Ma culture musicale a toujours été
bien arrêtée, certains genres ne m'ont jamais plu et agressaient mes délicates
oreilles. Pourtant, l’âge venant, je deviens plus flexible à des styles qui,
plus jeune, m’auraient rebutés et Tagada Jones aurait fait partie de cela ;
et puis après les avoir vus au Download cette année, je me suis surpris à ne
pas détester ; alors à choisir entre «La
peste et le choléra» (Leurs dernier album studio), je choisis
Tagada Jones.
Quand la musique punk se fait Heavy Metal
Il y a
une trentaine d’années, tu m’aurais parlé de musique punk, je serais rentré dans
une colère noire et si quelqu’un m’avait dit que dans une quarantaine d’années j’écouterais de la musique punk hardcore ou du
Crossover thrash, je l’aurais traité de fou ou alors je lui aurais pété les
dents de devant et il mangerait maintenant de la purée avec une paille. Pour
moi, le punk n’était pas de la musique
mais du bruit. Avec le temps je me suis assagi et j’accepte même de voir
certains groupes en concert comme les ramoneurs de
menhirs avec Loran : guitariste et leader des Bérurier Noir. Je vais donc rester dans le genre et
dans la région bretonne en parlant des rennais de Tagada Jones. Avec un quart de
siècle d’existence à ce jour, et seize albums (Dont cinq live et deux EP), ils sillonnent toujours le territoire
du nord au sud et du Download au Hellfest !
Tagada Jones c’est déjà du sévèrement
burné pour les paroles et par la musique, Trust, à coté, ce serait le pays des Bisounours ou du couvent des oiseaux. 25 ans d’existence
à répandre leur propagande révolutionnaire avec un impressionnant nombre de
concerts sur le territoire et même au-delà de nos frontières (Ils traverseront 24 pays pour porter leurs
bonnes paroles !). Encore un groupe qui vient de Bretagne, de Rennes
plus exactement. Après des débuts plutôt difficiles et poussifs qui les
pousseront à effectuer un split alors qu’ils avaient déjà deux albums à leur
actif, ils se reforment en 2001 et
enregistrent un nouvelle album «Manipulé» et en font la promotion à «La
Boule Noire» à Paris avec deux groupes en soutien : les canadiens de Grimskunk et Black Bomb A
de Viroflay. La tournée sera enregistrée et sortira en support DVD.
Tagada Jones va continuer son petit
bonhomme de chemin entre concerts, albums et DVD et les ventes ne cessent d’augmenter.
Leurs textes profondément politisés font mouche auprès d’un public jeune
particulièrement révolté, que ce soit sur l’album «Dissident» et le titre «XXL» :
«Dissidents et indisciplinés, Indépendants et motivés !
On n’a pas qu'des amis, au royaume de l'hypocrisie, nous ! Le camp des
insoumis!» Une
satire de notre société pour la plupart de leurs textes. (Et encore pour celle-ci, j’ai reproduis les
paroles les plus soft !) Ou le dernier en date «La Peste et le
Choléra» avec «Morts aux cons» leur cheval de bataille
qui remue les foules dans leurs concerts et qui, sans fioriture, se demande où sont passé
les révolutionnaire et les enragés qui prônaient la liberté de se battre contre
le patronat : «Ou sont passés
les camarades, ceux qui montaient les barricades dans les manifestations, qui
chantaient «Mort aux patrons » ?» Et la remontée de l’extrême
droite en France : «Ils sont bien
loin les camarades ! Leur musique militaire est de retour, la chemise brune
au goût du jour. Ils ont bien loin les camarades ! Le rouge vire au
bleu marine et je dégueule leur doctrine». Des textes bien «torchés» et qui donne à réfléchir.
Cette
année, ils étaient au Download ou j’ai pu les applaudir après un set des plus
sauvage devant une foule bien compacte. L’année dernière, ils étaient au
Hellfest et leur concert a été enregistré et un album vient de sortir. Évidemment,
je me suis empressé de l’acheter pour retrouver les sensations de leur prestation
scénique. Il est vrai qu’un live n’a pas toujours une qualité sonore des plus
formidable surtout que celui-ci était en pleine air. Mais autant que cela
puisse être étonnant, le son est clair et n’est pas brouillon. Il est aussi
possible que les bandes aient été retravaillées en studio ? La set-list est
surtout constitué des titres de «La Peste et le choléra» qui venait de sortir
et de «Dissident»
avec un nouveau titre «Vendredi 13» qui fait référence aux attentats
qui frapperont la France le vendredi 13 novembre 2015.
Moi
qui, plus jeune, ne jurais que par le rock prog et Jimi
Hendrix, j’ai depuis, avec l’âge, mis de l’eau dans mon vin et je m’étonne
moi-même à battre la semelle quand j’écoute Tagada Jones. Il faudrait
presque vieillir plus vite pour apprécier les choses que l’on n’aimait pas
étant plus jeune, mais je ne suis quand même pas pressé !
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