Jem, j’aime pas
FROST* est le projet estampillé Rock Progressif de l’anglais Jem Godrey, claviériste indépendant de
son état. Si son groupe n’est que peu prolifique sur le plan discographique (3
albums à ce jour depuis sa création en 2004), c’est que l’homme est autrement
plus occupé à travailler au quotidien sur des projets bien plus lucratifs, lui
permettant de faire « bouillir la marmite » comme on dit. Sauf que,
son amour pour la musique Progressive étant ce qu’il est, le musicien parvient,
au milieu de son emploi du temps surchargé, à réunir son collectif d’amis
musiciens, dont les sémillants Craig
Blundell (Lonely Robot, Steve Wilson) à la batterie et le non moins génial John Mitchell (Arena, It Bites, Lonely
Robot) aux guitares. Nathan King
complétant le quatuor en se chargeant lui de la basse.
Autant vous le dire
tout de suite, sur un disque comme celui-là, le chef de bande, en grand fan de Tony Banks (Genesis) qu’il est, et ça s’entend, impose
ses claviers et autres programmations du début à la fin du disque. L’instrument
dominant ici c’est lui ; Normal.
Un peu perdu
Hormis la très belle
présentation de son Digipack (bien que très sobre sur le plan de son design),
et pour cette première acquisition d'un disque de FROST*, je vous le dis sans détour, Falling Satellites m'aura laissé un sentiment très mitigé. Et ce, même après
plusieurs écoutes acharnées.
Ça commençait plutôt
bien ! Idem concernant le beau final que constitue le morceau "British Wintertime". Au milieu de tout ça…
En fait, dès le
véritable premier morceau, "Numbers", j'ai très vite senti que
le Rock Progressif proposé par FROST*
ne m’emmènerait guère plus haut qu'un sommet de moyenne montagne. Alors que,
sans non plus espérer atteindre la Voie Lactée, je m'étais au moins persuadé
d'atteindre, sinon l'Everest, au moins l'Himalaya. Raté ! La faute au Maître d'œuvre,
Jem Godfrey, qui aura trop souvent
laissé son imagination se disperser dans tous les sens. Sachant en plus que son
chant est assez commun. Rien de rédhibitoire pour autant, mais bon…
Au final, même si
heureusement quelques morceaux parviennent à me séduire de-ci de-là, cela reste
bien trop épisodique pour parvenir à m'emporter sur la durée. Sachant en plus
que l’expérimentation Dub Step du titre "Towerblock" s'avère très pénible puisque donnant le
sentiment a l'auditeur que son lecteur CD serait soudainement devenu
défaillant.
Que cette musique
soit parfois labyrinthique (à l'image de la pochette), après tout pourquoi pas.
Encore aurait-il fallu qu'il y ait autrement plus de mélodies fortes sur un tel
disque. Personnellement, je ne les ai trouvées qu'aux travers de quelques
sympathiques moments. Quand le guitariste
John Mitchell s'empare du micro sur le titre « Signs » par exemple. Le morceau qui lui succède, "Lights Out", est lui aussi un joli morceau en duo
voix. "Closer
to the Sun" aide également à digérer plus aisément le disque. Le
titre se voyant en plus accompagné d’un invité de luxe en la personne de
Joe Satriani.
Le guitariste y délivrant
pour l’occasion un très beau solo de
guitare. En guise d’autres réjouissances, et comme je l’ai déjà fait remarquer en
début de mon commentaire, le très évanescent «British
Wintertime » clôt l’œuvre avec
douceur et délicatesse. Ouf ! L’honneur est sauf.
En dehors de ça, non
décidément non, il y a bien trop peu de choses vraiment appétissantes ici pour
me donner l'envie d'y revenir plus souvent. Et ce malgré l'excellence des
musiciens qui composent FROST*. Le
fait est qu’avec ces productions dites « modernes » d’aujourd’hui ou
tout est souvent lissé, aseptisé, le son d’ensemble concocter par Jem Godfrey sur Falling Satellites gomme par exemple considérablement le
son naturel de la batterie. De ce fait, il est dommage de ne pas avoir plus de
dynamique et de relief pour un tel instrument. Surtout quand on entend le jeu
ultra fourni d’un batteur comme Craig
Blundell !
Vous l’aurez sans
doute compris, pour cette première acquisition d’un album du groupe, je suis,
en ce qui me concerne, très réservé dans l’ensemble, pour ne pas dire assez
déçu, vis-à-vis de ce Falling Satellites assez brouillon.
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