mardi 18 septembre 2018

TAGADA JONES - LIVE AT THE HELLFEST (2017) - par Pat Slade




Ma culture musicale a toujours été bien arrêtée, certains genres ne m'ont jamais plu et agressaient mes délicates oreilles. Pourtant, l’âge venant, je deviens plus flexible à des styles qui, plus jeune, m’auraient rebutés et Tagada Jones aurait fait partie de cela ; et puis après les avoir vus au Download cette année, je me suis surpris à ne pas détester ; alors à choisir entre «La peste et le choléra» (Leurs dernier album studio), je choisis Tagada Jones.


Quand la musique punk se fait Heavy Metal




Il y a une trentaine d’années, tu m’aurais parlé de musique punk, je serais rentré dans une colère noire et si quelqu’un m’avait dit que dans une quarantaine d’années j’écouterais de la musique punk hardcore ou du Crossover thrash, je l’aurais traité de fou ou alors je lui aurais pété les dents de devant et il mangerait maintenant de la purée avec une paille. Pour moi, le punk n’était pas de la musique  mais du bruit. Avec le temps je me suis assagi et j’accepte même de voir certains groupes en concert comme les ramoneurs de menhirs avec Loran : guitariste et leader des Bérurier Noir. Je vais donc rester dans le genre et dans la région bretonne en parlant des rennais de Tagada Jones. Avec un quart de siècle d’existence à ce jour, et seize albums (Dont cinq live et deux EP), ils sillonnent toujours le territoire du nord au sud et du Download au Hellfest !

Tagada Jones c’est déjà du sévèrement burné pour les paroles et par la musique, Trust, à coté, ce serait le pays des Bisounours ou du couvent des oiseaux. 25 ans d’existence à répandre leur propagande révolutionnaire avec un impressionnant nombre de concerts sur le territoire et même au-delà de nos frontières (Ils traverseront 24 pays pour porter leurs bonnes paroles !). Encore un groupe qui vient de Bretagne, de Rennes plus exactement. Après des débuts plutôt difficiles et poussifs qui les pousseront à effectuer un split alors qu’ils avaient déjà deux albums à leur actif, ils se reforment en 2001 et enregistrent un nouvelle album «Manipulé» et en font la promotion  à «La Boule Noire» à Paris avec deux groupes en soutien : les canadiens de Grimskunk et Black Bomb A de Viroflay. La tournée sera enregistrée et sortira en support DVD.

Tagada Jones va continuer son petit bonhomme de chemin entre concerts, albums et DVD et les ventes ne cessent d’augmenter. Leurs textes profondément politisés font mouche auprès d’un public jeune particulièrement révolté, que ce soit sur l’album «Dissident» et le titre «XXL» : «Dissidents et indisciplinés, Indépendants et motivés ! On n’a pas qu'des amis, au royaume de l'hypocrisie, nous ! Le camp des insoumis!» Une satire de notre société pour la plupart de leurs textes. (Et encore pour celle-ci, j’ai reproduis les paroles les plus soft !)  Ou le dernier en date «La Peste et le Choléra» avec «Morts aux cons» leur cheval de bataille qui remue les foules dans leurs concerts et qui, sans fioriture, se demande où sont passé les révolutionnaire et les enragés qui prônaient la liberté de se battre contre le patronat : «Ou sont passés les camarades, ceux qui montaient les barricades dans les manifestations, qui chantaient «Mort aux patrons » ?» Et la remontée de l’extrême droite en France : «Ils sont bien loin les camarades ! Leur musique militaire est de retour, la chemise brune au goût du jour. Ils ont bien loin les camarades ! Le rouge vire au bleu marine et je dégueule leur doctrine». Des textes bien «torchés» et qui donne à réfléchir.

Cette année, ils étaient au Download ou j’ai pu les applaudir après un set des plus sauvage devant une foule bien compacte. L’année dernière, ils étaient au Hellfest et leur concert a été enregistré et un album vient de sortir. Évidemment, je me suis empressé de l’acheter pour retrouver les sensations de leur prestation scénique. Il est vrai qu’un live n’a pas toujours une qualité sonore des plus formidable surtout que celui-ci était en pleine air. Mais autant que cela puisse être étonnant, le son est clair et n’est pas brouillon. Il est aussi possible que les bandes aient été retravaillées en studio ? La set-list est surtout constitué des titres de «La Peste et le choléra» qui venait de sortir et de «Dissident»  avec un nouveau titre «Vendredi 13» qui fait référence aux attentats qui frapperont la France le vendredi 13 novembre 2015.     

Moi qui, plus jeune, ne jurais que par le rock prog et Jimi Hendrix, j’ai depuis, avec l’âge, mis de l’eau dans mon vin et je m’étonne moi-même à battre la semelle quand j’écoute Tagada Jones. Il faudrait presque vieillir plus vite pour apprécier les choses que l’on n’aimait pas étant plus jeune, mais je ne suis quand même pas pressé ! 




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