mardi 4 juillet 2017

JAMES COTTON (1935-2017) RIP


Putain de bordel de monde de merde ! Justin Bieber qui se casse un ongle, un One direction qui perd son pucelage ou Lady  machin qui a ses ragnagnas font le buzz alors que la mort d'un vrai musicien qui plus est  authentique  légende, tout le monde s'en cogne. Bon je m'énerve un peu, certains canards ou sites y ont sans doute consacré une brève, mais c'est par hasard avec 3 mois de retard que j'apprends la mort de James Cotton le 16 mars dernier à 81 ans. Il y a quatre ans j'avais chroniqué ce qui restera comme son testament musical, l'album fort réussi "Cotton mouth man", avec le sentiment que ce serait un des tous derniers sinon le dernier vu que le bonhomme n'était pas en resplendissante santé.

Légende sans aucun doute, un des tous derniers  bluesmen  qui ont vécu l'époque dorée du blues, un mec qui a côtoyé les Sonny Boy, les Muddy  et Howlin'Wolf, qui a joué avec Janis Joplin, Led Zep, Santana, le Dead , Freddie et BB King, Big Mama ou Joe Bonamassa!

Né en 1935, sur les berges du Mississippi, il a la révélation après avoir entendu Sonny Boy Williamson (le II, Rice Miller)  à la radio, il le rejoint ensuite et celui ci devient son mentor  et lui apprend l'harmonica (Cotton avait commencé à la batterie) , puis joue derrière Howling Wolf en 1950, avant de graver ses premières faces pour le Sun Records de Sam Phillips en 1953 .  Puis ce sera la gloire à Chicago, dans l'orchestre du Boss, le vrai, le seul, Muddy Waters, pendant 10 ans  où il succède à rien moins que Little Walter et Junior Wells. Conseillons notamment le formidable live at Newport (1960). 
 Et en 1965 il devient leader de sa propre formation, avec le pianiste de Muddy Waters, Otis Spann.  Une trentaine d'albums naîtront, parmi lesquels on peut ressortir "Cut you loose" (1966), "100% Cotton" (1974), sa période Alligator ("High compression" (1984), "live from Chicago" (1986) et le fabuleux "Harp attack" (1990, avec Billy Branch, Junior Wells et Carey Bell) et plus récemment (1996) "Deep in the blues" et "Cotton mouth man" (2013) , ajoutons aussi le superbe  "the blues never die"(1964) parfois crédité à Otis Spann ou aux deux. Parallèlement il aura aussi joué ou enregistré avec  Big Mama Thornton, Freddie et BB King, Johnny Winter, Janis Joplin, Santana, Mike Bloomfield, Quicksilver Messenger Service entre autres. 
James (à gauche) avec Johnny Winter et Muddy


Il est notamment étourdissant sur  les derniers disques de Muddy Waters produits par Johnny Winter, "Hard again"(1977)  et l'indispensable "Muddy Mississippi Waters live" (où il partage l'harmo avec Jerry Portnoy). D'abord assez classique dans son jeu de l'harmonica, il aura été de ceux qui ont su faire évoluer l'instrument et le faire sonner  moderne, voir "Live from Chicago" par exemple, et en s'ouvrant à d'autres genre musicaux:  funky, soul, jazz, blues rock...

Opéré d'un cancer de la gorge au milieu des années 90, Cotton avait perdu sa voix et ne chantait plus depuis 2000 mais il pouvait toujours souffler dans son "ruine babines" , un instrument dont il était devenu comme ses maîtres une référence. 

RIP James! 




4 commentaires:

  1. Je ne savais pas non plus. Mets-toi à la place de la presse généraliste:
    - Eh, les gars, dépêche de l'AFP, James Cotton est mort
    - Qui ça?
    - James Cotton.
    - ......!!!!!!.......??????
    - Bon, on laisse tomber.

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  2. Parmi les très beaux disques du monsieur, le "Living the blues" dont tu parles. Je recommanderai aussi "35th anniversary jam" (2002), qui n'est pas un live comme on pourrait le penser, et que j'aime particulièrement. Cotton y avait déjà la voix fatiguée, mais c'est du grand. Et puis le double cd live "Montreal - 1967 - midnight creeper", c'est de la lave, du chaud bouillant, peu de live-rock peuvent rivaliser avec une telle énergie. Hélas, la prise de son est disons... très moyenne.

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  3. Personne n'en a parlé....donc merci Rockin'. C'est l'hécatombe mais faut s'y faire. Comme toi je retiens l'excellent "Cotton Mouth Man" mais aussi "Deep in the blues"

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