Mignonne Lillith (!?) Pas certain... (Jodelle ferland) |
Ah les sales mômes ! Il y a déjà ceux qui montent à
genoux sur la table à manger dominicale au milieu du poulet et des frites chez
mamie, en totale liberté, à peine gourmandés par des parents qui ont lu tout
Dolto mais n'ont pas tout compris. Mais pire, il y a ceux que Satan ou un autre
démon choisit comme réceptacle pour semer une zizanie diabolique dans un monde
qui n'en a pourtant pas besoin. Dans certaines familles, je me demande si la frontière
n'a pas été franchie, il faudrait se rencarder auprès de l'exorciste du diocèse…
La mode des films mettant en scène des marmots
diaboliques date des années 70, même si un site répertorie 61 films sur le
sujet des enfants démoniaques, deux films au moins vont marquer le genre : L'exorciste
de William Friedkin chroniqué avec
amour par Luc (Clic)
et le petit Damien dans la Malédiction
de Richard Donner en 1976. Il y aura bien sûr des suites de
la suite, des nanars pas toujours indispensables. Depuis l'an 2000, le genre est revenu à la mode.
Dans la série The
Ring, ce sont plutôt des fantômes cradoques victimes de la
monstruosité des adultes. Côté exorcisme, nous avons eu Le Dernier exorcisme,
réalisé par Daniel Stamm et guère passionnant.
Et avec Le
cas 39 le cinéma renoue avec la fillette possédée. Sauf que
contrairement à sa copine Linda Blair
verdâtre, boursouflée comme un crapaud et vomissant du Chewing-gum fondu au
litre, la jeune Jodelle Ferland a un visage
d'ange, un minois un peu énigmatique certes, mais rien de bien satanique… À ce
sujet, pourquoi le nom de cette enfant-actrice à la carrière bien remplie
n'apparaît-il pas sur l'affiche ? Une question de droit sans doute...
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Un peu trop tard et... Lillith était trop cuite... |
Emily Jenkins (Renée Zellweger, impeccable) est assistante sociale et croule sous
les dossiers d'enfants maltraités ou sur la mauvaise pente à cause de parents
irresponsables, parfois les deux. Son chef, Wayne (Adrian Lester) s'en tape et
lui rajoute le dossier 39 sur la pile. Sale affaire, celle de Lillith Sullivan (Jodelle Ferland) âgée d'une dizaine d'années et a priori victime de
violences de la part de ses parents : Edward et Margaret Sullivan (Callum Keith
Rennie
et Kerry O'Malley).
Constat classique : décrochage scolaire, tristesse, tendances à s'isoler…
Emily rend visite à la famille : maison
bien tenue mais un couple have, pâle et défait comme disait Voltaire, et Lillith, un
gamine mutique. Des parents effrayants
ou effrayés ? Son service convoque la famille. Lillith confie à Emily, mais à elle seule, que ses parents "veulent l'envoyer
en enfer". Confidence sincère ou manipulation de la dévouée Emily ? Sa hiérarchie saturée de dossiers classe sans suite. Emily donne à Lillith son N° de téléphone, au cas où…
Inquiète
et désabusée, Emily demande un coup
de main à un pote flic, Mike (Ian Mac Shane).
Le soir même, coup de fil paniqué de Lillith : SOS. Emily appelle Mike et fonce chez les Sullivan.
Scène d'apocalypse, Edward et Margaret ont drogué leur fille qui a atterrie
dans le four pour être cuite comme la dinde de Thanksgiving !! Emily libère la gosse un peu roussie, tandis que Mike défonce la tête des deux monstres
qu'on envoie chez les dingues pour évaluation. Ça s'impose. Non ?
Doug et Emily |
Emily retourne à l'ancien domicile de Lillith pour étoffer son trousseau. Inspection
des lieux : dans la cave, les Sullivan
ont creusé une tombe et la porte de leur chambre est défendue par une volée de
verrous ?! Cela dit derrière la porte, le parquet semble avoir été
scarifié par un tigre du Bengale. Intriguée, Emily ne sait pas encore que c'est elle qui vient d'entrer en
enfer… Gloup !
Le
cauchemar pour l'héroïne et son entourage approche ; c'est la règle de ce genre de
films.
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Le début du film paraît prometteur et innovant par son
absence de référence à la religion chrétienne. Pas de crucifix la tête en bas,
d'occultistes qui apportent leurs recettes farfelues pour chasser les démons.
Ce film est plutôt un huis-clos, un affrontement vénéneux entre une petite
fille modèle, au minois touchant pour l'entourage face à une Emily totalement abandonnée et incomprise. La suite
sera plus classique. Et puis prénommer une fille Lillith, c'est tenter le diable 😖 ! Lillith est une déesse du mal dans les
légendes hébraïques et mésopotamiennes pour laquelle des succubes (démons
féminins) viennent séduire les hommes et les désespérer. Ok, notre Lillith du jour n'a pas l'âge des
bagatelles infernales mais elle va laisser sur ses traces d'élève modèle un certain nombre de
cadavres "suicidés". Une vraie peste la gosse… Deux types
d'appréciations donc : film qui ressasse à sa manière les classiques du genre
et où les péripéties se révèlent bougrement téléphonées, ou alors en bon public,
on se prend au jeu et on apprécie le rejet d'effets effrayants bidons voire
gore.
Vade retro satanas |
Peut-on classer Le cas 39
dans la série des nanars ? Oui par la légèreté du scénario au
développement qui manque de suspens. Mais pas tout à fait car les deux actrices
portent le film avec brio.
Jodelle Ferland est âgée de 11 ans lors du tournage en 2007. L'actrice canadienne a déjà une filmographie importante depuis ses quatre ans. Elle assure
le rôle en one-child-show de Jeliza-Rose
dans Tideland de Terry Gilliam sorti en 2005. Un film complètement déjanté de
l'ancien Monty Python dans lequel, à la manière d'Alice au pays des merveilles,
une mouflette voyage en s'amusant dans ses rêves loufoques et glauques tout en
surveillant de loin son père mort d'une overdose en train de se momifier
(figuration de Jeff Bridges). L'année
suivante, un large public la découvre dans le double rôle de Sharon / Alessa Gillespie dans Silent Hill,
un film pour ados adapté d'un jeu vidéo et gorgé d'effets numériques dégueux. On retrouve dans Le cas 39 son talent pour
incarner une diablotine alternant mimiques enjôleuses et regards menaçants. Christian Alvart nous épargne les
transformations grotesques qui sont fréquemment l'apanage du style.
Renée Zellweger prête sa
bouille de femme généreuse tentant d'offrir à des gosses ce qu'elle-même, Emily, n'a pas connu dans sa jeunesse.
L'actrice ne conserve de la personnalité de Bridget Jones que la douce naïveté,
elle saura se faire tigresse le moment venu. Le film ne porte aucune histoire sentimentale
cucul et hors sujet. L'image est belle, la photographie soignée.
Pas
un chef-d'œuvre, mais un bon moment pour les amateurs de séries B qui aiment les
histoires sataniques filmées à la manière d'un conte de Grimm, comprendre sans
excès dans l'horreur, le recours ennuyeux aux scènes flippantes dans le noir
absolu, etc. À noter que les bonus proposent une fin alternative.
Cette chronique manque de détails... La petite au four : thermostat combien ?
RépondreSupprimerCuite à cœur, le démon saignant, à éviter... Thermostat 5/6, 12' par kilo. Aromate conseillé : harpagophytum (également appelé griffes du diable), c'est bon pour les articulations.
SupprimerHello mon Glaude...le film "Esther" est assez flippant dans le style "marmot diabolique"...
RépondreSupprimersigné Le Philou...