jeudi 17 mai 2018

"My Generation" by THE Who ; ou la jumelle de Rockin'...

"My generation" est née comme votre serviteur en Mai 1965, Pete Townsend l'aurait même terminé  le jour de ma naissance d’après ce que j'ai lu, c’est à dire le 17 (aujourd'hui!) ; quelque part elle est donc ma sœur jumelle, pas étonnant qu'elle soit depuis environ pas loin de 40 ans une de mes  chansons rock préférées. Faut dire que peu de chansons ne personnifient aussi bien rock. Ce titre phare des Who est un de leurs premiers singles, celui de la confirmation aprés le succés de "I can't explain", mais plus que ce dernier proche d'une pop à la Beatles celui ci est plein de bruit et de fureur, une déflagration dont on a peine à imaginer l'effet qu'elle eut dans l'Angleterre Victorienne d'alors... Elle va faire des Who le symbole de la génération "Mod", (mod pour modernism) alors qu'eux même n'en sont pas; c'est leur manager Pete Meaden qui a eu l'idée de les relooker ainsi pour leur ouvrir les portes des studios et des salles.
Mods on the road (Quadrophenia)
La meilleure définition de ce mouvement Mod est donné par Townsend lui même : "Les Mods c'était l'expression d'un rejet de tout ce qui existait. Ils ne voulaient rien savoir de ce qui se disait à la télévision, des hommes politiques et de la guerre du Vietnam. Si tu étais engagé tu n'étais pas un Mod. Tu devais avoir les cheveux courts, assez d'argent pour t'acheter un costume élégant et des chaussures de qualité. Tu devais savoir danser comme un fou, avoir pris des pilules pour tenir le coup, avoir un scooter avec plein de phares et un parka de l'armée quand tu roulais avec. Là tu devenais un vrai Mod." Musicalement les Mods écoutaient de la black music (blues, rythm'n'blues, jazz, James Brown) et en Angleterre les Small Faces, Yarbirds ou Kinks ont leur faveurs. Leurs affrontements avec leurs  ennemis jurés les rockers avec  leurs motos et blousons de cuir  seront d'ailleurs le thème de l'opéra rock des Who Quadrophénia (1979).

Cette jeunesse va se retrouver dans les paroles de Townsend :
"Les gens essaient de nous traîner plus bas que terre/parlant de ma génération/
juste parce que nous traînons dans le coin/
Les choses qu'ils font paraissent terriblement effrayantes/
J’espère mourir avant d'être vieux"

l'EP pressage français
C'est ce dernier vers "I hope I die before I get old"qui va frapper juste et devenir culte, un vrai manifeste rock'n'roll à lui seul, traduisant les angoisses de la jeunesse et son manque d'avenir, annonçant aussi le "No future" punk une décennie plus tard. Quasiment en même temps sort  le single des Stones "I can't get no satisfaction", la révolte est sonnée dans le bouillonnant  "Swinging London"...  Hélas Keith Moon prendra "I hope I die before I get old" au pied de la lettre, mort de ses excès à 32 ans (1978)...

"My Generation" monte à la seconde place des charts et se vends à plus de 300.00 exemplaires.
Le 33 tours du même nom sort en Décembre 65 et contient plusieurs reprises (Bo Diddley, James Brown) et d'autres compos de Townsend dont un autre classique du groupe "the kids are allright" (à acquérir dans la version Deluxe édition avec des bonus intéressants).
Musicalement, ça tape fort aussi avec la batterie cataclysmique du furieux Keith Moon, les solos de basse de John Entwistle qui vont faire évoluer la perception de la basse, la guitare agressive de Pete Townsend et le fameux bégaiement de Roger Daltrey (sensé reproduire celui provoqué par les amphets, à noter que la BBC interdira le titre de ses ondes au prétexte qu'il se moque des bègues!).
En live le titre débordera allègrement ses 3'30 d'origine, voir par exemple sur le Live at Leeds une version d'un bon quart d'heure !

Coté reprises on notera une rageuse/punk de Patti Smith, une de Iron Maiden assez fidèle à l'originale et un poil trop sage, Green day, Oasis ou Alice Cooper la reprendront aussi.
Il est fait allusion à My generation dans  "7 heures du matin", succès  de Jacqueline Taïeb en 1967, un petit bijou de pop psyché.

ROCKIN-JL

 Vous verrez ci dessous, outre les Who, la version des Zimmers, ce groupe d'anglais, pensionnaires de maison de retraite, -grande idée!- ainsi que la seule version française que j'ai trouvé, celle du groupe québécois Chapeaumelon:



1 commentaire:

  1. De la bombe!!! T'aurais pu mettre la version qu'ils ont joué au Smothers Brothers TV Show, en 67, à la fin Keith Moon fait exploser un pétard (une bombe?) qui rend sourd Townsend, les cheveux raides sur la tête! Comme Keith s'est barré vite fait, Pete fracasse ses amplis avec sa gratte sous les rires du public. C'est dans The Kids are All Right, le film.

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