Sixième album et quatrième album
studio pour «La plus jolie des bonnes sœurs» comme la surnommait Bob Dylan.
Entre Dylan et Luther King
Avec Bob Gibson, Newport Festival 1959 |
Celle
qui vient de fêter ses 77 ans en janvier, celle qui est l'une des rares
survivantes de Woodstock, celle qui a eu déjà deux chroniques dans le
Déblocnot’, celle qui se fera connaître à la première édition du festival folk
de Newport en juillet 1959, celle
qui continue à porter son étendard de la paix sous le bras et sa guitare en
bandoulière, est l’une des dernières icônes vivantes de la musique folk et de la
country. Qui n’a jamais entendu sa voix pure et limpide ? Qui n’a jamais
entendu son nom ? Beaucoup de
personne qui ne connaissent pas son impressionnante discographie, pensent que «Farewell
Angelina»
fait partie des premiers albums qu’elle a sorti. Pourtant c’est avec le tout
premier en 1960 qu’elle aura ses
premiers succès comme «East Virginia», la ballade folk «House of the
Rising Sun» où l’identité de l’auteur reste incertaine (Je suis désolé pour les fans des Animals, mais ce n’est pas un de leurs morceaux)
et le très connu et très doux «Donna Donna». Son second album, en studio lui aussi aura
ses hits : «Lily
of the West» qu’elle reprendra sur scène en 1995 pendant la tournée «Ring Them Bells» avec sa sœur Mimi Fariña,
«Lonesome
Road» et «Plaisir D’amour» qui sera, évidemment, chanté
en français. Ensuite, elle fera deux albums en concert, un album de demo sorti
en 1958 qui sera réédité et en 1964 un album de reprises avant
d’arriver à 1965 avec «Farewell
Angelina»
et sa pochette en noir et blanc avec une Joan Baez les cheveux au vent et vêtue d’un
imperméable.
Avec Martin Luther King |
Joan Baez a toujours été une « emmerdeuse civique». Déjà à 16 ans, elle
a refusé de quitter la classe de son école pour effectuer un exercice
d’évacuation dans les abris anti-bombes en plein guerre froide, ce qui lui vaudra
auprès de la population locale le qualificatif de «Communiste infiltrée». Au début des années 60 en tant que pacifiste
pure et dure, elle adhère au Mouvement des
Droits Civiques, elle participera en 1963
à la marche vers Washington pour le travail et la liberté où elle y chantera «We Shall
Overcome», une
chanson qui deviendra l’hymne du mouvement. Elle fera beaucoup d’actions de
protestation jusqu’en 1965,
année de l’enregistrement de «Farewell Angelina», et où elle rejoint Martin Luther King lors des marches de Selma à
Montgomery en Alabama.
«Farewell
Angelina» : un album ou pas un morceau n’a été écrit par Joan Baez,
le titre éponyme est de Bob Dylan qui aurait dû
apparaître sur son album «Bringing It All Back Home» mais ce dernier voulant l’enregistrer en une seule
fois renoncera. Il ne sera publié qu’en 1991. «Daddy, You Been on My Mind» : Encore un titre de son ancien boyfriend qui
subira le même sort que le premier, le titre original «Mama, You Been on my Mind»
sera adapté pour Joan.
Avec le Zimm |
«It's All Over
Now, Baby Blue» encore une chanson de Dylan qui sera énormément reprise, de Joni Mitchell à Brian Ferry en passant par le Grateful Dead, Marianne Faithfull et Dylan lui-même bien sûr, mais la version de Joan Baez reste la plus belle. «Wild Mountain Thyme» Un titre noté comme un traditionnel alors que c’est juste une chanson
folk qui fut enregistrée la première fois en 1957. Mais c’est sûrement
dans cette chanson où Joan nous
fait entendre la puissance et la pureté de sa voix.
«Ranger’s Command» une véritable ballade CowBoys de
Woody Guthrie que ce dernier avait enregistré en 1947.
«Colours» : Un morceau du folkeux écossais Donovan, elle chantera le titre avec lui en duo au
festival folk de Newport en 1965. «A Satisfied
Mind» un morceau de Joe «Red» Hayes et Jack Rhodes, beaucoup de reprises
aussi pour ce titre, les versions de Johnny Cash et de Jeff Buckley valent toutes les autres.
Avec Donovan |
«The River in
the Pines» Encore une chanson recensée comme un traditionnel, mais cette belle ballade
mélancolique aurait pu venir de l’ancien continent par son style d’écriture,
mais les références à l’Etat du Wisconsin et au fleuve Chippewa montrent
indiscutablement qu’elle est bien américaine. Joan Baez aime la France et chante en français au moins une
fois dans ses albums. Ses reprises de «Parachutiste» de Maxime
le Forestier, «Prendre un enfant par la main» d’Yves
Duteil, «Le Déserteur» de Boris
Vian et aussi «A tous les enfants» du même auteur, sûrement la plus
belle chanson de Boris Vian, encore plus que la
première. Elle va aussi reprendre le grand Léo Ferre
et «Pauvre
Rutebeuf» que l’on retrouve sur cet album.
Après le
français, elle va chanter en Allemand : «Sagt Mir Wo Die Blumen Sind», plus connu en anglais : «Where Have all the Flowers
Gone», un hymne pacifiste de son idole Pete Seeger. «A Hard Rain’s a Gonna Fall» Encore Bob Dylan pour finir, un morceau inspiré d’une chanson
traditionnelle écossaise, plus tard sur scène, dans les années 80, Joan Baez chantera le dernier couplet en imitant Bob Dylan.
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