mardi 24 octobre 2017

JEFFERSON NOIZET "Danser sous la pluie" (2017)

Jean-François Vaissière alias Jefferson Noizet  nous avait enchanté avec "Tous ces mots" en 2014 (relire la chronique ici) , 3 ans après le revoici avec un nouvel album, son troisième depuis "Carte de visite" en 2010 . Homme de radio (RFM, Europe 2) et critic rock ( à Rock &Folk) pendant des années, il avait mis sa carrière musicale entre parenthèses avant de la reprendre en 2000. En effet il avait été auparavant de plusieurs groupes folk et joué avec la chanteuse occitane Rosina De Peira.

Pour ce nouvel opus il est accompagné de Michel Vergine (guitares), Dan Collet (basse), Tim Weller (batterie), Alain Bel (percus, batterie), Jean Luc Amestoy(accordéon), Alain Lesseube et Greg Lamazeres (chacun sur un titre à la guitare), Jimmy Smith (claviers, un titre) et Olga Ducasse (violon, un titre); lui même étant au chant, dobro et guitare acoustique et signant 8 des 9 compositions.

Dont la première "Quatre minutes avant le port", très laid back à la JJ Cale avec un joli coup de dobro et un beau texte poétique "j'ai appris dans un trés vieux bouquin que nos rêves pour les shamans indiens c'est la vie, une seconde vie que l'on vit dans nos rêves la nuit". Avec "le banc" on retrouve la facette raconteur d'histoires de Noizet, une tranche de vie à la François Béranger ou notre ami lorrain Eric Frasiak, émouvant titre sur la vieillesse avec ce vieux assis sur son banc qui attend "le verdict du temps". Plus léger "Dimanche" est la seule reprise, d'un autre toulousain, Erick Casero (auteur d'un hit dans les années 80's "Thaï nana"). "La ballade de Jean Maturin" raconte le retour chez lui d'un poilu de la grande guerre qui découvre que sa promise ne l'a pas attendu, pas très gai, mais une belle tranche de vie.

"Club 27", vous devinez bien sur de quel club il s'agit, c'est d'ailleurs étonnant ce que cette histoire fascine toujours autant (il y a quelques mois c'est Mike Lecuyer qui écrivait "Au club 27" clic). Encore une belle chanson bâtie autour des Janis, Jimi, Jim, Kurt, Robert, Amy, Alan, Brian,  qui joue avec les titres, noms et surnoms de ces immenses musiciens tous morts à 27 ans ("j'ai rencontre Bobby McGhee qui embrassait Foxy Lady et dans les rues du vieux Frisco j'ai entendu crier Hey Joe"(...) y'a un poète devant l’hôtel, celui qui attend après le soleil, il dit qu'il est le roi lézard" , porté par une belle musique country blues sobre. On en arrive au morceau titre "Danser sous la pluie", tirée d'une citation de Sénèque "la vie ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, c'est apprendre à danser sous la pluie".

Belle ballade mélancolique avec  "Un très vieux souvenir" ("si un jour toi tu la voies dis lui que tu sais de moi que je pense encore à elle dans ma saison poivre et sel /si elle savait seulement combien c'est souffrir si elle savait seulement que c'est un peu mourir que d'aimer toujours un très vieux souvenir"). "Les Rios d'Ainsa" évoque l'immigration à travers le voyage de ses grands parents maternels qui d'Aragon ont franchi les Pyrénées au début du siècle dernier pour trouver une vie meilleure.

Et pour finir "Beaucoup de temps", histoire de rupture bercée par avec les sanglots longs des violons de Olga Ducasse "pas de remords, pas de regrets, rien ici bas n'est fait pour durer"... si ce n'est peut être le talent qui transpire de tous les titres de ce bel album aux textes ciselés bercés de  musique americana .

ROCKIN-JL

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