- Salut Nema, un nouveau
papier ? Sur quoi ?
- B’jour Sonia. Sur un
livre dont l’héroïne est une femme : « Envoyée spéciale » de
Jean Echenoz.
- Envoyée spéciale… une
journaliste à qui on confie un reportage au bout du monde… j’aurais adoré.
- Euh, pas vraiment ça
Sonia, non. Mais quand même un peu d’exotisme…
« c’est quoi ça ? chut… il faut le lire pour le croire… » |
D’un
côté, Constance, une jeune femme
parisienne, va se trouver embarquée dans des aventures rocambolesques qu’elle
n’aura pas cherchées du tout. Et oui, elle va être envoyée, de façon très
spéciale, pour une mission, bien particulière, à l’autre bout du monde. Mais
elle n’y ira pas en ligne droite, c’est le moins qu’on puisse dire. Son mari Lou Tausk, musicien auteur de quelques
tubes qui ont fait sa fortune, est un drôle d’oiseau. Avec un ego non
négligeable, des habitudes d’ «artiste boubourge parisien », un passé pas
très clean, il n’est pas étonnant qu’on le voit vivre de son côté quelques
péripéties piquantes. Quant à ses deux acolytes « musicos », ils se
révèlent également avoir des caractères déconcertants, ce qui les conduisent à
quelques extrémités… Et quelques autres personnages passent et repassent au fil des
chapitres, comparses qui, bien
involontairement, provoquent des rebondissements inattendus entre le passé (pas
toujours glorieux pour certains) et le présent.
D’un
autre côté, un général, spécialisiste
en exfiltration/infiltration, son planton (?) Paul, genre beau gosse riche en initiatives, quelques hommes de
main dont la formation laisse un peu à désirer. En fait, c’est à partir d’une
idée du général que l’aventure
commence. Pour passer de l’idée (quand même un peu farfelue… la Corée du Nord…)
à sa concrétisation, on a un enchaînement d’actions, dans lesquelles Constance et Lou vont être activement sollicités. Ces actions relèvent soit
disant d’une stratégie bien pensée, mais rien ne se déroule comme prévu. De
fait, les principaux protagonistes vont partir dans de nombreux périples (dans
Paris, mais aussi à la campagne, puis beaucoup plus loin).
À
noter que bien qu’on ne soit pas du tout dans un polar, il y a quand même
quelques morts au passage…
"Bienvenue chers amis dans notre beau pays..." |
XXXXXX |
3
– Musique
et cinéma : On entend beaucoup de musique dans cette histoire, celle composée par Lou, qu’on imagine comme un de ces
tubes de l’été (genre « Happy » de Pharrell Williams), mais pas
seulement. Quelques petits morceaux de musique jazz ou classique en
arrière-plan, en passant par Jimi Hendrix et le Sacre du printemps de
Stravinski. Des clins d’œil au 7ème art : Paul alias Victor un
personnage rappelant Billy Bob Thornton, l’allusion à un scénario inachevé…
La somme des paragraphes 1+2+3=
un bon moment de divertissement, très imagé et très imaginatif, on est entraîné
dans une grande « déconnade », un peu comme un film de Tarantino…
Monsieur
Echenoz, vous vous êtes bien
amusé ? Il me semble vous avoir connu plus sérieux, par exemple dans votre
roman sur la vie de « Ravel ». Un petit plein de sensibilité et un très bel
hommage à ce compositeur génial, précurseur mais sans orgueil de mon point de
vue.
Merci d’être capable de nous
distraire avec votre plume légère qui file visiblement comme un métro parisien.
Les Editions de Minuit - 312 pages
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