mardi 19 septembre 2017

SMOKEHOUSE "Cadillac in the swamp" (1995)


Sans doute peu d'entre vous ont déjà entendu parler de Smokehouse, pourtant ce combo originaire de Floride et fondé au début des années 90 a pondu quelques albums vraiment exceptionnels, à classer dans les tous meilleurs de cette époque catégorie... euh quelle catégorie en fait ? Car leur style est assez difficile à classifier, entre blues rock à la Fabulous Thunderbirds, swamp blues à la Slim Harpo, Lighnin'Slim ou Lazy Lester voire Tony Joe White, boogie à la John Lee Hooker et blues des maîtres de Chicago (Muddy Waters, Holwin Wolf, Jimmy Reed..). Tous ces ingrédients accouchent d'un gumbo bien  épicé que les critiques locaux ont tôt fait de baptiser le "Florida swamp"

Les 2 chevilles ouvrières de ce groupe sont  le guitariste (et parfois chanteur) Robert Thomas et le chanteur / harmoniciste Anthony "packrat" Thompson, celui tâtant aussi des percus et batterie (son premier instrument)  et de la guitare rythmique.
edge of the swamp
Le premier a été membre du groupe de southern rock les Payne Brothers et a aussi accompagné Lazy Lester ou encore Robert Lockwood Jr, quant à Thompson c'est aussi un fan de blues et plus particulièrement du grand  harmoniciste Sonny Boy Williamson II .  Autour de ces 2 là , les postes de batteurs et bassistes ont changé plusieurs fois, au début on trouvait Aaron Watson (d) et Bob Greenlee (d)(décédé en 2004).
La discographie du  groupe comprends 4 albums relativement facilement trouvables en fouillant sur le net (sur amazon.com notamment) : "Let's swamp awhile" (Ichiban 1991); "Swamp jive" (Ichiban 1992); "Cadillac in the swamp" (King snake records 1995) et "Edge of the swamp" (King snake records 1998); on le voit , le "swamp" est une idée fixe chez eux...

         Mais je vais revenir plus en détail sur mon album préféré du groupe , ce "Cadillac in the swamp" de 1995 avec, outre Thompson, Thomas et Greenlee, Ronnie Foster (ex Roy Buchanan) derrière les  fûts et Dwight Champagne aux claviers. Déjà la belle pochette nous plonge dans l'ambiance: marais, alligator, voiture rock'roll un peu inquiétante, me fait penser à la maléfique Christine de Carpenter...
11 titres au programme, pas de reprises , et pour ouvrir le bal "Nice 'N 'round" , bien enlevé entre un Chicago blues à la Little Walter  et un jump blues West Coast   avec harmonica à gogo comme tout au long de l'album dans un style à la Little Walter ou Walter Horton. Avec "Hoodoo woman blues " on entre dans le vif du sujet c'est à dire le swamp blues traînant sur un tempo lancinant, porté par les riffs d'harmo et  la voix profonde, rauque et burinée de Packrat Thompson avec des choeurs voodoo pas sans évoquer un climat à la Dr John et la guitare funky sur les bords de Thomas. "MR. So and So"   est un blues rock swinguant  qu'auraient pu produire les Fabulous Thunderbirds avant que "American dream" ne nous ramène direct dans les bayous  au milieu des crawfish, catfish, dans la fange moite jusqu'aux genoux alors qu'un alligator patibulaire se rapproche...
"Peepin trough the knothole" remue bien entre jump/ rock'n'roll et boogie à la John Lee Hooker et on en arrive à la pièce maîtresse qui donne son nom à l'album "Cadillac in the swamp", 6 minutes de swamp blues vicieux et un riff hypnotique qui s'infiltre dans les méandres de votre cerveau   pour vous zombifier. "Hoodoo you" et "Low down river" sont  construits sur le même tempo notamment le second qui porte bien son titre. Retour au boogie avec "Mississippi Quickie"(seul titre chanté par Robert Thomas) et ses secs traits d'harmo  et au blues vicelard avec "Crack smokin blues", un must de dirty blues. Et pour finir "Martin Luther The King", hommage à Martin Luther King, blues plus classique mâtiné de gospel (choeurs de la Whitaker Family).

Un album remarquable mais passé inaperçu hormis de quelques initiés, peut être arrivé trop tard après la grande époque du swamp.
  
Mis en sommeil en 2004 à la mort de Greenlee   le groupe se reforme en 2015 sous le nom de "Packrat's Smohehouse" et son site internet  annonçait  un nouvel album en 2017, dont je ne manquerai pas de vous parler si il arrive...  ce "fumoir" n'a pas fini de faire fumer mes platines...                                                                                                                                                                            ROCKIN-JL      

(source: merci à Henri Mayoux pour son remarquable article sur Smokehouse dans BCR la Revue N° 23)                                                                                                

2 commentaires:

  1. Déjà "entendu parlé" mais jamais eu l'occasion d'écouter.
    C'est pas mal du tout. A l'écoute les noms de Tony Joe White, Omar & the Howlers et Creedence ressortent comme une évidence.

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  2. hé! hé! il se trouve que je fais partie des initiés.....car je possède ce disque depuis 95 justement. Bruno a raison en ce qui concerne les références

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