jeudi 21 septembre 2017

VULCAIN LIVE FORCE (1987) - par Pat Slade




Vulcain à la Locomotive un soir de mai 1987, coincé entre des barbus buveurs de bière et de jeunes hardos couvert de patchs des groupes du moment. La soirée s’annonçait chaude.






Vulcain : Première descente aux enfers par la face nord






Ma première rencontre avec Vulcain remonte à 1984 au premier festival de Hard rock français, bien avant le Hellfest et autre Download. Un petit festival avec des groupes qui commençaient à faire parler d’eux. On pouvait y trouver Blasphème, H.Bomb, Attentat Rock, les bordelais de High Power, les messins de Fisc et Hooligan qui ne fera qu’une brève apparition sur la scène hard rock française. Mais le groupe qui commençait à faire parler de lui était celui des frères Puzio. Après avoir gagné un concours, le groupe enregistrera une démo et signera chez Ebony Records.


En 1984 sort leurs premier album «Rock’n’Roll Secours». Le métal en France commence à se réveiller et à faire de l’ombre au grand frère Trust avec des groupes comme Satan Jockers et tous ceux cités ci-dessus. Mais  la différence avec le groupe francilien c’est que ce dernier va exploser la scène française en étant très vite surnommé «Le Motörhead français». Une évidence puisque au niveau de la puissance, le groupe met la barre au dessus et la voix rocailleuse de Daniel Puzio qui rappelle un peut celle du Dieu Lemmy en rajoute une petite couche.


Le frangin Vincent Puzio à la basse (Une Rickenbacker évidemment !) est bien en avant et Franck Vilatte est à la batterie (il ne fera que cet album) ; c’est double pédale pendant tout l’album. Des références musicales comme «Pile ou Face» qui traduit en anglais passeraient dans l’album «Overkill» ou même «Ace of Spades» sans que personne ne voit la différence.  

Et dans leurs premiers albums, Vulcain va y mettre tous leurs classiques : «Le fils de Lucifer», «Le Soviet Suprême», «L’enfer» avec son intro à la «Overkill», un titre dédié à Lemmy, Daniel le nomme à la fin du morceau «Salut Lemmy, à ta santé je vais boire», et le morceau qui finit tous leurs concerts mais qui n’est pas hard du tout «La digue du cul» chanté à capela dans un joyeux bordel. Le meilleur album de Vulcain ? Possible, le meilleur album de métal chanté en français ? Surement, mais à chacun sa façon de concevoir la chose.

Donc pour revenir à mon histoire, après ce petit historique du Vulcain, je découvre le groupe un après midi du 9 juin 1984 dans un public assez clairsemé, le hard en France n’en n’était qu’à ses balbutiements alors que Jeanne Mas, Cookie Dingler et Peter et Sloane squattaient les hauteurs des charts. Mes goûts musicaux à l’époque n’étaient pas encore prononcés pour le hard rock, j’étais plutôt branché sur Dire Strait et tout ce qui concernait le rock progressif (Toujours maintenant !), mais ce fût le jour ou je pris une monumentale claque musicale.

Il faudra attendre 1987, une époque où le hard français est à son apogée, après «Big Brothers» un album plutôt moyen, Vulcain va redresser la barre avec un live. Le 2 mai 1987 le groupe s’installe à La Locomotive, la boite crée par André Pousse, l’ancien coureur cycliste devenue un éternel méchant des films de Georges Lautner. Une première partie avec Chariot, un groupe de heavy-rock britannique. Vulcain est dans sa meilleure période, le concert est chaud et le public intenable. A la vitesse d’un léopard qui aurait pris du speed, des titres des deux premiers albums sont expédiés à fond la caisse, les classiques :
« Rock’n’roll Secours», «Fuck the Police» et «La Dame de Fer» (Un vibrant «Hommage» à  Margaret Thatcher) te clouent au mur comme une mouche sur un papier collant. Les versions de «Comme des Chiens» et de «22» (Pourtant superbement interprété) passe pour mélodique avec ses décibels en moins. Un rappel d’AC/DC «Hell ain’t a bad place to be» un peu massacré par Daniel Puzio pas très à l’aise avec la langue de Shakespeare. Et en bon français qu’ils sont, l’hymne du hardos «La Digue du Cul» repris en cœur par les barbus et les buveurs de bière du public clôturera cette charmante soirée.  

Un live qui n’empêchera pas la comparaison du groupe avec Motörhead (Vulcain feront leurs premières parties sur quelques dates de leurs tournées en 2010) même si le groupe français est plus heavy et Motörhead plus Rock’n’Roll. Deux albums de Vulcain à écouter le premier «Rock’n’roll Secours» et celui de la maturité «Live Force».   

Enfer et contre tous, La forge de Vulcain n’a jamais été aussi diabolique que ce soir la. 



1 commentaire:

  1. Aah... Vulcain, celui que l'on nommait le "Motörhead français". Un sérieux client à l'époque. Personnellement, j'avais bien apprécié "Desperado", avec notamment "Blueberry Blues" (en fan de la BD, c'était un double plaisir), "Sur la Route", "Comme des Chiens", "Si tu bas de l'Aile", "Richard". Du brutal.
    Tiens, cela me donne envie de ressortir le vieux 33 tours. Pas sûr que je n'en ressorte pas avec la tête explosé ... Le jeune Marc Varez jouait de sa batterie comme un épileptique, en mode "Overkill".

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