mercredi 24 janvier 2018

FAST EDDIE CLARKE R.I.P. (5.10.1950 - 10.01.2018)


Fast Eddie Clarke, en bonne compagnie.

Edward Allan Clarke
! Plus connu sous le patronyme  de Fast Eddie Clarke !  Fast Eddie s'en est allé pour un ailleurs, abandonnant ici bas sa carcasse de 67 piges, emporté par une pneumonie.


      L'homme sera éternellement connu comme ayant fait partie du trio mythique de barbares : Motörhead. Et bien souvent assimilé à l'âge d'or de ce power trio, allégorie d'un Rock'n'Roll sans concession joué avec une foi indéfectible. Power-trio ... le terme n'aura alors jamais été autant justifié. (Même s'il y eut quelques sérieux précurseurs).
Pourtant, Fast Eddie Clarke n'y est resté que six ans. Six années copieusement chargées dans ce groupe emblématique dont l'inépuisable cavalcade ne prit fin qu'en décembre 2015, avec le décès de son leader Lemmy Kilmister. Soit, une épopée qui cumula une existence de 39 ans. Pas mal pour un groupe qui fut vilipendé par la presse anglaise à la sortie de son premier essai.


     Si Lemmy fut indéniablement le leader, l'épine dorsale de cet improbable trio qui défia tous les pronostics, il convient de rendre une dernière fois justice à cet Anglais pure souche, Edward Allan Clarke né le 5 octobre 1950 à Twickenham.

Car qu'en aurait-il été de Motörhead sans son arrivée salvatrice, régénératrice. Peu probable que la bande de mister Kilmister aurait réussi à atteindre le même degré de notoriété dont il jouit encore aujourd'hui. Peu probable également qu'il aurait réussi à imposer dans les charts ces disques de Heavy-Rock'n'Roll bluesy sulfureux d'authentiques freaks incontrôlables. Dont un live brut de décoffrage n°1 au Royaume-Uni.
C'est bien Eddie Clarke qui parvint à structurer la bourrasque d'électrons surexcités déversée par les murs de Marshall au bord de l'implosion. Non pas qu'il ait apprivoisé et tenu en laisse ses deux camarades, Lemmy Kilmister et Philty Animal Taylor, mais simplement, en vrai gentleman, et en toute intelligence, il adapta son jeu et sa guitare en conséquence.

   Pertinemment, coincé entre un barbare jouant de la basse comme d'une guitare, en y plaquant avec force des accords comme s'il s'agissait d'une hache de guerre à double-tranchant, et un enclumeur psychopathe de première, plutôt que de jouer des coudes et de risquer de couler le navire, Eddie préfère modifier sa sonorité pour s'adapter et fusionner. C'est l'esprit de groupe. Entre une batterie favorisant largement les basses et une basse cultivant les médiums (Lemmy jouait sur une tête ampli Marshall sur laquelle il coupait les graves (!) et poussait les aigus, générant ainsi une profusion de médiums agressifs), Eddie n'avait plus qu'à travailler dans les aigus. Pour se faire, il adopta la Fender Stratocaster nettement plus tranchante que sa fidèle Gibson Les Paul (d'origine montée avec des P90). Et pour rivaliser avec la déferlante sonique des deux autres barges, il l'a customise en remplaçant le micro manche par un puissant Di Marzio SDS-1, et le micro chevalet par un Di Marzio X2N (un humbucker à lames) encore plus puissant. Ce dernier sera d'ailleurs considéré comme l'un des accessoires typique du Trash-Metal de la décennie suivante. Le X2N, surpuissant, procure plus de patate et de tranchant. (Initialement, il avait empruntée la Strato à l'un de ses amis, jusqu'à ce qu'il puisse lui racheter).
 

   Ainsi, si Lemmy et Philty n'ont pas vraiment réfléchi à l'élaboration de leur son, du moins dans le format de groupe, Eddie Clarke lui, l'a fait. Ainsi, on peut considérer qu'il a été l'élément clef qui a permis au trio de trouver sa voie, sa couleur, d'affirmer une personnalité.

Pour gagner encore en puissance, et bousculer son Marshall JCM 800, il se branche dans une Boss OD-1, et à l'occasion dans un Flanger et un Delay, toujours de chez Boss. Plus l'incontournable Wah-wah Cry-Baby pour élaborer des chorus de Blues volcanique.
Devant la rage et le débit des deux excités, Eddie a le discernement de savoir ce contenir ; et même, de laisser respirer sa guitare. On ne parlera pas ici de silence, tant le binôme derrière lui était capable de couvrir le plus effroyable des vacarmes.
Ne disait-on pas justement, que là où Motörhead passait, l'herbe ne repoussait plus ?
Dans ce maelström métallique, Eddie était l'élément Blues. Un Blues mutant, abondamment irradié - ou exposé aux rayons gamma - hérité du British-Blues et dorénavant boosté à l'érythropoïétine (et probablement du même sérum que le docteur Erskrine a injecté au jeune gringalet Steve Rogers). Le poids de ses influences que sont principalement Eric Clapton, Jimi Hendrix et Peter Green, ressort parfois dans son jeu, particulièrement lors de ses soli incandescents. Des soli qui, lorsqu'il enclenche sa wah-wah, se transforment en de psychédéliques torrents laviques, ou en de sulfureux et corrosifs bains boueux dont lui seul avait le secret.
Ce qui fera toujours défaut à Lemmy et sa bande après son départ. Même si Wurzel, Brian Robertson et Phil Campbell sont (était pour le premier) irréfutablement d'excellents guitaristes.
Seulement, voilà, Fast Eddie Clarke avait un son et une patte des plus goûteux, et surtout qui permettaient au bombardier de faire la différence. 
 

   Auparavant, l'homme dut galérer, jonglant entre des petits boulots et des groupes sans lendemain, devant parfois s'arranger de quelques menus larcins pour survivre.  En 1973, il joue même sur un énième projet de Curtis Knight (1), Curtis Knight Zeus. La musique 
est dans une optique fusion où se mêle la Soul, le Funk, le psychédélisme et le Heavy-rock. 
Un premier disque "Sea of Time" assez psychédélique, puis l'année suivante, en 1974, "Second Coming", plus équilibré. Un album Pas inintéressant, loin de là, malgré tout ce qui a pu être écrit sur cet album, mais inégal. Le style d'Eddie Clarke commence à s'affirmer et il est aisé de le reconnaître, notamment dans son jeu de wah-wah. En étant défendu sur scène, cet album aurait logiquement dû avoir un impact. Mais Curtis Knight n'avait fondé ce groupe que pour combler le temps qu'il passait en Angleterre, en attendant les suites d'un jugement pour des droits d'auteur ... sur Hendrix. Une fois l'affaire terminé, il rentre sans tarder aux USA, plantant tout le groupe. Pour Clarke, c'est le début d'une longue série.
     Finalement, las de vivre de vaches maigres, de vivre pratiquement au jour le jour, il décide de se ranger. (lui comme sa guitare et son ampli). Après un boulot de réparateur de postes de télévision, il rejoint un chantier fluvial où son sérieux lui permet de gravir les échelons, jusqu'à être promu contre-maître. C'est là qu'il fait la connaissance d'un jeune énergumène avec qui il se lie d'amitié. Une rencontre qui va changer à jamais le cours de sa vie. Ce jeune cheval-fou n'est autre que Philip John Taylor, qui va bientôt gagner le pseudonyme d' "Animal", pour son jeu tout en délicatesse.  

   Suit une incroyable épopée d'un trio que la presse anglaise avait rapidement condamnée - alors qu'elle fit les yeux doux à l'ensemble de la scène Punk -. Un trio qui se démarque non seulement par sa musique brute, sauvage et sans concession, mais aussi par le look de machos biker-desperados avec cheveux tombants sur les épaules qu'aborde les musiciens. Des frusques serrés et noirs, décorés de badges, d'insignes et de cartouchière. Une image qui va être reprise, copiée par toute une jeunesse comme un signe de ralliement.

Et aussi, qui sera contrefaite par une ribambelles de musiciens typés Heavy-Metal et consorts, jusqu'à sombrer dans le ridicule. 
Leurs bobinnes, ou plutôt leurs trognes ne laissent pas indifférent. Aussi improbables que réelles, elles marquent la photographie comme si elles étaient l'incarnation vivante de quelques gueules patibulaire de la BD underground. Taylor a l'aspect d'un Hun malicieux et particulièrement retors, Lemmy est le croisement entre un officier autrichien du début du siècle (du XXème) et un mutant sorti de l'imagination de Richard Corben (dessinateur américain de BD),  tandis que Clarke est un desperado échappé d'un film de Sergio Leone. Difficile de faire pire - ou mieux - en matière d'image mercantile. L'antithèse du boys band.
"Overkill", "Bomber", "Ace of Spades", "No Sleep 'til Hammersmith". Voilà bien un bel échantillon de disques de feu. Des bombes incendiaires. A chaque album, la notoriété de la troupe grandit. Et alors, bien que sa source plonge dans le Rock'n'Roll et le British-blues, Motörhead devient, par la seule force de son interprétation que l'on peut qualifier de puissante et sauvage, le chef de fil de la NWOBHM. Préfigurant même à partir de 1980 le Speed-Metal.
 

   En dépit d'un succès grandissant, Eddie garde la tête froide, et surtout, son humilité. A ce titre, il regrette parfois son surnom de "Fast Eddie", expliquant que c'est une idée de Lemmy qui a commencé à l'appeler ainsi en concert jusqu'à ce que cela soit repris sur les affiches et que ça lui colle à la peau.

Alors qu'il aurait pu faire le fanfaron, ou simplement d’acquiescer par mutisme,  il préfère expliquer que si effectivement Lemmy pensait qu'il jouait vite, ce n'est qu'une illusion projetée par son style où, lors des soli, il joue parfois plusieurs fois la même note rapidement. (en fait, il module souvent ces notes répétées à l'aide de sa pédale wah-wah. Soit en introduction d'un chorus, soit avant de changer de tonalité, comme une charnière entre deux plans pour lier un solo). Et qu'en conséquence, son titre de "fast" est usurpé, exagéré. Lui, il s'efforce simplement de jouer ce qui convient le mieux à leur bourrasque de Heavy-Rock'n'Roll. Mais il ne peut prétendre rivaliser avec certains célèbres guitaristes.

     Cependant, alors que l'on pourrait les croire soudés comme les doigts de la main, des dissensions commencent sérieusement à creuser des fossés entre eux. Entre Eddie, plus sérieux, plus scrupuleux, et aussi presque rangé, et les deux loustics insouciants, éternels fêtards. Pour avancer sur le nouvel album, soucieux qu'il soit digne des précédents, Eddie est obligé de mettre les bouchées doubles pour compenser le manque d'implication des noceurs. Sans avance de trésorerie, on le pousse à se coller à la production. (D'autant qu'il vennait de faire ses preuves en produisant celui d'un groupe de jeunes loups, Tank, marchant sur les traces encore fumantes de Motörhead et dont le premier opus, "Fifth Hounds of Hades", leur fit de l'ombre. Ce qui n'a pas été du goût de Lemmy). En dépit de quelques bons moments, le disque, "Iron Fist", semble bâclé et une partie du public s'en détourne. (Et la pochette n'arrange rien ...). Bien qu'il en soit le producteur et le principal compositeur (il a toujours insisté pour que les royalties soient partagées équitablement en trois parts, alors que Taylor composait peu), Eddie désapprouve cet album.

   Entre la fatigue accumulée et le train de vie irréfléchie des compères, les différends enflent rapidement. En quelques mois, tout va dégénérer. Taylor ne veut plus jouer les vieux morceaux tandis qu'Eddie souhaiterait revenir vers des choses plus Bluesy. Mais c'est un homme conciliant. Pour maintenir la cohésion du groupe, Il prend sur soi. Toutefois, c'est aussi quelqu'un de droit et de sincère. Alors quand Lemmy s'entiche de Wendy O'Williams, une pénible chanteuse punk New-Yorkaise à la voix de chat dément crucifié, qui compense son indéniable absence de talent par une débauche de provocations, exposant le maximum de sa personne (à la limite de la censure américaine) et hurlant telle une supplicié lubrique, son sang ne fait qu'un tour.
Il ne supporte ni la dame, ni son groupe, les Plasmatics. Les jugeant bien trop mauvais pour que Motörhead y soit mêlé de quelques façons que ce soit. Or, Lemmy insiste lourdement pour que le groupe fasse un duo avec elle. Eddie refuse catégoriquement de jouer, mais concède d'effectuer la production. Heureusement, l'expérience s'arrête avec un single, car le résultat est une véritable bouse. En fait, lui et l'ingé-son, le fidèle Will Reid Dick, ont quitté le studio, prétextant une pause, sans la moindre intention d'y remettre les pieds.
Pas très finauds, Lemmy et Taylor passent en boucle la cacophonie des Plasmactics dans le tour-bus de la tournée américaine pour le taquiner. Excédé, Eddie craque et menace de quitter le groupe. 
Il est pris au mot et est congédié peu après. Une injustice ! Lui qui avait tant apporté à ce trio, qui avait tant donné et tant partagé. 
Il repart en Angleterre, sans le sou (le label Bronze Records a de considérables retards de paiements sur les ventes), sans ses guitares. Même s'il y eut des mots, jamais il n'aurait cru ça de la part de ceux qu'il considérait comme des amis, une famille.
D'ailleurs tant pour les fans que la presse, c'est l'incompréhension totale. 

Motörhead, malgré une bien longue carrière, l'indéniable qualité des musiciens qui suivront, tout comme de l'ensemble de sa discographie, ne retrouvera jamais l'éclat des premiers succès. La guitare de Fast Eddie Clarke a une personnalité propre, un timbre, une force, une présence et une consistance que des guitaristes, peut-être meilleurs techniquement, ne parviennent pas à retranscrire. 

Extraits de Motörhead (Tiens, on aperçoit Pat - grand fan devant l'éternel - mimant un solo (à 3:10). Air-guitar ...)

♠♠♠  ♑  ☠

     Fast Eddie, bien que profondément blessé, ne tarde pas à se relever. Dans la même année, il présente à la presse un nouveau projet avec une figure emblématique du Heavy-rock Anglais : Pete Way, le bassiste et compositeur d'UFOLa formation est logiquement baptisée "Fast-Way". 
Jerry Shirley, le batteur d'Humble Pie, fait aussi partie de l'aventure. A défaut de Robin Zander (chanteur de Cheap-Trick et ami de Way), ils jettent leur dévolu sur un jeune Irlandais de 20 ans : Dave King. Avec trois noms aussi connus, qui ont déjà fait leurs preuves, et surtout éventuellement porteurs de rentrées pécuniaires, ils n'ont aucun mal à obtenir un contrat avec une importante maison de disques. Cette fois-ci, tout va assez vite. Sauf qu'au moment de débuter les séances studios, Pete Way disparaît de la circulation. Sans prévenir personne, il est parti rejoindre Ozzy sur scène, qui l'embarque pour une tournée américaine.
Totalement dépité, Eddie est prêt à tout lâcher, avant que le producteur, Eddie Kramer, remédie simplement à la défection par un musicien de studio. 
Un disque éponyme sort en avril 1983 et c'est une franche réussite. Clarke l'avait clairement annoncé : c'est un retour au Blues et au Heavy-rock des 70's (du début de cette décennie). 
Le talent de Fast Eddie Clarke éclate au grand jour. C'est même une des plus belles réussites du genre de l'année. 


   Du Heavy-Rock'n'Roll bluesy, avec parfois une petite pincée de Boogie, dans le style donc des grandes formations de la première moitié des 70's. Celui d'Humble-Pie (forcément, avec Jerry Shirley qui n'a pas été recruté par hasard), du Led Zeppelin de "Physical Graffity"
, du Bad Company, du Savoy Brown de "Boogie Brothers", de Nazareth.
Clarke retrouve sa Gibson Les Paul (montée également en Di Marzio - -) afin d'obtenir un son plus rond, plein et crémeux ; enfin gras, mais pas trop.
On retrouve immédiatement sa patte, ce sens du riff à la fois tendu, au bord de la rupture. Moins tranchant qu'auparavant mais plus onctueux. Avec cette façon de donner vie à ses accords, ses power-chords et double-stops, en tirant sur les cordes ou en effectuant un léger vibrato (particulièrement sur ceux qui clôturent une phrase). La guitare de Fast Eddie est libre de toutes contraintes, se baladant de riffs charnus en envolés de chorus enrobés de wah-wah crémeuse. Et puis il y a cette présence, cet art d'occuper l'espace sans trop en faire, sans jouer une note de trop, sans jamais tomber dans l’esbroufe. Son jeu n'a pas vraiment changé. Eddie s'est surtout contenté de ralentir le tempo.
   Une fois de plus, il fait preuve d'humilité lorsque la presse s'extasie devant son jeu viril et flamboyant. Il avoue que, dans les grandes lignes, il ne joue finalement que du Blues (sachant que pour lui le Blues, son Blues, c'est plutôt celui du British-blues, voire celui de formations dites de proto-hard dont et surtout Cream). Il tient aussi à mettre en valeur la travail de Dave King, tant au chant qu'en matière de composition. Notamment en ce qui concerne les quelques passages de guitares acoustiques qui sont à attribuer au jeune Irlandais. Il confie qu'il n'a pas le feeling pour jouer correctement sur une sèche, préférant laisser la main à meilleur que lui en la matière.

     Ainsi, avec Fastway, il tourne le dos à un Heavy-Metal dont il fut pourtant l'un des artisans. (Même si, au départ, Motörhead ne joue qu'un Rock'n'Roll de freaks hallucinés et non pas du Heavy-Metal comme on le conçoit dans les 80's.). 
     Si au Royaume-Uni, Fastway est loin de supplanter Motörhead, il en est autrement en Amérique-du-Nord où il place deux singles dans les charts, suivit par l'album qui profite du succès de "Say What You Will" et de "Easy Livin'" et réussit à rester 32 semaines dans les classements du Billboard. "How do you like that ? That's what I call my sweet revenge. Sweet revenge".

   Eddie profite de l'engouement de la presse pour régler ses comptes avec ses anciens partenaires. Il ne renie rien de son récent passé, au contraire il en est même fier, mais cela ne l'empêche pas de lâcher de temps à autres quelques phrases assassines dont la célèbre : "J'en avais assez des couinements de baleine".
Malgré tout, les liens entre les trois compères restent forts, et même si Eddie suivra dorénavant son propre chemin, l'amitié ne tarde pas à être renouvelée (après quelques explications mutuelles, et quelques verres).
     L'année suivante suit "All Fired Up", construis sur le même moule que son prédécesseur, bien qu'avec une approche plus vindicative. Même si au milieu, s'est faufilé un Blues, lourd, implorant, "Hurtin' Me", fort réussi, dans le style du Dirigeable, et "The Stranger", une ballade Heavy-folk de bonne facture.
Le disque fait moins bien en matière de vente, une aberration vu la qualité de cette nouvelle fournée. Mais, en 1984, à part quelques colosses invulnérables, les Etats-Unis sont tiraillés entre l'attrait pour le Hard Fm et le Heavy-Metal. Cependant, sans réelle promotion de la part de CBS, il se maintient trois mois dans les charts aux USA. Une durée que n'atteindra jamais le commando de Lemmy. Malgré tout, la poisse semble lui coller aux santiags. Exténués par la fréquence des concerts, Jerry Shirley et Charlie McCracken (le bassiste, ex-Taste, ex-Stud) préfère abdiquer en rentrer chez eux, retrouver une vie tranquille. La poisse persiste.

     En 1985, Dave King le rappelle pour relancer Fastway avec des amis. CBS lâche un peu plus de monnaie et cette nouvelle mouture en profite pour s'offrir des séances aux studios Abbey Roads, ainsi que le producteur Terry Manning alors en vogue. Eddie voudrait bien pour son disque, avoir le son d' "Eliminator" de ZZ-Top. Disque multi-platine qui, depuis l'année précédente, continue à faire un malheur, et dont Manning est l'ingé-son. Or, le résultat avec Fastway est un massacre. Le bien nommé « Waiting for the Roar » recherche ouvertement à séduire les formats du dictât des radios américaines. Comble de l'absurdité, la guitare d'Eddie est reléguée au second plan, ne prenant que rarement un solo lorsqu'elle n'est pas totalement étouffée par les claviers envahissants de Manning. Le groupe, son groupe, son bébé, lui a échappé des mains. Il ne participe même pas aux compositions. Il n'est plus qu'un faire-valoir. Pourtant, la presse plébiscite cette galette, notamment pour sa modernité. Une modernité qui paraît bien obsolète de nos jours. Au contraire de toutes ses précédentes réalisations, le disque a très mal vieilli. 
   

 
     L'année suivante, alors que Dave King souhaite prendre une pause, l'équipe de Dino De Laurentiis (2) contacte le groupe pour qu'il effectue la bande son d'un grand film d'auteur qu'elle produit. Profitant de la polémique développée par le PRMC qui souhaite réglementer la musique populaire, organiser un système de contrôle et de censure, sous le prétexte que nombre de groupes pervertissent la jeunesse par leurs paroles et/ou leur attitude, "Trick or Treat" - le film - joue donc sur l'influence néfaste du Rock sur la jeunesse et la vieille légende de messages subliminaux cachés dans les disques (que tout le monde a l'idée de passer à l'envers ! Evidemment ! ...). Bonne surprise : les claviers sont absents de cette B.O. Même si la galette précédente a laissée quelques séquelles, le bon vieux Hard-rock est de retour. Normal, Eddie compose à nouveau et en conséquence sa guitare occupe de nouveau, et de droit, l'espace. Même si on la sent bridée par les velléités commerciales de la troupe. Certes, c'est sans aucune commune mesure avec les deux premiers brûlots du groupe, toutefois c'est une publicité opportune permettant à la troupe de rester en selle.
    Néanmoins, cela ne suffit pas pour CBS qui cesse toutes collaborations, estimant le groupe pas suffisamment rentable. Dave King rentre au pays et récupère ses potes pour une nouvelle direction musicale, et une vision plus modeste.
Ce nouveau coup dur, fait un peu plus plonger Fast Eddie dans un alcoolisme qui a débuté avec les frasques des deux infatigables bambocheurs, Phil et Lemmy.
Il carbure à la Vodka (merci Lemmy) et au bourbon et disparaît des écrans radars.

     Plus aucunes nouvelles jusqu'à ce que, en 1988, Fastway renaisse sous l'impulsion de Lea Hart. Un chanteur-guitariste compositeur opportuniste plutôt connu pour son parcours dans la Pop, même s'il est impliqué dans le premier disque de Joan Jett. Toutefois, il aurait mieux valu que l'histoire de Fastway s'arrête en 1986 car la suite est navrante. Le but est visiblement de prendre le train en marche d'un Hard-FM US conduit par les Bon Jovi, Journey, Honeymoon Suite, Survivor, Toto, (avec moins de talent et de pertinence qu'eux) en s'appuyant sur la réputation d'Eddie Clarke pour en faire un tremplin publicitaire. 
Avec "One Target", la réputation d'Eddie va prendre un sérieux coup dans l'aile avec ce changement radical. Le comble c'est que Lea Hart, travaillant sur plusieurs fronts à la fois, ne peut pas effectuer de tournée pour promouvoir le disque. Et qui sait, donner une meilleure image de cette énième mouture sur scène. Car le matériel n'est pas mauvais, malgré des mélodies surannées et le manque d'inspiration, il est seulement dégradé par une production ampoulée. D'ailleurs, à ce titre, lorsque des années plus tard, en 1998, Eddie décide de reprendre cet album et de le retravailler avec Hart, faisant alors réapparaître sa guitare, l'album récupère quelques couleurs Heavy-Rock. Mais le Glam-metal-pop n'est guère plus couru en cette fin de siècle. Sur ce "Reworked" on retrouve quelques pièces du Fastway original chanté par Lea Hart ... Une belle erreur car ces nouvelles interprétations ne tiennent pas la comparaison avec les premières versions. Hart faisant immanquablement pâle figure à côte de Dave King

     En 1989, Fast Eddie et Philty se réunissent pour une farce sans aucuns intérêts. Un disque de Noël : "Naughty Old Santa's Christmas Classics". Un disque de poivrots, sans guitare ni batterie. Juste un piano bastringue, quelques arrangements (bruits d'animaux, un synthé Bontempi, ) et un chant de pochard prêts à s'écrouler. Il faut l'entendre pour le croire. 

     En 1990, Eddie souffre sérieusement de son alcoolisme. Hospitalisé d'urgence, il doit abandonner les séances d'enregistrements du dernier Fastway, "Bad Bad Girls", qui se finalisera sans lui. Un disque a mettre plus au crédit de Hart qui signe seul la majorité des chansons. Ce dernier essai, catastrophique, part rapidement aux oubliettes. D'ailleurs, généralement la toute la "période Lea Hart" est ignorée, voire parfois insoupçonnée, des amateurs du rouquin.

extraits de Fastway
 
🎶 🚀 🚒 🚑

     Éreinté, usé par des années de nuits courtes, de déceptions, d'excès, de consommation abusive d'alcool, il a failli passer l'arme à gauche. Il n'a d'autres choix que de s'imposer une longue période de convalescence pour se ressourcer. Tout le monde le croit rangé, à la retraite, du moins retiré à jamais du monde musical. Jusqu'à ce jour de 1994, le 21 mars, où apparaît "It's Ain't Over Till It's Over" avec une pochette qui fait référence au passé glorieux de Fastway. Celui des débuts fastes, celui des années 1983 et 1984. Fast Eddie Clarke est de retour, "still alive and well" ! Il n'a plus rien à perdre, ni à prouver. Ainsi, ce disque inespéré est un retour avec l'authenticité. Il se situe à la charnière de Motörhead époque 77-79 et du Fastway des jours fastes. Soit celui où il tenait encore les rênes. C'est du pur Heavy-Rock'n'Roll bluesy, âpre, rugueux, et sans aucunes concessions. Du proto-Heavy-Metal garage.


     C'est teigneux et mordant. Cependant, Eddie n'a pas juger bon de recruter un chanteur. La mauvaise expérience du dernier l'aurait-il rendu frileux quant à une nouvelle collaboration ?  Or, si sa voix calcinée passe assez bien sur quelques morceaux, elle est rapidement rattrapée par ses limites. L'aide de John Sloman (Uriah-Heep, UFO, Gary Moore) aux chœurs n'est pas suffisante. On aurait dû inverser les rôles. Ou Lemmy, qui prend le micro sur "Laugh At The Devil", aurait pu donner un peu plus de sa personne.

Mais de toutes façons, ce disque sort sur un obscur label (3), en toute discrétion, et bien peu sont ceux qui connaissent son existence. (pendant longtemps très difficile à dénicher, il a été réédité en 2013). Conséquence probable d'un budget réduit, la production manque de dynamisme et de relief. C'est touffu. Un simple regard en arrière et Il n'est pas difficile d'imaginer le résultat qu'aurait donné une production avec un Jimmy Miller clean (celui d' "Overkill") ou Eddie Kramer ("Fastway" et "All Fired Up"). 

     En 2007, le label Sanctuary, spécialisé dans les rééditions (qu'il traite sérieusement, généralement avec une remasterisation et un livret riche), édite une anthologie à son enseigne, allant de ses premiers enregistrements, avant l'épisode Curtis Knight, jusqu'à Fastway avec des démos inédits (avec Pete Way le dégonflé) : "Fast Eddie Clarke Anthology". Ce double-CD est si bien accueilli qu'il est épuisé. Cet engouement rassure Eddie et l'incite à monter à nouveau sur scène avec une nouvelle mouture de Fastway
Il recrute Toby Jepson, l'ex-chanteur-guitariste de Little Angels, Steve Strange à la batterie (non, pas celui de Visage) et John McManus, l'ex-chanteur-bassiste et frérot des Mama's Boys.(⏪ lien). 

     Le groupe est programmé dans les festival de Donington, le Download Festival, de Hard Rock Hell, première édition, au Pays de Galles, et de Sweden Rock Festival (qui a rapidement pris de l'ampleur jusqu'à devenir un événement incontournable dès le début du siècle). L'accueil est enthousiasmant, surtout pour Clarke qui a besoin de se rassurer après ses nombreuses années hors courses. La troupe finit l'année par une tournée au Japon.

   Un disque inespéré sort en novembre 2011, "Eat Dog Eat". Si on peut reprocher à ce huitième album (en incluant le "On Target Reworked"de ne pas prendre de risque, de manquer de mordant, de ne pas retrouver la verve et la fougue des deux premiers (il y a plus  de 25 ans d'écart), l'album est néanmoins bon. Et à 61 ans, Clarke a bien plus de présence qu'une pléthore de crâneurs qui confondent technique et feeling. Cependant, là où le bât blesse, ce serait plutôt de côté de Jepson qui semble avoir perdu une partie de ses capacités. Il ne reste pas grand chose de la petite rugosité qui égrainait "Youngs Gods" et "Jam" de Little Angels. A savoir que dans son précédent groupe à succès (au Royaume-Uni) il était fidèlement secondé par des chœurs. Là, il est livré à lui-même. Tout de même étonnant que Clarke l'ait gardé car lorsque l'on écoute des extraits de concerts antérieurs à ce disque, il est évident que Jepson a quelques soucis. Il peine à suivre sans trébucher le répertoire de Fastway. Il ne manquerait tout de même pas dans tout le Royaume-Uni de prétendants compétents. Jeunes ou pas. D'autant plus que se serait pour eux l'occasion de sa faire un nom. A croire que ce vieux Fast Eddie est fidèle. Ou simplement qu'il ne tient pas à faire subir ce que lui-même à dû endurer. 
En tout cas, une fois encore, le disque ne sera pas défendu sur scène. Pour la simple raison que Toby Jepson est parti pour un job alimentaire. Un groupe de reprises de Dio ... C'est petit. 
Et Eddie traîne derrière lui cette longue série de coups tordus, d'incorrections, d’irrévérences. 

Fastway, dernière formule

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     A soixante berges passé, il en a marre de se battre et retourne à sa petite vie tranquille. Rejouant à l'occasion avec Lemmy et Phil (la dernière fois que ce dernier montera sur scène avec ses deux anciens partenaires, en novembre 2014, il ne fera qu'une apparition, trop diminué pour jouer les rythmes effrénés du temps jadis).
   Depuis quelques années, il compose des titres de Blues avec l'aide de Bill Sharpe. L'ex claviériste de Shakatak et de Sharpe & Numan (de Gary Numan) que lui a présenté en 2008 son ami Colin Newman. Tous deux composent et enregistrent, pour le plaisir, en toute discrétion dans le petit home-studio d'Eddie, des Blues. Et puis, quand il y a suffisamment de matériel accumulé, et que les divers morceaux ont été affûtés, cela fait l'objet d'un disque. Non pas dans le but de repartir sur les routes, juste pour laisser un témoignage. Ainsi, la sortie est confidentielle. Clarke s'y présente sous un jour nouveau. Fini la distorsion et les guitares hurlantes. Là, c'est du sobre, du dépouillé. Pas d'effet (ou alors un booster, voire une douce overdrive sur un titre ou deux). Principalement du Blues laid-back. On y retrouve beaucoup du British-blues qui l'a tant inspiré. Notamment celui de John Mayall, et dans une moindre mesure celui de Chicken Shack. Avec quelques résurgences d'Eric Clapton, voire même de Chris Rea. Le disque se termine sur une remarquable et limpide pièce instrumentale qui prouve qu'Eddie avait encore des choses à exprimer. Et pas nécessairement là où on l'attend. Comme pour son précédent essai en solo, il prend aussi le micro, mais cette fois-ci, il s'en sort bien mieux. Probablement parce qu'il ne force pas sa voix, qu'il chante en toute décontraction.
Bien malin celui qui reconnaîtrait dans ce dernier disque, l'ancien franc-tireur de Motörhead. Sauf peut-être sur le slow-blues plombé, "Heavy Load", qui possède quelques réminiscences du Snaggletooth. 
Edward Allan Clarke, certainement à 15 ans ; âge où il a commencé à jouer.
(avec tout de même un beau combo Marshall. Très certainement le premier combo de la marque,
qui sera rebaptisé Bluesbreaker en hommage au groupe de Mayall avec Clapton)

     Fast Eddie Clarke, aura été l'un des guitaristes les plus attachants du milieu du Hard-rock des années 78 à la fin des années 80. Il avait prouvé que l'on pouvait avoir du charisme - en plus du talent - tout en restant humble. Ce qui n'est guère courant dans ce milieu où l'on cultive un peu trop souvent la fanfaronnade. Sous ses allures de rocker revendiqué transparaissait toujours une aura de gentleman.

     Désormais, tous les membres du Motörhead originel ne sont plus. Philty, Lemmy et Eddie ont quitté définitivement ce monde. Espérons qu'ils puissent ce retrouver, ne serait-ce qu'un instant, dans l'autre. Pour jouer, blaguer, se remémorer leurs aventures, ou boire des coups. 
     L'homme n'aura jamais vraiment eu droit aux honneurs qui lui étaient dus. Bien qu'il soit toujours resté présent dans le cœur des fans qui ne manquaient d'ailleurs jamais de lui faire une belle ovation à chaque fois qu'il montait sur les planches rejoindre le vieux bombardier ; à rendre jaloux les autres belligérants présents. Il n'eut jamais droit à une ferveur des médias à la mesure de son talent. La faute lui incombant en partie. Son humilité l'incitait à s'effacer lors des interviews pour laisser la place aux deux autres énergumènes qui ne demandaient pas mieux. Avec pour exception une courte période correspondante aux débuts de Fastway, où sa place de leader l'obligeait à assumer les interviews. Une petite parenthèse où la presse le sollicitait. 
Seul un passionné, qui n'a que faire des groupes à la mode, qui ne suit que ce que lui dictent son cœur et ses tripes, a prit le temps de lui consacré un ouvrage (paru sur Camion Blanc). Une biographie détaillée où tous les disques sont passés au crible. Julien Deléglise nourrit régulièrement son blog, Electric Buffalo, de délicieuses chroniques sur la musique (du Country-blues au Stoner-Doom le plus lourd, en passant par les bons groupes de Heavy-rock des 70's) - probablement un des meilleurs du genre. 


(1) Curtis Knight : aujourd'hui connu pour avoir embauché Hendrix du temps de son groupe de The Squires, et d'avoir jouer à l'escroc en sortant des disques en stipulant sur la pochette, en gras, "Jimi Hendrix plays", ou encore "Jimi Hendrix and Curtis Knight" pour les 45 tours.
(2) Producteur connu pour les films de série B, mais pas que. Il y a pire, parfois mieux.  Bien souvent  aussi spécialiste de suite généralement douteuse. "Barbarella", "King Kong" (1976), "Conan", "Les 3 jours du condor", "Conan le Destructeur" (aïe), "Dead Zone", "Evil Dead 3", Flash Gordon" (ouïlle), "Kalidor" (on touche le fonds), "L'année du Dragon", "Peur Bleue", "Sixième sens", "Dragon Rouge", "Dune", "Bison Blanc", "Maximum Overdrive".
(3) Griffin Music, un label spécialisé dans la réédition de vieux albums de groupes en perte de vitesse, de la signature d'anciennes gloires, (dont Hawkwind, Budgie, Saxon et Uriah Heep), ainsi que de la récupération de prises live (notamment de la BBC) pour en faire des disques. Le label fait faillite et est racheté en 1997.


Extraits du 1er opus solo, de 1994, puis du second de 2014 

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Autres articles liés (liens) ⇨ "Fastway" (1993)  ⇨  "All Fired Up" (1984)
R.I.P. Lemmy Kilmister (1945 - 2015)  ✟  R.I.P. Phil "Philty Animal" Taylor (1954 - 11/11/2015)

Et pour quelques souvenirs de plus ...

♠♠♠  ♑  ☠

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13 commentaires:

  1. Excellent article vraiment. Tout Eddy rien à redire!!

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  2. T'aurais pu étoffer un peu plus Bruno quand même.

    (Putain pour ce qui est du repos éternel, ils doivent passer de ces nuits blanches maintenant là haut avec l'escadron Motörhead au complet).

    ;-)

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    1. J'ai failli ... je me suis restreins sur le dernier chapitre.

      [effectivement ! :-)) J'espère que les fondations sont solides]

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  3. Super article mec !!! Mais pour ce qui est du blaireau qui fait du Air-guitar sur "Step Down", il y a erreur ! Surtout qu'en 1980 je n'aurais pas eu le temps d'aller à Nottingham, mais ça aurais pu ce faire à la Mutualité en février 1987

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    1. Vraiment ?? T'es sûr ? Pourtant, c'est Luc qui me l'a affirmé. Il a dut se tromper.

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    2. Sur la foi du témoignage de Philou, c'est même Rockin' qui lui avait dit...

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    3. je tenais ça de mon facteur, c'est son voisin qui lui avait dit..

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  4. Ah la vache!! Ça c'est un putain d'hommage, ça valait le coup d'attendre (si je puis dire).
    Un vrai régal Bruno, vraiment chapeau!!

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  5. Merci pour le clin d'oeil Bruno, ça fait plaisir. Bien à toi.

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  6. Petite précision concernant Curtis Knight Zeus : deux albums sont effectivement parus, Sea Of Time et The Second Coming. Néanmoins, 5 des morceaux de Sea Of Time se retrouve sur The Second Coming, et pour cause, ce sont ceux où apparaissent Eddie Clarke. L'enregistrement sera complété début 1974. Finalement, Eddie n'apparaît réellement que sur The Second Coming, seul album qui contient l'ensemble des titres auquel il a participé. Les autres titres de Sea Of Time ont été enregistrés sans Clarke, qui est arrivé en cours de route. Auparavant, c'était Jeremy Havard qui tenait la basse et la guitare, mais Knight souhaitait un guitariste à part entière. De ce fait, Havard est parti, Clarke a pris la guitare et John Weir la basse. Le groupe ne donnera hélas qu'un seul concert, Knight n'en ayant strictement rien à foutre de la promotion de son groupe. Lassé, Clarke s'en ira, et sera suivi par la totalité des musiciens pour un nouveau projet : Blue Goose.

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    1. Merci pour les précisions, Julien.
      Apparemment, il y a des infos contradictoires au sujet de Curtis Knight Zeus et d'Eddie Clarke. Même Wikipedia (qui comporte aussi de bien nombreuses erreurs) mentionne les deux albums de Curtis dans la discographie d'Eddie.
      Cependant, effectivement, il me semble bien que les premières fois où l'on parlait du passé d'Eddie, on ne mentionnait que le "Second Coming".

      Après de longues et dures recherches, j'avais trouvé le fameux "Blue Goose" (1975), mais point d'Eddie Clarke. Il n'y étais plus (Je m'étais fait avoir).

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