lundi 25 juin 2018

FROST* - Falling Satellites - (CD 2016) – par Vincent le Chaméléon


Jem, j’aime pas

FROST* est le projet estampillé Rock Progressif de l’anglais Jem Godrey, claviériste indépendant de son état. Si son groupe n’est que peu prolifique sur le plan discographique (3 albums à ce jour depuis sa création en 2004), c’est que l’homme est autrement plus occupé à travailler au quotidien sur des projets bien plus lucratifs, lui permettant de faire « bouillir la marmite » comme on dit. Sauf que, son amour pour la musique Progressive étant ce qu’il est, le musicien parvient, au milieu de son emploi du temps surchargé, à réunir son collectif d’amis musiciens, dont les sémillants Craig Blundell (Lonely Robot, Steve Wilson) à la batterie et le non moins génial John Mitchell (Arena, It Bites, Lonely Robot) aux guitares. Nathan King complétant le quatuor en se chargeant lui de la basse.
Autant vous le dire tout de suite, sur un disque comme celui-là, le chef de bande, en grand fan de Tony Banks (Genesis) qu’il est, et ça s’entend, impose ses claviers et autres programmations du début à la fin du disque. L’instrument dominant ici c’est lui ; Normal.

Un peu perdu

Hormis la très belle présentation de son Digipack (bien que très sobre sur le plan de son design), et pour cette première acquisition d'un disque de FROST*, je vous le dis sans détour, Falling Satellites m'aura laissé un sentiment très mitigé. Et ce, même après plusieurs écoutes acharnées.

Ça commençait plutôt bien ! Idem concernant le beau final que constitue le morceau "British Wintertime". Au milieu de tout ça…

En fait, dès le véritable premier morceau, "Numbers", j'ai très vite senti que le Rock Progressif proposé par FROST* ne m’emmènerait guère plus haut qu'un sommet de moyenne montagne. Alors que, sans non plus espérer atteindre la Voie Lactée, je m'étais au moins persuadé d'atteindre, sinon l'Everest, au moins l'Himalaya. Raté ! La faute au Maître d'œuvre, Jem Godfrey, qui aura trop souvent laissé son imagination se disperser dans tous les sens. Sachant en plus que son chant est assez commun. Rien de rédhibitoire pour autant, mais bon…
Au final, même si heureusement quelques morceaux parviennent à me séduire de-ci de-là, cela reste bien trop épisodique pour parvenir à m'emporter sur la durée. Sachant en plus que l’expérimentation Dub Step du titre "Towerblock" s'avère très pénible puisque donnant le sentiment a l'auditeur que son lecteur CD serait soudainement devenu défaillant.

Que cette musique soit parfois labyrinthique (à l'image de la pochette), après tout pourquoi pas. Encore aurait-il fallu qu'il y ait autrement plus de mélodies fortes sur un tel disque. Personnellement, je ne les ai trouvées qu'aux travers de quelques sympathiques moments. Quand le guitariste John Mitchell s'empare du micro sur le titre « Signs » par exemple. Le morceau qui lui succède, "Lights Out", est lui aussi un joli morceau en duo voix. "Closer to the Sun" aide également à digérer plus aisément le disque. Le titre se voyant en plus accompagné d’un invité de luxe en la personne de Joe Satriani.
Le guitariste y délivrant pour l’occasion  un très beau solo de guitare. En guise d’autres réjouissances, et comme je l’ai déjà fait remarquer en début de mon commentaire, le très évanescent «British Wintertime » clôt l’œuvre avec douceur et délicatesse. Ouf ! L’honneur est sauf.

En dehors de ça, non décidément non, il y a bien trop peu de choses vraiment appétissantes ici pour me donner l'envie d'y revenir plus souvent. Et ce malgré l'excellence des musiciens qui composent FROST*. Le fait est qu’avec ces productions dites « modernes » d’aujourd’hui ou tout est souvent lissé, aseptisé, le son d’ensemble concocter par Jem Godfrey sur Falling Satellites gomme par exemple considérablement le son naturel de la batterie. De ce fait, il est dommage de ne pas avoir plus de dynamique et de relief pour un tel instrument. Surtout quand on entend le jeu ultra fourni d’un batteur comme Craig Blundell !

Vous l’aurez sans doute compris, pour cette première acquisition d’un album du groupe, je suis, en ce qui me concerne, très réservé dans l’ensemble, pour ne pas dire assez déçu, vis-à-vis de ce Falling Satellites assez brouillon.




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