samedi 4 novembre 2017

CHOPIN – Concerto N°1 (1830) – Kate LIU vs Seong-Jin CHO (2015) – par Claude Toon



- Ô M'sieur Claude… Vous faites la sortie des conservatoires pour nous parler de Chopin ? Ces jeunes n'ont peut-être même pas fait encore de disque ?!
- Kate Liu et Seong-Jin Cho ont été deux des dix finalistes du prestigieux concours Chopin de Varsovie en 2015. Je me suis dit que Rubinstein ou Argerich n'ayant plus rien à prouver, nous pouvions présenter des futures stars de demain. Ce qui ne sera pas toujours le cas, prix Chopin ou pas…
- Heu, pourquoi juste ces deux artistes et pas les huit autres. Humm, la jeune fille est très belle, le garçon mignon, mais je ne pense pas que cela influence ce choix… Enfin vous voyez…
- C'était mon idée de départ, mais 6 heures pour 10 concerts similaires seraient indigestes. J'ai retenu deux interprétations très opposées mais tout aussi passionnantes…
- Je crois qu'il y a un prix pour tout le concours, mais aussi un prix pour l'exécution du concerto seul. Qui l'a remporté ?
- Chère Sonia, vous allez rire ! Personne !!! Moi, je l'aurais attribué aux dix candidats, mais on ne me demande jamais mon avis, hi hi… Au fait Sonia, le concerto par Seong-Jin Cho a été publié en CD par DG. Un programme varié Chopin sous les doigts de Kate Liu est paru sous le label de l'institut Frédéric Chopin.

Kate Liu en tenue relaxe pendant les répétitions
Une drôle d'affaire le concours international Frédéric Chopin de Varsovie. La grand-messe quinquennale des jeunes espoirs de l'univers sans pitié des futurs pianistes de renommée planétaire. Le règlement est aussi compliqué que celui du base-ball ! Pour faire simple : 80 jeunes pianistes trèèèès confirmés (de 17 à 30 ans) s'affrontent dans une joute pianistique au sommet. Ils sont sélectionnés sur dossier et audition.
Première épreuve : elle évolue à chaque édition et n'a pas toujours eu lieu, un choix d'œuvres imposées ou libres (alors hein, ballades, préludes, valses, etc. je ne détaille pas l'univers de Chopin). Une quarantaine de minutes en récital, chaque membre du jury note de 1 à 100 puis attribue une appréciation binaire d'aptitude à poursuive : "oui/non". Le tout donne lieu à une cuisine mathématique occulte permettant aux candidats de décrocher une place au second tour… ou pas !
Seconde épreuve : nouvelle sélection d'œuvres mais une ou plusieurs mazurkas et polonaises semblent incontournables comme pour nous rappeler que Chopin était bien polonais et que ces danses demeurent à tout jamais au patrimoine culturel de la Pologne. Dix finalistes seront les survivants de cette deuxième étape.
Épreuve finale : le 1er ou 2ème concerto pour piano, au choix. Les six récompensés et les quatre "mentionnés" à venir s'accordent avec le chef d'orchestre sur l'esprit de l'interprétation puis se jettent dans la fosse aux lions. Bravo au chef qui doit respecter sans parti pris les souhaits des jeunes gens. Après délibération, les six prix sont décernés, pas toujours… Il y a aussi divers autres prix individuels : pour la meilleure exécution de la mazurka, de la polonaise, de la sonate. Le concours dure trois semaines. Toutes les épreuves sont face à un public dans la salle de la Philharmonie de Varsovie.

Seong-Jin Cho souffle un peu dans les jardins de Varsovie
Le jury est composé de pianistes, musicologues et spécialistes de Chopin, de virtuoses qui ont déjà remporté le concours. Il peut y avoir des conflits. Le plus célèbre a eu lieu en 1980 quand Martha Argerich claqua la porte du jury soutenue par Paul Badura-Skoda et Nikita Magaloff (maître absolu russe de Chopin) après l'élimination avant la finale de Ivo Pogorelich, jeune yougoslave qui déplaisait au juré Andrzej Jasinski (actuel président) qui trouvait le candidat trop extraverti et provocant. Un mini scandale musical qui curieusement lança la carrière d'un des pianistes les plus talentueux de notre temps. (Chronique Scarlatti dans mes cartons.)
Le premier lauréat en 1927 fut le russe Lev Oborine que l'on a entendu dans la sonate à Kreutzer de Beethoven en duo avec David Oïstrakh. (Clic)
Le palmarès ne reflète pas systématiquement l'avenir artistique des candidats. Que de noms oubliés ou au contraire des carrières magnifiques pour les moins bien classés. Parmi les premiers : Pollini, Argerich, Zimermann. La moisson pour les français n'est pas nulle : Marc Laforêt, deuxième en 1985, Jean-Marc Luisada 5ème en 1985 également et qui, malgré ce classement a priori modeste, signa pour DG deux intégrales de référence des Valses et des Mazurkas. Cinq autres lauréats poursuivent de belles carrières plus loin des projecteurs.
Pour revenir à la confrontation 2015, les lauréats seront dans l'ordre du classement final :
Seong-Jin Cho (Corée du Sud), Charles Richard-Hamelin (Canada), Kate Liu (USA), Eric Lu (USA), Tony Yike Yang (Canada), Dmitry Shishkin (Russie). Je ne cite pas les quatre autres, sauf la japonaise Aimi Kobayashi très brillante dans ce concerto même si déçue d'être absente du palmarès. Comme au J.O, les 3 premiers reçoivent une médaille : or, argent, bronze. Charles Richard-Hamelin a interprété brillamment le 2ème concerto, je n'ai pas pu le retenir, mais j'ai adoré la fluidité romantique de son jeu.
Après avoir écouté les dix interprétations, j'ai eu un coup de cœur pour le 1er et la 3ème du classement…
Pour être archi complet, Seong-Jin Cho a reçu le prix de la meilleure polonaise et Kate Liu celui des meilleurs mazurkas
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Chopin en 1829
Bon ! Écueil à franchir dans ce papier : admettre que les deux concertos de Chopin ne sont pas ses œuvres majeures. Chopin n'a que vingt ans en 1830 et tente de gagner ses galons de grand compositeur par ce passage obligé : la composition avec orchestre. Que dire ? Les thèmes de l'orchestre ne sont guère palpitants, à la limite de l'académisme, l'orchestration peu concertante est encore influencée par le style italien. Attention de ne pas se méprendre, ces deux concertos souffrent de la contemporanéité des chefs-d'œuvre de Mozart dernière manière et surtout des trois derniers de Beethoven qui a inscrit le genre dans l'ère romantique. Sont-ils à négliger ? Non pas du tout, car la partie de piano est virtuose et vivante et que, sous réserve d'une interprétation de bon aloi, on ne s'ennuie pas passé la trop longue introduction. Le grand Ravel, l'auteur du concerto en sol, LE monument, aimait ces concertos. Difficile de trouver meilleur avocat pour le jeune polonais ! Et puis on oublie qu'en musique classique et dans le genre concerto, je peux vous en balancer des vraies daubes, et des corsées ! Chut, je ne dénonce personne.
Chopin fera jouer le 1er concerto pour piano lors de son concert d'adieu à Varsovie le 11 octobre 1830. La révolution gronde. Le 1er concerto se révèlera être le second composé chronologiquement. Le 23 novembre, Chopin fuit l'insurrection pour Vienne. Il ne s'y plaît pas et partira pour Paris en 1831 pour trouver les voies de son génie et la gloire avec des œuvres pour piano seul magnifiques que l'on ne mentionne plus…
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Quelques mots sur nos deux jeunes virtuoses. Si le jury n'a pas jugé bon de récompenser l'un des candidats pour son exécution du concerto, la presse a admiré une Kate Liu en état de grâce et un Seong-Jin Cho parti à la rencontre d'un jeune Chopin qui mord dans la vie. Je vous donnerai mon avis.

Kate Liu voit le jour à Singapour en 1994 mais émigre avec sa famille à Chicago à l'âge de 8 ans. La jeune femme sort diplômée du Curtis Institute de Philadelphie à 21 ans, l'année de sa participation au concours Chopin. Bien que chinoise de naissance, elle a concouru sous la  nationalité américaine. Sa carrière déjà active (récitals à Carnegie Hall et au Kennedy center) a été dopée par sa médaille de bronze obtenue à Varsovie. Pour l'anecdote, elle a interprété à Chicago la Fantaisie en fa mineur de Schubert à quatre mains avec Lang Lang. (Pas de vidéo, sniff)

Jacek Kaspszyk
Né aussi en 1994 mais à Séoul, Seong-Jin Cho a étudié dans un premier temps en Corée du sud, puis à rejoint le conservatoire supérieur de Paris dans la classe de Michel Béroff. Il a obtenu les plus hautes récompenses aux concours les plus ardus : Chopin, Tchaïkovski, Rubinstein… Sa carrière internationale se présente bien, tant lors de récitals que comme soliste. Il a déjà publié un premier CD avec le 1er concerto et les quatre ballades de Chopin pour la firme DG de Hambourg. À suivre.

Jacek Kaspszyk est un chef reconnu en Pologne. Il dirige actuellement la Philharmonie de Varsovie. Cette année Valery Gergiev l'a invité à diriger l'Orchestre du Mariinsky de Saint-Pétersbourg. Sa discographie se concentre sur les compositeurs contemporains polonais.
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Le concerto est de forme tripartite classique avec un premier mouvement très développé. D'une quarantaine de minutes, il a été demandé aux candidats de jouer le concerto dans son intégralité, ce n'est pas toujours le cas certaines années.
Orchestration typique du début du romantisme : 2/2/2/2, 4 cors (mi et do), 2 trompettes, 1 seul trombone, 3 timbales et les cordes.

Conservatoire de Varsovie vers 1829
Le minutage pour cette analyse succincte est celle de la vidéo de Kate Liu.

1 – Allegro maestoso : [0:42] maestoso prend tout son sens dans la longue introduction à l'accent martial dans les premières mesures. Une mélodie noble mais assez banale. [1:32] Une seconde idée plus élégante et passionnée énonce l'un des thèmes qui structurera la partie soliste. Chopin étire son discours, sans doute un peu trop, le piano se fait attendre. Petit défaut de jeunesse, le jeune compositeur imposera les fondements du piano moderne plus tard… La direction de Jacek Kaspszyk est rigoureuse, métronomique, volontairement neutre pour laisser libre court à la conception du candidat. Les méchantes langues diraient impersonnelle. Sans doute, mais la règle du jeu impose une discrétion bien ingrate pour le maestro qui pourtant maîtrise avec précision les dialogues entre pupitres.
[5:12] Le piano fait une entrée fracassante, chevaleresque : des accords virils puis deux grands arpèges, un ascendant et un autre descendant, arpèges au ton romanesque. Le grand Chopin et ses diableries pianistiques sont déjà présents en sa vingtième année. Ce n'est pas vraiment une partition d'étude. Une musique qui va se déployer en opposant fougue et nostalgie ; Chopin va bientôt quitter sa patrie. [8:12] Le grand thème entendu lors de l'ouverture fait son retour au clavier qui entonne une affectueuse rêverie. On ne peut que pressentir la beauté des ballades et des nocturnes à venir. Le clavier restera très virtuose jusqu'à la coda. Inutile de développer plus avant cette musique spontanée et d'écoute facile. Gardons l'évocation des affres psychologiques pour les chroniques consacrées à Mahler ou à Chostakovitch. [16:46] L'allegro se conclut par une péroraison associant les deux motifs principaux de l'ouverture.

Mais siiii M'sieur Rockin'... Chopin c'est cooooool !!!
2 - Romanze – Larghetto : [23:18] Le premier mouvement semblera long, près de vingt minutes, la reprise dans l'ouverture n'est pas utile, et patati et patata. Il est fréquent que des jeunes compositeurs (Dvorák) manquent de concision, écoutent trop leurs maîtres et ne s'affranchissent pas encore des dogmes et des formes scolaires. Je n'aurais pas l'outrecuidance de prétendre réécrire ce concerto 😁. Le mouvement lent ne dure que dix minutes.
Chopin ne souhaite pas s'en tenir à une forme sonate trop rigoureuse, d'où le terme romance. Le larghetto commence par un beau thrène aux cordes, une phrase diaphane qui invite rapidement le piano à rejoindre l'aventure. La page affirme un désir de dialogue concertant entre le piano et les bois plus affirmé que dans l'allegro. [27:07] Le ou la pianiste enchaîne une série d'arpèges facétieux et poétiques caractéristiques du style de Chopin. On parcourt ce mouvement tel une marche dans un sous-bois, la lumière dorée, le solo lointain des bassons et des cors. Une rêverie…

3 – Rondo Vivace : Chopin semble avoir rencontré plus de difficultés pour écrire le final de son concerto. Il n'est pas le premier à se confronter à cet obstacle (Schubert dans ses symphonies). [33:06] Le final est enchaîné à la romance. Quelques traits aux cordes graves puis le piano va entamer une course un peu folle mais non précipitée en complicité avec l'orchestre. Le thème principal joyeux et rythmé va parcourir le mouvement. On rencontre nombre de variations. [35:58] Seconde idée pleine de verve mais aussi de sensualité. Non, ce concerto n'est pas une œuvre au rabais ! Par contre, le rendre insipide par une interprétation indifférente est hélas un risque majeur, voilà une partition qui mérite un travail ardu… La cadence et la coda sont d'une vélocité et d'une gaieté réservées aux grands artistes. À ce propos, que nous offrent nos deux jeunes virtuoses en herbe ?


Cool, on m'a prêté le symphonique de Londres
Kate Liu. : La jeune femme arrive sur scène, grande et longiligne, drapée dans une robe blanche de déesse grecque. La pianiste très diserte voire rigolarde lors des interviews (Pull, jean, groles maousses de chantier qui laissent dubitatif concernant l'accès facile au pédalier) semble ici transis de trac ! Bien : additionnons : 15 ans d'études, des mois de préparations, 3 semaines de récitals potentiellement éliminatoires, faire face au public impatient après une séance d'esthétique et d'habillage dans la loge, le jury qui contrôle la durée des quarts de triples croches, un orchestre qui peut déraper et à la clé : un passeport pour une belle carrière… Heu, on n'appelle pas cela se mettre la pression ? (Hein Philou.)
Kate joue les yeux fermés ou mi-clos, comme Karajan. L'inverse de Yuja Wang qui mitraille du regard son clavier prié d'obéir aux ordres 😊. Dès l'intro, Kate s'affranchit de minute en minute de l'espace physique pour communier avec Chopin dans une sphère sonore intériorisée. L'attaque dans l'allegro est franche mais non ostentatoire. Un jeu féminin car sentimental s'élabore ; ce n'est pas une figure de style sexiste. Kate nous propose un Chopin jeune, entre adolescence et homme mûr en devenir. Ses tempos ne sont pas très vifs ; une belle prise de risque dans ce concerto longuet, mais cela permet d'entendre chaque note sous ses doigts immenses prolongeant une frappe d'une souplesse bluffante, y compris en fond de clavier, à la Horowitz… Oui, certes, un phrasé retenu, mais dans la romance, Kate nous invite à un chant d'amour. Et dans le final, Kate chauffée à blanc, fait virevolter ses mains sur les touches et les notes pétillent. Peut-être pas une version pleine de tumulte musclé mais quelle grâce juvénile ! Attendons de l'entendre bientôt dans les nocturnes et les ballades…

Seong-Jin Cho : A priori plus détendu, le jeune homme arrive plus conquérant mais non moins concentré que sa concurrente… L'attaque dans l'allegro révèle un beau staccato adouci par un léger rubato aux ondulations émouvantes. Seong-Jin ne s'en laisse pas compter, assaille son clavier sans oublier quelques caresses. Il a l'âge de Chopin lors de l'écriture de la partition. Chopin est son pote, un ami poète et déjà fougueux. Les tempos sont plus acérés que dans l'interprétation de Kate Liu. L'orchestre s'est d'ailleurs adapté avec un discours plus épique. L'allegro est enlevé en 18 minutes. J'écris une banalité, mais voilà une approche virile (oui je sais, c'est un gars) qui aurait pu séduire Martha Argerich. Le mouvement lent ne traîne pas dans des hauteurs métaphysiques ampoulées totalement hors de propos. Nous écoutons un Chopin charmeur et pugnace. Le touché est franc sans aucun pathos, vraiment aucun… Dans le final, Seong-Jin ne faiblit pas, mais son jeu semble moins net et organisé, moins fluide. (YouTube ?). Petite remarque qui n'engage que moi. La construction me paraît par moment écornée, là où Kate restituait la partition avec une limpidité confondante. Du très grand piano dans l'allegro et la romance, vigoureux et folâtre. Attendons de l'entendre bientôt dans les scherzos et les polonaises…
Bien entendu pas de notation pour ces deux prestations hors normes dans un contexte de compétition. Les deux interprétations sont excellentes même si à perfectionner dans l'avenir en compagnie de chefs aguerris ou dans un studio où l'on ne joue pas la montre, et surtout avec une liberté d'inspiration moins contrainte que lors d'un concours. Les autres candidats n'ont pas démérité, ce n'est pas moi le jury, je n'ai pas la compétence pour évaluer la rigueur solfégique, des minis écarts de hauteur de note, d'ailleurs je m'en f**s ! Le charme émotionnel a opéré, le reste n'est que débat entre professionnels. (Partition)
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En attendant que nos jeunes pianistes confient aux disques ce concerto (c'est déjà fait pour Seong-Jin Cho avec le symphonique de Londres), parlons de quelques gravures illustres qui ne quittent pas le catalogue. Ce sont mes coups de cœurs. La discographie est pléthorique, mais j'évite d'imiter les spécialistes des références historiques absolument introuvables et parfois inécoutables techniquement parlant car datées de 1943… Dans cette sélection, nous trouverons deux premiers prix du concours Chopin.
Tout d'abord, Arthur Rubinstein, artiste souverain dans Chopin qui signa l'une des premières intégrales exhaustives (voir l'article consacré aux nocturnes – Clic). Le maître enregistre le concerto en 1958 en compagnie de Stanislaw Skrowaczewski disparu en début d'année en pleine activité à plus de 90 ans. Orchestre délié et coloré. Le pianiste originaire de Lodz en Pologne a 71 ans lors de la session et reste un éternel jeune homme. Le jeu est fringant mais sans narcissisme, un phrasé au legato-staccato parfait. Disque culte (RCA – 6/6).
Martha Argerich (1er prix 1965) a enregistré de nombreuses fois ce concerto. Aucune mauvaise version avérée ; en 1968 la lionne déchaîne le clavier. On sent une complicité totale avec Claudio Abbado tout jeune et distillant un réel romantisme au Symphonique de Londres. L'un des must de sa discographie par son énergie, celle d'un Chopin jeune et plein d'espoir (DG – 6/6). Martha Argerich a également donné au disque les deux concertos ensemble pour EMI accompagnée par Charles Dutoit à Montréal.
Krystian Zimerman (1er prix 1975), polonais de surcroit, s'associe à Carlo Maria Giulini en 1979. Le chef italien met en avant une grandeur symphonique insoupçonnée dans la partie orchestrale. Le pianiste magnifie toutes les tensions profondes et tourmentées de l'œuvre. Encore un incontournable (DG – 6/6).
Tous ces disques figurent au catalogue à côté d'autres grands crus, on ne peut pas tous les citer… de Grigory Sokolov à Samson François en passant par Krystian Zimerman de nouveau au clavier et à la direction en 1999… L'un des plus grands interprètes historiques de de Chopin, Witold Małcużyński, n'a hélas jamais enregistré ce concerto.

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3 commentaires:

  1. Au lieu de nous passez des bêtises comme "Nouvelles Star" ou des chanteurs (euses) (Ou se le prétende) massacrent des chansons qui non rien demandés, ils devraient passer le concours Chopin, au moins nous aurions de la très bonne musique avec non moins d'excellent interprètes qui ne passeront pas comme des ovni dans le ciel de la culture.

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  2. On peut le voir comme ça Pat. Mais pour faire une émission hebdomadaire avec des jeunes artistes de ce niveau superlatif, la source va se tarir en quelques semaines !!!
    Il y a des émissions pour de jeunes danseurs qui sont sympas, sur la TNT, également pour des enfants qui ont "un don" à consolider. Ce n'est pas à dédaigner, il faut faire le choix... Le concours Chopin est l'élite du piano, soit une minorité de surdoués comme aurait dit Gainsbourg :o)

    Bientôt retour de "Le concours Voix Nouvelles" animé par Nathalie Dessay, mais sur la radio...

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  3. Il est malheureux qu'a notre époque, la musique classique soit reléguer à des heures tardives ou très matinal comme "les matinales" qui passe sur la trois vers 5h00 du matin, on regrette quand même des émissions comme "Le Grand Echiquier". La seul chaîne qui donne encore une petite place au classique reste Arte.

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