Riad
Sattouf est un touche à tout. Scénariste, parfois acteur, réalisateur de films
(LES BEAUX GOSSES en 2009, gros succès et César du premier long métrage, JACKY AU
ROYAUME DES FILLES, en 2014) et surtout auteur et dessinateur de bandes dessinées.
On lui doit la série des PASCAL BRUTAL
pour Fluide Glacial, LA VIE SECRETES DES JEUNES, des chroniques parues au long
court dans Charlie Hebdo, et regroupées en trois tome. Sa dernière création est
LA VIE D’ESTHER, le second tome est sorti en 2017. L’univers de Sattouf est
concentré sur la jeunesse, l’adolescence.
C’est
logiquement qu’il s’attaque à la sienne, de jeunesse, dans L’ARABE DU FUTUR
(2014, 15, 16) un roman dessiné autobiographique. Né d’un père syrien et d’une
mère française, le gamin arbore une longue chevelure blonde et soyeuse, qui
fait l’admiration de tous. Il raconte la rencontre de ses parents, les études d’histoire
contemporaine de son père, qui muni d’un doctorat pense pouvoir faire carrière
en France… mais atterrit en Lybie !


La
famille partira ensuite en Syrie, terre natale du père, qui cette fois s’entiche
d’Hafez Al-Hassad. Sattouf croque le quotidien, sa rentrée des classes, les
insultes réservées aux chrétiens ou aux juifs (« je nique le père du père
de ta mère la pute ! ») les relations dans la famille du père, les
terres vendues, dilapidées, les innombrables cousins, les conditions de vie,
les traditions. Le tout du point de vue du gamin, c’est drôle et instructif.
Souvent, Riad Sattouf a recours à des notes manuscrites, des petites flèches,
pour préciser des détails, et notamment les odeurs.
Ca
fourmille d’idées, de détails, de scènes et de dialogues rigolos (à un vendeur
de fruit : « Tu t’fous d’moi ? Tu m’as mis que des pourries !
J’veux celles de devant » « Et comment j’les vends aux autres,
cousin, c’est les seules pommes brillantes que j’ai ! »).
L’ARABE
DU FUTUR rappelle le PERSEPOLIS de Marjane Satrapi (en bd, puis adapté en
dessin animé au cinéma) qui racontait sa jeunesse en Iran puis en France, ou le
récent film de Kheiron NOUS TROIS OU RIEN, des récits autobiographiques, liés à
l’enfance des protagonistes, un regard souvent acerbe mais poétique sur le
mélange des cultures.
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