vendredi 8 septembre 2017

LES 7 SOEURS de Tommy Wirkola (2017) par Luc B.



Le scénario est juste incroyablement génial. Nous sommes en 2073, la planète est en sur population - images pré générique semblables, à la SOLEIL VERT. Le Bureau d’Allocation des Naissances, dirigée par Nicolette Cayman, n’autorise qu’un enfant par famille. Les autres, le surplus, est cryoginé. 

Sauf que Terrence Settman, dont la fille morte en couche a donné naissance à des sextuplées, décide d’enfreindre la loi. Les 7 gamines resteront confinées dans l'appartement du grand père, élevées par lui. 7 jumelles aux caractères différents, mais qui devront aux yeux extérieurs n’en paraitre qu’une : Karen Settman. Impossible aux 7 de sortir l'ensemble, c'est chacun son tour. D'où leur prénoms, Lundi, Mardi, Mercredi… correspondant au jour de la semaine où elles auront droit de sortir.

Un mode de vie qui implique que chacune, le soir, décrive en détail sa journée, son parcours, ses rencontres, afin que la suivante, le lendemain, puisse prendre le relai. Et un soir, Lundi ne rentre pas à l'appartement. Disparue, volatilisée. Le lendemain, c'est au tour de Mardi de sortir, d'être Karen, et d'enquêter sur la disparition de sa soeur. Mais il lui arrive aussi quelques pépins...

Tout l’intérêt est évidement de découvrir ce qui est arrivé à Lundi, et à Mardi. Mais aussi comment les autres sœurs vont s’y prendre, pour déjouer les multiples contrôles des autorités, les check-point où l'on scanne les bracelets « enfant unique » dont chaque individu est muni.   

L’idée de base est prodigieuse, et le film repose sur la septuple interprétation de l’actrice Noomi Rapace. On imagine déjà les rebondissements et développements à apporter à un tel point de départ. Mais le réalisateur Tommy Wirkola - qui a commis les DEAD SNOW avec les zombies nazis - préfère visiblement aligner les scènes d’action qu'une réflexion troublante sur le dédoublement, la fratrie, la gémellité (il n'est pas David Cronemberg). Au final, après 45 minutes, ça vire au film de baston, coups de feu, poursuites (le tout assaisonné d’une musique fadasse), là où on attendait plus de frisson, et de finesse dans les portraits.  

Car à chaque sœur  sa fonction, son profil type, et le physique qui va avec : la sportive, la vamp (blonde), la taiseuse, la geek (et son bonnet). Les personnalités de chacune ne sont pas spécialement exploitées, leur enfance, leurs rapports trop survolés. 

Les développements de l’intrigue autour du Bureau d’Allocation des Naissances sont intéressants et Glenn Close est là pour jouer les salopes de service, elle le fait tellement bien. Bonne idée aussi que cet Adrien, l'amant secret de Lundi, qui ne sait plus à quel « sein » se vouer... 

Il est regrettable que les scénaristes ne se soient pas davantage creusés la tête pour l’épilogue, surfaite et peu vraisemblable (Jeudi, après un combat féroce, couverte de bleus et de sang trouve le moyen de changer deux fois de robes en 3 minutes, avec maquillage parfait !) mais surtout peu compréhensible. Bon, honnêtement, on s'en fout un peu...

LES 7 SŒURS était vraiment une idée géniale, sur le papier. Il fallait à mon sens un metteur en scène d’une autre trempe pour emballer le tout, ne pas systématiquement emprunter à SOLEIL VERT, BLADE RUNNER, MATRIX des éléments visuels ou scénaristiques. Dommage...

  
SEVEN SISTERS (2017) de Tommy Wirkola
couleur - 2h05 - scope 1:2.35    

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