ans, emmenez-le, ça va leur plaire. Il aurait
fallu tout de même penser aux plus grands (comme moi !) et proposer une
double lecture, que chaque génération puisse s’y retrouver. Les réalisateurs Thomas
Szabo et Hélène Giraud ont encore fait un travail remarquable, puisqu’il faut d’abord
filmer en décor réel ce qui servira à incruster les personnages, donc un
travail énorme de repérage, de story board, d’axe de prise de vue. Mais question
scénario, ils auraient pu pousser un peu plus leur réflexion…
couleur - 1h30 - scope 1:2.35
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