lundi 23 avril 2018

GASTON LAGAFFE de Pierre-François Martin Laval (2018) - Par Vincent le Chaméléon




M’enfin…

En apprenant que l’ex de la troupe des Robins des Bois (canal +), Pierre-François  Martin Laval (dit Pef), prenait le pari risqué d’adapter pour le cinéma le plus emblématique glandeur qu’ait connu la Bande Dessinée, j’attendais avec impatience la sortie de ce mini événement sur grand écran… De pied ferme. Gaston Lagaffe comptant parmi les BD que j’aurais assez souvent lues durant mon adolescence. Bien plus d’ailleurs que la série des Astérix, et surement plus aussi que celle des Tintin. C’est vous dire tout l’attachement que j’ai encore aujourd’hui vis-à-vis de cet inébranlable paresseux-bricoleur- maladroit qu’est ce grand dadet en pull-over vert.

Si l’on sent que Pef aura exploité tous les comiques de situation issus de différentes BD avec soin et une vraie application, mon constat, au sortir de la salle, est qu’il est quasi impossible de faire ressortir de la même façon toute la drôlerie qui caractérisent les bulles, les scénettes et le trait de crayon de Franquin si l’on n’en tourne pas soi-même les pages.

Traits pour traits ?

Le fait est que le spectateur qui connait Gaston Lagaffe connait forcément la plupart des gags qui figurent dans cette adaptation. C’est peut-être là la plus grosse erreur qu’aura commis Pef en définitive ; celle d’avoir voulu coller absolument aux situations originelles. Par conséquent, l’effet de surprise devient inexistant, et, à défaut de vraiment rire, on en sourit tout au plus en se remémorant certaines des scènes que nous aimions à découvrir en tournant les pages les unes après les autres, jadis.
Du côté des personnages, si ceux de Prunel, de Mademoiselle Jeanne ou de Gaston sont assez confondants de réalisme (quoi que ce dernier me paraisse bien jeune) par rapport aux personnages dessinés, ceux du patron de presse, Demesmaker, et du gendarme Longtarin dénotent au milieu d’un casting plutôt réussi. Jérôme Commandeur n’est pas forcément crédible dans ce rôle. La faute incombant principalement à son physique. Lui a de « l’en bon point » alors que Demesmaker est bien plus « gros », plus âgé aussi, et porteur d’un nez autrement plus allongé et fin que le sien. En parlant de nez justement : Arnaud Ducret a lui été affublé d’une prothèse pour coller à son personnage de Longtarin. Avec ou sans, l’illusion ne tient pas longtemps. De par sa carrure, l’acteur n’était pour moi clairement pas l’homme de la situation. Longtarin est tout sauf massif… M’enfiiin !
 
Un peu trop vert sans doute

Après vision de cette première (et peut être bien dernière) adaptation à l’écran de cette formidable BD qu’est Gaston Lagaffe, je suis donc extrêmement réservé quant à l’intérêt et la réussite du film. Pour autant, je ne saurais blâmer le réalisateur d’avoir fait ici tout son possible pour rendre hommage aux personnages de Franquin, et dont Pef est d’évidence un très grand fan. Peine perdue !
Sans doute une adaptation de cette BD en dessins animés auraient été plus judicieuse et réussie. Car le réel gomme finalement tout ce qui fait qu’une bande dessinée stimule notre imagination. L’exemple le plus frappant étant les deux formats auxquels eut droit le personnage de Lucky Luke. Les dessins animés furent des succès tv, le film avec Jean Dujardin un retentissant échec.
À méditer.

Bande annonce :



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