mardi 17 octobre 2017

KCUF FACTS "Another day" (2017)


Oï oï, attention cette chronique va vous décoiffer l'iroquoise ! Quoique... des punks à iroquoise on n'en voit plus trop. En tous cas, le punk, lui, n'est pas mort même si la grande époque dans les 80's des Bérus, Souris déglinguée, Parabellum, Shériff est autres Oberkampf est passée. D'ailleurs la filiation est là puisque les Kcuf Facts dont il s'agit ont partagé des scènes avec La souris déglinguée ou les british de UK Subs, et que Pat Kebra (ex leader d'Oberkampf) les a pris dans son écurie.

Ce groupe Montpellierain est né en 2009 autour de Mike (chant/ textes) et David (drums) vite rejoints de Marcus (guitare) et Luc (basse), changement de batteur fin 2014 avec l'arrivée de Patrick, ce dernier ayant déjà joué avec Mike au sein d'autres formations punk dans les années 90 et 2000 (Cobalt ; In your face). On le voit, on n'a pas affaire à des perdreaux de l'année. Après beaucoup de concerts, 2 démos, et un EP, voici un premier album de 13 titres. Toujours pour le coté filiation il a été masterisé à Austin, Texas, par Eric Débris, ingénieur du son et pionnier du punk frenchy avec son groupe Métal Urbain fondé en 1976. Avec un tel pedigree il ne faut pas s'attendre à des bluettes sentimentales ou de la bouillie pour NRJ et effectivement ça va défourailler grave, dés les premières notes de "Rock the place" on comprend que ça va chauffer; un punk hardcore dévastateur joué pied au plancher avec une énergie féroce, quelques part entre du Motorhead, les Ramones, les premiers Clash, le Social Distortion de Mike Ness ou les groupes français cités plus haut.

Tout  le monde  en prend pour son grade, le regard sur la société est - à juste titre - noir et désabusé, une saine révolte qui manque tant à la jeunesse actuelle chloroformée par son smartphone, ses réseaux asociaux et sa playstation, mais ce n'est que mon avis de vieux con...

J'ai bien aimé en particulier les titres en français comme "Courage et force" ses paroles combatives  ("il ne suffit pas de vouloir il faut agir/ être libre c'est avant tout ne plus subir") et son refrain à pogoter ; le sombre "Il ne restera rien" et sa conclusion définitive  "les cons ont toujours raison dans notre société"; le plus profond qu'il n'y parait "Quand t'es mort" ("mais qui sont donc tous ces hommes qui tuent au nom de la foi? mais que font donc tous ces hommes au nom de l'au delà? Envie de vivre-pas de martyr/ quand t 'es mort t'es mort"). Et je garde le meilleur pour la fin avec "Ras le cul des bouffons" dont rien que le titre me fait jubiler. Un ancien titre du groupe puisqu'il était de leur première démo en 2010. C'est moi ou sur ce titre la voix de Mike m'évoque celle de Bernie Bonvoisin ? Dans le  texte aussi d'ailleurs qui ravive les belles heures de Trust, avec un vrai potentiel de hit, de hit alternatif j'entends, loin des daubes à la maître truc calibrées pour NRJ12...

Les titres en anglais ne sont pas en reste et dégagent une énergie brute: "Interrupt", le monstrueux "this is not true" digne d'Henry Rollins (Black Flag) ou de feu Motorhead ou le brûlot antiguerre "Soldiers" ("war means death and nothing else"). Et "Is that you", reprise du groupe "In your face" où certains de nos lascars ont officié, pour clore un album qui ne débande pas du début à la fin. Une petite bombe qui ravira les amateurs de gros son et de textes en(g)(r)agés.

Rockin JL

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