Rien à voir avec le footballeur italien, le credo
de ce Gaetano là c'est le Blues et le Jazz. Et pour assouvir pleinement ses
deux passions, il a fondé des groupes distincts, chacun œuvrant dans son
propre idiome. Le Gaetano's Italian Jazz Band, le Gaetano's Jazz Trio et le Gaetano Letizia and the Underworld Blues Band.
Parallèlement, après des études réussies, il
enseigne au Berklee College of Music.
Bien que Gaetano arpente la scène depuis de
nombreuses années (tout en continuant ses études, il a commencé à se produirte sur scène dès ses quinze ans), où il a
joué avec Pat Martino et George Benson, son groupe dédié au Blues, baptisé
Underworld Blues Band, n'a pris naissance qu'en 2010.
C'est bien naturellement que les ans au service du
Jazz laissent une trace dans son Blues. Ainsi, il y a parfois quelques touches
pouvant évoquer Robben Ford, d'autant plus qu'il se plait à apporter, à bon
escient, quelques touches Rock. Sa guitare sonne d'ailleurs comme une
hollow-body (au vue de séquences vidéos, c'est effectivement le cas).
Au niveau des références, on pourrait aussi mentionner Jim Allchin, Scott Henderson, Matt Scottfield, voire Eric Johnson, et même, bien parcimonieusement, le Santana des années 80.
Au niveau des références, on pourrait aussi mentionner Jim Allchin, Scott Henderson, Matt Scottfield, voire Eric Johnson, et même, bien parcimonieusement, le Santana des années 80.
Et ça débute très fort avec un instrumental
Blues-Rock sur lequel flottent des nappes Jazzy et Funky, qui laisse entrevoir
les belles capacités de Gaetano, et de ses musiciens, dont le bassiste Larry
Keller à la fluidité et à la technique irréprochable. On lui offre une plage sur sur « Big
Foot » où il joue un solo renversant.
La contribution de Keller est conséquente, et ce n'est pas sans raison qu'il est placé légèrement en avant. Sa basse bondit, slap, percute, et surtout groove. C'est la charpente indispensable à la bonne tenue de ce disque.
La contribution de Keller est conséquente, et ce n'est pas sans raison qu'il est placé légèrement en avant. Sa basse bondit, slap, percute, et surtout groove. C'est la charpente indispensable à la bonne tenue de ce disque.
La musique s'oriente vers un Blues de bonne
famille, courtois, bien éduqué et instruit, s'ouvrant à quelques ingrédients
soft de Rock et de Funk ; histoire de relever, de pimenter bien légèrement une recette qui pourrait paraître fade. Et c'est
plutôt très réussi, du moins jusqu'à la quatrième pièce, « The Devil is a
nice guy ». En fait, à partir de « Sold my Soul », l'absence de
mordant du chant se fait sentir, car malheureusement, la voix de Gaetano pêche
par une insuffisance de caractère et de coffre. Bien qu'il soit toujours juste,
son chant, coincé entre un Jazz nonchalant et un Blues guindé, grève parfois
l'ensemble. C'est probant sur « Sold my Soul ». C'est d'autant plus
regrettable que la musique est toujours au top. Si l'on fait exception de la pièce acoustique
« All I Need ».
Si Gaetano avait partagé ce poste avec un autre
comparse, de préférence au timbre plus robuste, l'album n'aurait été bien
évidemment que meilleur. Et cela aurait été suffisant pour que ce « Voodoo
Doll » se hisse à la hauteur des bonnes formations de Blues-rock jazzy. D'ailleurs, c'est bien ce qu'il fait au sein de sa formation de Jazz où, tour à tour, le batteur et le saxophoniste poussent la chansonnette.
Toutefois, le chant est souvent secondaire ici, l'attrait principal se faisant sur l'orchestration.
Absolument inconnu en Europe, Gaetano Letizia a tout de même réalisé neuf disques. Un dixième, "Resurrection", est sorti en octobre 2016. Ce dernier ose quelques moments plus Rock, avec quelques couleurs nettement 70's.
Toutefois, le chant est souvent secondaire ici, l'attrait principal se faisant sur l'orchestration.
Absolument inconnu en Europe, Gaetano Letizia a tout de même réalisé neuf disques. Un dixième, "Resurrection", est sorti en octobre 2016. Ce dernier ose quelques moments plus Rock, avec quelques couleurs nettement 70's.
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article paru initialement sur la revue BCR.
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