lundi 16 octobre 2017

R.I.P. Tom Petty (20-10-1950 / 02-10-2017)




C’était un grand interprète, rempli de lumière, un ami, et je ne l’oublierai jamais (Bob Dylan).


Tom Petty aurait dû fêter son 67ème anniversaire vendredi, le 20 octobre 2017...

Hospitalisé après une crise cardiaque, Tom Petty est décédé le 2 octobre dernier. Alors qu’il venait de terminer une tournée pour les 40 ans des Heartbreakers, il a  été retrouvé dans sa maison de Malibu, inconscient.
Transporté de toute urgence à l’hôpital, il ne montrait aucune activité cérébrale et ses proches ont alors pris la décision de débrancher le respirateur artificiel...


Thomas Earl Petty est né le 20 octobre 1950 à Gainesville, au nord de le Floride. Inspiré par le rock'n'roll et les groupes des années 60 et 70 comme les Beatles, les Stones, Dylan, Creedence et surtout les Byrds, il forme un groupe en 1968 avec une bande de copains du lycée. Dans ce groupe, Mudcrutch, on retrouve déjà un certain Mike Campbell qui joue de la guitare.
En 1975, après avoir mangé de la vache enragée et écumé tous les bars et clubs de la Floride, le groupe décroche enfin un contrat chez Shelter Records.
Tom Petty décide de partir pour la Californie et fonde les Heartbreakers avec Mike Campbell et 3 autres musiciens : Stan Linch (batterie), Ron Blair (basse) & Benmont Trench (claviers).
Le 1er album, tout simplement intitulé "Tom Petty And The Heartbreakers", sort en novembre 1976 et essuie un échec cinglant. Le producteur Denny Cordell ne se décourage pas et décide d'envoyer le groupe tourner en Angleterre en 1ère partie de Nils Lofgren.
Suite au succès de la tournée, les singles "Anything That's Rock'n'Roll" et "American Girl" deviennent des hits en Angleterre, puis aux USA.
En pleine période "New Wave", Tom Petty et ses briseurs de cœurs publient leur 2ème opus en mai 1978 : "You're Gonna Get It". Plus carré que le précédent, les 10 compositions sont solides, exécutées de mains de maitres. Les guitares rappellent les Byrds, les musiciens jouent sans complexe et sans calcul ("I Need To Know", "Listen To Your Heart"). Résultat : un 1er disque d'or, mais le meilleur est à venir...

"Damn The Torpedoes" (1979)
La consécration arrive avec le 3ème album "Damn The Torpedoes" (octobre 1979) qui confirme tous les espoirs placés dans le groupe. Le disque, produit par Jimmi Iovine, recèle de merveilleuses parties de 12 cordes pendant lesquelles Tom Petty et Mike Campbell nous ramènent sur les traces lumineuses des Byrds. Les compositions dégagent une classe pure, une énergie brute. Le groupe est au sommet de son art et aligne les classiques : "Refugee", "Here Comes My Girl", "Even The Losers", "Don't Do Me Like That". C'est du grand art délivré dans une ambiance dylanienne flirtant avec une énergie stonienne.
 C'est sans aucun doute l'un des meilleurs albums  du groupe (le meilleur ?) et il reçoit un énorme succès critique et populaire et par la même occasion, un 1er disque de platine.


Oh, la belle Rickenbacker ...

Après des démêlés avec MCA, Tom Petty, musicien militant et engagé débute un combat contre l'industrie du disque et impose une baisse du prix de son 3ème album "Hard Promises" qui sort en mai 1981. Même si le 3ème essai du blondinet n'a pas l'impact de son prédécesseur, il contient de très bons titres comme "The Waiting", "King's Road", "A Woman In Love" et "Insider" avec Stevie Nicks.
Tom Petty est devenu en quatre albums une véritable institution aux U.S.A. Avec les Heartbreakers, il enchaine les tournées et les albums : "Long After Dark" en 1982, "Southern Accents" en 1985 et "Let Me Up" (I've Had Enough)" en 1987. Le 13 juillet 1985, il participe au concert Live Aid organisé par Bob Geldof à Philadelphie.

Le producteur Jimmy Iovine, au fil des albums, a sensiblement épaissi (ramolli ?) le son des Heartbreakers qui pêche parfois par une recherche de la perfection trop poussée. L'énergie du début a effectivement disparue, mais Tom Petty reste un formidable compositeur qui raconte des histoires simples mais toujours chargées d'émotion.
A la fin des années 80, TP est un peu las de cette routine certes bien lucrative et il retrouve la joie de jouer avec les Traveling Wilburys, un super groupe qui a vu le jour un peu par hasard. George Harrison, Bob Dylan, Jeff Lyne, Roy Orbison et ce bon vieux Tom Petty s'éclatent comme des gamins et décident de poursuivre l’aventure en enregistrant un album "Traveling Wilburys-Volume 1" qui parait en octobre 1988. Chronique de l'album : Cliquez Ici

"Full Moon Fever" (1989)
En avril 1989, Tom Petty publie son 1er album solo "Full Moon Fever" produit par Jeff Lynne. Officiellement sans ses musiciens (ils apparaissent quand même sur quelques titres), TP a quand même mis en boite cet excellent disque avec l'aide précieuse de Mike Campbell.
Entre les mains de Jeff Lynne, le rock de Petty devient racé et brillant, avec des harmonies vocales brillantes, des claviers pas trop envahissants et des guitares acoustiques chatoyantes.
Bon, ça ne plait pas à tout le monde, mais avec "Full Moon Fever", Tom Petty réalise un des plus gros cartons de sa carrière et remporte plusieurs disques de Platine aux USA et au Canada.

Pour le nouvel album des Heartbreakers, "Into The Great Wide Open", qui parait en avril 1989,Tom Petty applique la même recette que pour "Full Moon Fever". Le succès est encore au rendez-vous avec des titres imparables comme "Learning To Fly", "Into The Great Wide Open", "King's Highway" et "Two Gunslingers".
Entre deux enregistrements, TP milite ardemment au sein de Greenpeace et d'autres associations de vétérans du Vietnam ou d'organisations de lutte contre le sida.

"Wildflowers" (1994)
En 1993, Tom Petty décide de prendre un nouveau départ. Il signe un nouveau contrat avec la Warner et collabore avec un nouveau producteur, Rick Rubin, un touche à tout qui a travaillé aussi bien avec des groupes de rap qu'avec des groupes de heavy metal.
Début novembre 1994, son 2ème album solo "Wildflowers" atterrit dans les bacs.  Sur "Wildflowers", le barbu producteur lui a concocté un son plus brut, rugueux, plus roots que celui de Jeff Lynne (c’est pas dur, me dires-vous !). Avec ce nouvel essai en solo, Petty met tout le monde d'accord : c'est une réussite totale !
"Songs and Music From the Motion Picture She's the One" est le 9ème album des Heartbreakers. Il parait en aout 1996 et bien qu'il contienne de très bonnes chansons, il reste méconnu. A découvrir donc...

Les albums suivants, "Echo" (1999), "The Last DJ" (2002) ou "Highway Companion" (2006) prouvent que le sieur Petty est toujours un sacré mélodiste mais ces albums ronronnent un peu trop et j’avoue que j’ai un peu décroché depuis "Wildflowers"

RIP, Mr Tom Petty et thanks pour toutes ces merveilleuses chansons
que vous nous avez offertes...
Avec "Mojo" (2010), TP prend une direction beaucoup plus blues avec les guitares de Mike Campbell bien plus en avant et une production très roots assurée non plus par Rick Rubin, mais par Ryan Ulyate. Premier album de Tom Petty depuis huit ans avec ses "Heartsbreakers" originaux  accompagnés de Steve Ferrone (batterie) et de Scott Thurstone (guitare/harmonica). "Mojo" a été enregistré en direct, sans overdubs ce qui prouve bien le talent énorme du groupe.
"Hypnoctic Eyes" (2014) 13ème et dernier album de Tom Petty & The Heartbreakers, nous propose rien de bien nouveau mais revient aux fondamentaux du rock avec ses riffs bien nerveux, ses mélodies soignées, le tout enregistré dans les conditions du live. Un disque bien exécuté, à l'ancienne, mais qui peine à captiver l'attention quand même...
Après avoir reformé Mudcrutch, le groupe de ses débuts en 2007 et publié un album l'année suivante, Tom Petty remet le couvert avec la parution de "Mudcrutch 2" en mai 2016.
En avril 2017, Tom Petty et ses Heartbreakers ont débuté une tournée pour les 40 ans du groupe qui s'est achevée le 25 septembre au Hollywood Bowl. Ce concert restera le dernier témoignage sur scène de Tom Petty.

Tom Petty n’a jamais eu le succès de Bruce Springsteen, il était trop modeste, trop humble et il manquait certainement de charisme sur scène. Sa musique restera, élégante et racée, comme lui.


 

"J'ai donné ma vie au rock 'n' roll. Je l'ai anormalement aimé. J'ai traversé l'enfer, roulé dans la fange, mais je ne regrette rien. Honnêtement, je peux dire que depuis l'âge de onze ans, le rock 'n' roll m'a consumé. Je n'ai pas de loisirs, je ne sais rien faire d'autre."  (Tom Petty).







Vidéo : "It's Good To Be King" (Live)



4 commentaires:

  1. Gégé-blues16/10/17 11:30

    Je possédais un double live vinyle de TOM PETTY "Pack up the plantation" sorti en 1985. Je me souviens l'avoir moyennement apprécié malgré quelques bons passages. Paix à son âme.

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  2. La classe à l'état pur, une gueule terrible. Tout le contraire du tâcheron Springsteen. Et derrière, c'est pas le E Street Band. Damn the torpedoes est le type même de l'album surcoté: à part Refugee, Don't do me like that et Even the losers, il n'y a pas grand-chose. Le premier est indiscutablement le meilleur: pas une faiblesse, des titres immédiatement reconnaissables. Long after dark, lui, est sous-estimé.

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  3. et "Here Comes My Girl" dans Torpedoes, c'est pas dégueu non plus !!!

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  4. Encore un grand qui s'en va! Un peu ok avec Shuffle en ce qui concerne "Damn the torpedoes" C'est pas ce qu'il a fait de mieux . J'ai un gros gros faible pour "Wild flowers" qui est une réussite totale et pour les disque de Mudcrutch. Leur version du "Lover of the bayou" des Byrds est une tuerie! Sans oublier le "Live Anthology" en 4 cd paru il y a quelques années.

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