Toute première
fois, tou-toute première fois… Rassurez-vous Sonia, que je vois déjà rougir en
minaudant, je ne vais pas vous parler de l’exceptionnelle précocité de ma vie
sexuelle, mais de mon premier Jean-Christophe Grangé. (déception dans l’assemblée…
pour la rubrique cul, on verra quand on sera vraiment en manque de lecteurs).
Jean-Christophe Grangé, journaliste pour le National Géographic entre autre, globe-trotter, scénariste
et romancier à succès, auteur des RIVIÈRES POURPRES (1998) ou du CONCILE DE PIERRE (2000) adaptés au cinoche. La bonne moitié de sa
production littéraire a été portée à l’écran, grand ou petit, et il est traduit
dans le monde entier. Du lourd. Comme ce pavé de 860 pages, CONGO REQUIEM, qui
fait suite à LANTANO. Moi, j’savais pas que c’était une suite. Je m’en suis
douté quand j’ai compris que j’y comprenais que dalle !
Un peu
dubitatif au départ, méfiant, je me lance dans cette lecture que l’on m’a
chaudement recommandée. Et première surprise : le mec écrit bien ! Il
y a même un p’tit second degré, un humour, une sorte de recul, genre, on ne se
prend pas trop au sérieux, pas comme son collègue Thilliez. L’histoire ? Ouh
la ! Question suivante… Y’a deux ou trois bouquins en un dans ce roman,
comme il y avait deux ou trois chansons dans un titre gigogne des Beatles, mais
eux ça durait 3’30.
Dans la famille Morvan je demande le père : Grégoire, flic et barbouze. Le fils
Erwan : flic aussi, Gaëlle la fille, gironde et apprentie comédienne, et un peu pute pour arrondir les fins de mois, et le fils numéro 2, Loïc, qui
tente de décrocher de la coke, divorcé d’une belle et riche italienne. Quand l’histoire
commence, Grégoire est au Congo, il supervise une exploitation minière.
Partie la plus intéressante de l’intrigue, la jungle, la chaleur, la flotte, la
boue et les moustiques, le trafic d’armes, corruption à tous les étages entre entrepreneurs,
concessionnaires, ONG et régime en place, les milices civiles ou paramilitaires
qui font la loi à chaque carrefour, pire que des gilets jaunes.
les œuvres de l'Homme-clou... |
En parallèle, Loïc mène une enquête à Florence, en Italie, sur la mort de son ex-beau père, qui trempait visiblement dans de sales affaires. Grangé nous en tartine 200 pages qui ne mènent à rien, mais vraiment à rien (la scène du viol est juste totalement gratuite). Gaëlle suspecte fortement son psy de déviance (pléonasme) elle a été aussi victime d'un Homme-clou, mais pas le même, un copieur et adepte de l’original, qui a sévi à Paris. Vous suivez toujours ?
Toute l’histoire
avec le psy n’est pas mal, c’est mystérieux, intriguant, et ouvrira sur des
perspectives particulièrement capilo-tractées (tirée par les cheveux) à un
degré qui frise le grand art. Une enquête dans l’enquête, pense-t-on, mais qui
évidemment sera reliée aux autres éléments de l’intrigue.
Bon, y se
passe plein de trucs en Afrique, ça flingue à tout va, scènes de guerre et de
désolation, je ne vais pas vous raconter, mais bref, Erwan finit par rentrer en
France poursuivre ses investigations. C’est quasiment un second roman qui
commence. La partie africaine est passée par perte et profit, c’est très
dommage, c’est là où l’écriture faisait mouche. Ce qui arrive ensuite donne
dans le tout-venant, joliment troussé parfois, mais vu et revu, le flic tête
brûlée qui carbure 36 heures sur 24, pionce un quart d’heure par semaine, capable
de sonner chez un préfet à 2 heures du mat’ pour le menacer de lui couper les
couilles…
Commence à poindre un nouveau thème, collusion entre représentants de l’Etat et clinique privée, expérimentations psycho-scientifiques louches, on se pince pour y croire, mais pourquoi pas. Et bien sûr, Grangé va retomber sur ses pattes, non sans avoir sacrifié pas mal de personnages. A ce niveau de l’histoire, on est dans la pure enquête policière, Erwan cherche et le coupable de meurtres et la vérité sur sa propre histoire, donc celle de son père, indices après indices, témoignages après témoignages.
C’est quand même longuet… Je reconnais à Jean-Christophe Grangé un certain sens de la narration, de la description, mais nettement moins du dialogue, sortis d’une mauvaise série B, où d’un épisode de Julie Lescaut. Problème : les personnages sont peints à la truelle. Y’a de bons moments, surtout au début, gâchée parfois par des séquences improbables. Comme la Gaëlle en vengeur masqué qui trucide un dictateur africain dans un palace de Genève, et j'vous dis pas comment. Si j'vous dis : son arme secrète, une lame de rasoir planquée dans le vagin ! Faut pas pousser mémère dans les orties. Ou Loïc l’ex junkie reconverti, hop là, en champion de tir. Hum... L’avalanche de rebondissements peut provoquer l’indigestion. Un gros gâteau à couches bariolées avec supplément crème au beurre, 100% de matière grasse. Mais pas que, aussi des litres de sang, intestins en charpie, têtes qui volent, émasculations et autres fluides corporels déversés au litre. On goute, c’est pas mauvais, on finit sa part poliment, mais pas sûr qu’on se resserve.
Commence à poindre un nouveau thème, collusion entre représentants de l’Etat et clinique privée, expérimentations psycho-scientifiques louches, on se pince pour y croire, mais pourquoi pas. Et bien sûr, Grangé va retomber sur ses pattes, non sans avoir sacrifié pas mal de personnages. A ce niveau de l’histoire, on est dans la pure enquête policière, Erwan cherche et le coupable de meurtres et la vérité sur sa propre histoire, donc celle de son père, indices après indices, témoignages après témoignages.
C’est quand même longuet… Je reconnais à Jean-Christophe Grangé un certain sens de la narration, de la description, mais nettement moins du dialogue, sortis d’une mauvaise série B, où d’un épisode de Julie Lescaut. Problème : les personnages sont peints à la truelle. Y’a de bons moments, surtout au début, gâchée parfois par des séquences improbables. Comme la Gaëlle en vengeur masqué qui trucide un dictateur africain dans un palace de Genève, et j'vous dis pas comment. Si j'vous dis : son arme secrète, une lame de rasoir planquée dans le vagin ! Faut pas pousser mémère dans les orties. Ou Loïc l’ex junkie reconverti, hop là, en champion de tir. Hum... L’avalanche de rebondissements peut provoquer l’indigestion. Un gros gâteau à couches bariolées avec supplément crème au beurre, 100% de matière grasse. Mais pas que, aussi des litres de sang, intestins en charpie, têtes qui volent, émasculations et autres fluides corporels déversés au litre. On goute, c’est pas mauvais, on finit sa part poliment, mais pas sûr qu’on se resserve.
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