Aujourd’hui sera un grand
plongeon dans l’inconnu pour beaucoup de gens, ainsi que pour moi avec l’album
de l’ami Phil Mott.
Les débuts avec Naos
Il y a
des chroniques qui s’écrivent en deux coups de cuillère à pot, d’autres où en
une heure tout est bâché, emballé, édité ! Mais pour celle-ci, j’ai une
peur panique de me planter grave ! Pourquoi ? Parce que le Phil Mott
en question est un pote virtuel avec qui j’ai beaucoup de contacts, et parler
d’un pote est toujours plus difficile qu’avec un artiste que tu ne
rencontreras jamais. Tu ne peux pas te fâcher avec lui, Claude Toon par exemple n’aura jamais de problème avec Mozart et Beethoven si
vous voyez ce que je veux dire.
Alors
qui est Phil
Mott ? Le bonhomme a déjà de la bouteille et de la route dans
les jambes, ce n’est pas un perdreau de l’année comme on dit. Mais quand je dis
ça, je ne veux pas dire que c’est un vieillard, c’est que dans le domaine de la
musique, il a du métier et des
kilomètres parcourus dans sa besace.
Naos |
Il fût
le chanteur du groupe de rock progressif (En
français s’il vous plait !) Naos. Naos était un groupe de rock progressif français qui
n’a rien à voir avec le groupe de métalleux lyonnais. Alors que la France est
submergée par la vague progressive, certains se lanceront dans l’aventure avec
plus ou moins de succès. Créé en 1976
par les frères Pagano du coté de Versailles, sa
ligne musicale se promène entre celle d’Ange et
de Mona Lisa. Après quelques mouvements au sein du groupe, Phil Mott (Philippe Mottee) se plantera devant
le micro en 1981. Énumérer les
musiciens qui sont passés par Naos serait
fastidieux, je ne citerai que Lucien Pagano
guitariste le père fondateur et l’âme du groupe. Beaucoup de scènes et plusieurs
tremplins, dont un au Gibus où ils finiront second sur 400 groupes inscrits, ce
qui leur donnera l’opportunité d’enregistrer un 45 tour «L’indien». Ils
signent chez Baillemont Productions en 1990,
la boite au catalogue bien fourni, où l’on pouvait trouver des noms comme Ange, Julos Beaucarne, Albert Marcoeur ou Claude
Demet. Ils vont enregistrer en 1985
une K7 4 titres «L’Envol»,
puis un CD 1990 «Roc et Légendes»,
ce sera aussi l’année de la création de leurs fan-club «La Confrérie des Mages de Khétevel»
qui éditera un fanzine : «Le Parchemin des Mages».
Un
second album sort deux ans plus tard «Naïf le Rêveur», l’album marchera mieux que le
premier et Naos commence à se faire une carte de
visite plus importante dans le milieu progressif. En 1994, ils participeront à la compilation Muséa en l’honneur
d’Ange : «A
Propos D’Ange» où ils reprennent «Le Nain de Stanislas». Une
compilation où l’on peut aussi trouver des groupes comme Versailles, Galaad, Claude «Chouchou» Demet
et même Christian Decamps. Peu de temps
avant la mise en sommeil du groupe, en 1998 : une tournée en Russie avec Mona Lisa, du
moins une partie du groupe, soit Dominique Le Guennec
chanteur emblématique du groupe et trois membres de Versailles.
Si Naos était la pièce la plus importante dans les temples de l’Égypte antique,
les textes et la musique du groupe ne sont pas des hiéroglyphes.
Allo ? Non mais allô quoi !
Phil Mott est un personnage atypique,
haut en couleur avec de l’humour à revendre. De ses débuts au sein de Naos, on découvre un personnage barbu avec une
tignasse mi-longue et légèrement frisée, un peu comme un Christian Decamps époque «Sève qui peut». Sa voix
d’ailleurs se rapproche plus de celle du leader d’Ange
à ses débuts que de celui de Mona Lisa. Elle est plus chaude, plus ronde alors que celle de Dominique
Le Guennec est plus aiguë et plus métallique. En 2010, il s’essaye à la solitude avec «Un p’tit coup d’phil», un premier
album solo composé de 16 titres. Les années ont passé et les images sur le
livret de l’artiste le font plus ressembler à un Jean-Michel
Brezovar avec des cheveux blancs.
Le
titre éponyme «Un
P’tit Coup D’Phil» : une histoire d’espérance amoureuse sous couvert
rock’n’ rollesque qui commence par un répondeur couvert par de la slide
guitare. «L’Idiovisuel»
Phil Mott
tire à boulet rouge sur la télé réalité et sur plein d’autres petites choses du
petit écran qui nous abrutissent et nous déshumanisent ; en plus, musicalement, sa
déménage bien ! La voix à un peu changer (Est-ce l’âge qui veux ça ?), elle sonnerait plus comme celle
de Tristan Nihouarn (Stan) le chanteur et fondateur du
groupe breton Matmatah, du moins sur ce titre.
«La Commère»
: un très beau texte d’un réalisme saisissant avec l’horloge du temps qui ouvre
et ferme le bal. «Cristal» l’histoire d’un simple verre sur une ballade
folk-rock, un simple objet peut faire un titre, Confucius ne disait-il
pas : «Une image vaut mille mots» ?
«Le Dilemme»
Phil Mott
à le cul entre deux chaises avec un début de texte que j’ai lu au moins cinq fois pour en comprendre le sens (Même si je ne suis pas sûr de l’avoir
compris en fin de compte !) : «Je
suis textophil’ et occupe un interligne d’un ouragan aphonique. La souris
basique et mon instinct s’émaille de messages inter-syllabiques.» Heureusement
la suite est plus simple à comprendre, le tout arrosé d’une bonne rasade rock.
«Et Même»
avec un son de Lap Steel, des paroles qui sentent le vécu. «Pour l’amour de
ma sphère» : jolie chanson que je ne taxerais même pas d’écolo (pour moi un écologiste, est un personnage
pas pantophobe, mais qui a peur d’un avenir apocalyptique) mais qui fait
comprendre beaucoup de choses. «Sous un ciel de Rage» : un clin d’œil sur notre
temps, le titre résume bien le texte avec une petite note celtique. «Quand»
Pratiquement toute la chanson est plutôt sombre sauf le dernier refrain sur une
musique très folkeuse. «L’Inconnu» : une jolie ballade dédiée à une personne
avec du violon et en plus Lionel Baillemont aux guitares.
Patrick Rondat |
«Chanson Simple» Phil Mott chante pour sa belle
sur un rythme qui fait penser au soleil des Antilles. «Massai Attack» : un petit truc qui
sert de bouche trou ? Ou un délire de studio ? Du vent, des
percussions et un vocal tribal pendant 55 secondes. «Y’a Plus, Y’a Pas, Y’a Pire» Une
attaque très rock ou les guitares sont mises en avant. Ca bouge, ça remue, ça
déménage avec le solo de Patrick Rondat. Oui !
Le guitar-héro français qui jouera avec les plus grands comme Steve Lukather, Gary Moore
et qui fera même la tournée européenne du G3
avec Joe Satriani et Michael
Schenker.
Robert Defer |
«Indian’s Death»
: après les massaï, un délire amérindien où Phil Mott nous
délivre une petite danse de la pluie. «Zone Blues» : un
titre qui fleure bon le vécu sur un rythme de blues-rock, l’histoire de
l’auteur qui aurait trop abusé du houblon au festival Avoine «Zone Blues» qui a
lieu au mois de juillet dans l’Indre & Loire. «Systèmes Angulaires»
Encore une débauche de gros son et de guitares pour le dernier titre avec des
pointures comme José Larraceleta qui a été le
guitariste du groupe Taÿfa (Avec des musiciens comme Patrice Marzin qui a
été longtemps le guitariste de H.F.Thiéfaine). Et
puis un autre qui n’est pas inconnu : Robert Defer le guitariste blondinet qui participera à quatre
albums du groupe Ange.
Lucien Pagano |
«Un p’tit coup
d’phil» ce sont des musiciens de première bourre, déjà avec le vieux
complice de Phil
au sein de Naos : Lucien
Pagano et tout le reste de ses copains de récréation ne sont pas
manchots. Une belle pâte et une qualité dans l’écriture, que ce soit dans les
paroles et dans la musique qui n’auraient rien à envier à beaucoup d’autre
production française et d’outre manche. Ça suinte l’envie et le plaisir de
jouer, c’est du beau, du bon, du français (Cocorico !!).
De plus le sympathique Phil Mott et Lionel
Baillemont ont créé une société d’aide aux artistes «Welcome Média
Music» rejoints ensuite par deux comparses (Pour l’instant en sommeil), qui se battent contre les grosses boites de
distribution pour que de jeunes talents à qui on ne donne pas la parole
puissent s’exprimer comme ils le disent eux même avec humour : « les
" 3 moustiquaires et le dard tagnan", passant outre des
"riches lieux' qui ne veulent pas de certains artistes !». Sur leurs catalogues, non
content de trouver l’album de l’ami Phil, on peut y trouver la riche idée et l’excellente
initiative de la réédition de l’album de Jean Michel Brezovar «Rue du Salbert» avec 5 bonus supplémentaires
et un nouveau design. A quand celle de «Couleur du temps» de Daniel
Haas ??
Phil Mott ne s’endort pas sur ses
lauriers, il a toujours le virus de la musique et, d’après mes sources, mon
petit doigt m’aurait dit qu’une possible reformation de Naos pourrait se faire avec un nouvelle album à la clé. Quelques titres m'ont été donnés, mais pour l'instant je
reste discret et ne dévoilerait rien (Même sous la torture... à moins d'un
gros chèque !)
Si
vous voulez vous procurer l’album «Un p’tit coup d’phil», passez commande à
l’association « Soleil Noir» 3 place Jules Massenet 37200
Tours, un chèque de 12 € port compris. «Un p’tit coup d’phil» ça vaut bien un p’tit
coup d’pouce !
Comme
il n’y a pas de vidéos de l’album de Phil Mott, Un peu de Naos
pour vous ouvrir l’appétit. Contact Facebook (CLIC)
Cette chronique est dédiée à mon amie, et amie de Phil Mott, la douce Cathy, fan de prog et lectrice du Deblocnot'. Elle nous a quittés le 22 janvier dernier.
amitié éternelle à Phil et Cathy
RépondreSupprimerPhill est décédé cette semaine.
RépondreSupprimerC'est une bien triste nouvelle...
Oui , il va nous manquer à Véro et moi , on se connaissait depuis 1978 .....Que de souvenirs aux premières répètes dans un garage , puis dans une cave à Viroflay tous les mercredis soir...le début de NAOS , les frères Pagano,JC moury,Laurent Delmas et Phil
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