mardi 20 novembre 2018

FRANCK CARDUCCI : "ODDITY" (2011) - par Pat Slade



Franck Carducci est un admirateur de Genesis et grand pote de Steve Hackett, donc retour sur la genèse de sa discographie avec un «Oddity» qui pour l’époque était déjà bien construit.





Franck Carducci tome I




Avant qu’un certain Arion (Arion de Méthymne était un musicien  de la Grèce antique, joueur de cithare ; le premier guitar-héro ?) qui après avoir été jeté par dessus bord joua de son instrument et fût sauvé par un dauphin) à tendance mégalomane, "Slave to Rock'n'Roll" de surcroît, ne vienne lui piétiner ses plates-bandes et ravir ses groupies, Franck Carducci cherchait à percer dans le domaine du rock progressif en France et au-delà de nos frontières. «Oddity» sera enregistré entre Londres, Paris, Amsterdam et Lyon avec beaucoup de diversités dans la famille des musiciens. Autour du boss, plusieurs batteurs, guitaristes et autres claviers sans compter les vocaux et autre handclaps. Du band que nous connaissons maintenant, seul le guitariste Christophe Obadia apparaît sur un titre alors que les autres sont encore totalement absents. Mais Franck Carducci fera aussi du copinage en faisant intervenir la famille avec Gilles Carducci (Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’un homonyme !) à la mandoline et John Hackett (Le frère de Steve) à la flûte.

Depuis ce premier album, le musicien a taillé sa route hors de nos frontières et apparaît sur les tabloïds spécialisés sur le rock progressif comme KOID’9. Bientôt la une de Rock & folk et de Rolling Stone magasine ?


«Oddity» c’est quoi ? Sept morceaux qui dépassent les quatre minutes (Oui je sais, il y en a un qui fait trois minutes cinquante neuf secondes, mais vous n’allez pas m’embêter pour une seconde !!!) dans le plus pur style progressif, pas de clin d’œil à telle ou telle école, Carducci fait du Carducci. Mais ce dernier en était à ses premiers balbutiements discographiques et beaucoup de fans actuels ont eu du mal à accrocher au nouveau son de cette première galette.
Certains morceaux sont devenus depuis des classiques sur scène et s’ils n’étaient pas joués, ce serait tout simplement un crime de lèse majesté (Comme si Deep Purple ne jouait pas «Smoke on the Water» en concert).

Pour commencer à prendre son pied, «Achilles» sera le talon de cet album. Dès les premières minutes, quand l’auditeur est au fait du rock progressif, il devinera tout de suite les influences du sieur Franck. «Achille» comme entrée en matière, c’est du solide ! «The Quind» est un morceau de jeunesse qu’il aurait écrit à l’âge de quinze ans. Un début avec un chœur très floydien et une construction suivie sur la même base avec une douze cordes en font un très bon morceau.

Avec «The eyes of âge», on sort un peut du registre, un genre de folksong un peu décalé qui donne un coté récréatif par rapport au reste de l’album. «Alice’s Eerie Dream» avec une Alice au pays des merveilles qui va se perdre dans les méandres des bois sombres et sera kidnappée par une reine de cœur, plus mère maquerelle qu’autre chose. Il n’y a rien à redire au morceau en lui-même, c’est musicalement super bien construit. Le meilleur titre de l’album ? Pour moi sûrement ! Et de plus, il donne l’identité propre à la musique de Franck Carducci. Plus tard, sur scène, Alice sera interprété avec beaucoup de sensualité par la belle et pétillante Mary Reynaud.

Mary Reynaud et Christophe Obadia
«The Last Oddity» avec de très beaux arpèges à la douze cordes, des harmoniques planants et comme sur beaucoup de ses titres un final rythmé et syncopé. «The Carpet Crawlers» La pause bouche-trou de l’album et en plus, un de mes morceaux préféré de Genesis. La version par Peter Gabriel sur «The Lamb Lies Down On Broadway» était, je trouve, un peu rapide, celle de Phil Collins en live en 1977 à Paris («Second Out» j’y étais !) très planantes avec une montée crescendo envoûtante. Mais je dois avouer qu’avec la présence de ce chœur, du violon et d’un bel arrangement en font une parfaite réussite sur un titre quand même un peut casse-gueule. «Alice’s Eerie Dream», une courte reprise de quatre minutes du morceau contenu dans l’album, une copie conforme d’une Alice toujours sous la coupe de la reine de cœur.

Alors que faut-il dire en résumé de ce premier enregistrement de Franck Carducci ? Je ne serais pas objectif étant un grand fan du Franck Carducci Band en disant que c’est un très bon album et qu’il pose les bases de ce que sera le reste de sa musique. Un mélange nostalgique entre la musique des anciens groupes et le plaisir dans la nouveauté du rock progressif.

En quatre chroniques sur Franck Carducci, je finis par sa première réalisation après avoir parlé de lui-même, de son second album et d’un concert live. Mais maintenant, je suis à jour et j’attends avec impatience sa prochaine réalisation.       




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire