M’enfin…
En apprenant que
l’ex de la troupe des Robins des Bois
(canal +), Pierre-François Martin Laval (dit
Pef),
prenait le pari risqué d’adapter pour le cinéma le plus emblématique glandeur
qu’ait connu la Bande Dessinée, j’attendais avec impatience la sortie de ce
mini événement sur grand écran… De pied ferme. Gaston Lagaffe comptant parmi les
BD que j’aurais assez souvent lues durant mon adolescence. Bien plus d’ailleurs
que la série des Astérix, et surement
plus aussi que celle des Tintin. C’est
vous dire tout l’attachement que j’ai encore aujourd’hui vis-à-vis de cet
inébranlable paresseux-bricoleur- maladroit qu’est ce grand dadet en pull-over
vert.
Si l’on sent que Pef
aura exploité tous les comiques de situation issus de différentes BD avec
soin et une vraie application, mon constat, au sortir de la salle, est qu’il
est quasi impossible de faire ressortir de la même façon toute la drôlerie qui
caractérisent les bulles, les scénettes et le trait de crayon de Franquin si
l’on n’en tourne pas soi-même les pages.
Traits pour traits ?
Le fait est que le spectateur
qui connait Gaston
Lagaffe connait forcément la plupart des gags qui figurent dans
cette adaptation. C’est peut-être là la plus grosse erreur qu’aura commis Pef
en définitive ; celle d’avoir voulu coller absolument aux situations
originelles. Par conséquent, l’effet de surprise devient inexistant, et, à
défaut de vraiment rire, on en sourit tout au plus en se remémorant certaines
des scènes que nous aimions à découvrir en tournant les pages les unes après
les autres, jadis.
Du côté des
personnages, si ceux de Prunel, de Mademoiselle Jeanne ou de Gaston sont assez confondants de
réalisme (quoi que ce dernier me paraisse bien jeune) par rapport aux
personnages dessinés, ceux du patron de presse, Demesmaker, et du gendarme Longtarin dénotent
au milieu d’un casting plutôt réussi. Jérôme Commandeur n’est pas forcément
crédible dans ce rôle. La faute incombant principalement à son physique. Lui a
de « l’en bon point » alors que Demesmaker est bien plus « gros »,
plus âgé aussi, et porteur d’un nez autrement plus allongé et fin que le sien.
En parlant de nez justement : Arnaud Ducret a lui été affublé
d’une prothèse pour coller à son personnage de Longtarin.
Avec ou sans, l’illusion ne tient pas longtemps. De par sa carrure, l’acteur
n’était pour moi clairement pas l’homme de la situation. Longtarin est tout sauf massif…
M’enfiiin !
Un peu trop vert sans doute
Après vision de
cette première (et peut être bien dernière) adaptation à l’écran de cette
formidable BD qu’est Gaston Lagaffe, je suis donc extrêmement réservé
quant à l’intérêt et la réussite du film. Pour autant, je ne saurais blâmer le
réalisateur d’avoir fait ici tout son possible pour rendre hommage aux
personnages de Franquin,
et dont Pef est d’évidence un très grand fan. Peine perdue !
Sans doute une
adaptation de cette BD en dessins animés auraient été plus judicieuse et
réussie. Car le réel gomme finalement tout ce qui fait qu’une bande dessinée
stimule notre imagination. L’exemple le plus frappant étant les deux formats
auxquels eut droit le personnage de Lucky
Luke. Les dessins animés furent des succès tv, le film avec Jean Dujardin un retentissant échec.
À méditer.
Bande annonce :
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