lundi 26 juin 2017

WAGNER - Parsifal (Prélude et Enchantement du Vendredi saint) - Georg SOLTI - par Claude TOON



- M'sieur Claaauuuude… Y a M'sieur Rockin et M'sieur Luc qui sont en panique…
- Ah oui, on a piqué le canapé de l'un et la caisse est vide ? Ah Ah !!! Que se passe-t-il ?
- Mais non ce n'est pas drôle, il n'y a pas de com pour lundi, M'sieur Philou est en congé… Et M'sieur Pat a programmé tous ses papiers pour Juillet. Heuu vous n'auriez pas un ti' truc ?
- Houlà, une bricole, t'endez, je rassemble mes neurones… Voyons, une pièce courte, ou deux, un compositeur connu et dito pour l'artiste, tiens des pages choisies de Wagner…
- Ah oui mais pas trop fanfaronnantes alors…
- Et difficile en plus Sonia !!!! Le père Richard n'a pas écrit que la Chevauchée des Walkyries… Pensez à Lohengrin ou les Murmures de la forêt…
- Cool ! Super M'sieur Claude, vous me passez la maquette le plus vite possible…
- Euh oui Sonia, à vos ordres…

"Mais... Ce n'est pas moi Parsifal" (Indiana Jones et la Dernière Croisade)
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Parsifal est la dernière œuvre lyrique de Richard Wagner ! Attention, ne parlez surtout pas d'opéra sinon le fantôme du maître viendra vous rappeler à l'ordre. Il s'agit d'un "festival scénique sacré", ça jette plus ! Par ailleurs, le compositeur avait obtenu du roi Louis II de Bavière, le monarque un peu dingue, la construction du temple consacré à sa musique, et uniquement celle-ci. Je parle évidement du "palais des festivals" de Bayreuth perché sur une colline pour que Wagner se sente plus près de Dieu. Si ce n'est pas de l'égo ça ! Même son ami Nietzsche se foutra de lui. Wagner n'avait jamais fait preuve d'un zèle débordant concernant la religion. Le sujet hyper chrétien de Parsifal va brouiller les deux hommes. Wagner indiquera que Parsifal ne devra jamais être joué ailleurs qu'à Bayreuth et, qu'à la fin, le public ne doit pas applaudir mais se retirer dans le plus grand silence 😌. À la fin de la lecture d'un de mes articles, je le comprends, mais là ? Bref !

Cet opéra (mince, j'ai fauté) est inspiré de Perceval ou le Conte du Graal de Chrétien de Troyes et des sagas, romans, tragédies divers et variés qui ont repris les légendes chevaleresques du poète français du XIIème siècle. Donc Perceval = Parsifal. Je résume l'intrigue au mieux :
Imaginez-vous au moyen-Âge, au monastère de Montsalvat dans les Pyrénées (du côté de Montségur). On y gardait le Graal (le calice de la sainte cène) et la sainte lance dite de Longinus qui perça le flanc du Christ lors de la crucifixion et mis fin à son supplice. Amfortas, chevalier et fils du roi Titurel en avait la responsabilité. Voilà pour les "bons". Le drame, sujet de Parsifal, est conté par un chevalier du nom de Gurnemanz (Le rôle le plus long de l'art lyrique).
Parsifal chez les filles-fleurs de Klingsor. Sympa la mission
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Côté des méchants : un chevalier renégat Klingsor qui a volé et blessé avec ladite lance sacrée Amfortas. La plaie ne peut jamais guérir, le contact avec le Graal permettant à Amfortas de rester en vie pendant cette douloureuse agonie sans fin. Seul un jeune, pur, preux et juste chevalier pourra reprendre la lance au sorcier Klingsor qui vit dans son château pyrénéens (versant espagnol) entourée de "filles fleurs", des nymphes ; bizarre car Klingsor s'est châtré… etc. Je fais court. Le jeune élu sera Parsifal (comment ça vous aviez deviné ?) qui, malgré ses faiblesses pour les charmes de Kundry, seule personnage féminin et fille de petite vertu*, tuera Klingsor, rapportera la lance pour guérir Amfortas. C'est confus car trop abrégé, j'en ai conscience, mais comme ça dure plus de quatre heures et le rôle de Kundry étant complexe...
(*) Machiste Wagner ?

Tout cette histoire est délirante, mais n'a pas à rougir des dizaines de films sur ces légendes du Graal ou les quêtes arthuriennes… Et si Wagner a furieusement la grosse tête à la fin de sa vie, bon sang il sait tenir une plume face à une page de partition encore blanche. La musique de cette œuvre ultime atteint une forme d'épure métaphysique malgré un orchestre d'une richesse inouïe.
Je vous propose trois extraits qui restent des moments cultes de l'art wagnérien : le prélude qui expose de manière très spirituelle les leitmotive qui vont charpenter l'opéra puis la scène finale connue sous le titre "enchantement du vendredi Saint" chantée par René Kollo et Gottlob Frick. Enfin la fin instrumentale avec l'intervention du chœur. Une musique sidérale. L'ouvrage fut créé à Bayreuth en 1882, soit un an avant la mort de Wagner.
Pour l'interprétation, beaucoup de choix, on s'en doute ! On retrouve ici Georg Solti qui grava début des années 70 une version du drame qui reste l'une des références de la discographie. Une réalisation avec la Philharmonie de Vienne.
Petite Biographie de Georg Solti, le maestro hongrois ténébreux, dans un article consacré à Bartók (Clic).



3 commentaires:

  1. Dit donc Claude, ce sont mes oreilles ou le prélude de l'acte 1 est la copie conforme de l'ouverture ?

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  2. L'enchantement du Vendredi Saint, ce n'est pas exactement le final, mais ce qui vient avant le dernier interlude "Mittag, Die Stund' ist da".
    Ça commence avec une réplique de Parsifal "Wie dunkt mich doch..." et se poursuit avec la longue réplique de Gurnemanz "Du siehst das ist nicht so".
    Nonobstant, tu peux en trouver une version exceptionnelle -peut-être la plus belle de toutes malgré son âge- ici : https://www.youtube.com/watch?v=utkabKlMul4
    Sinon, il y en a une autre, absolument remarquable également, dans l'excellent Parsifal live de Karajan à Vienne au début des années 60, où Hans Hotter -sans doute le plus extraordinaire titulaire du rôle- interprète un Gurnemanz d'exception.

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  3. Bonjour mes amis,
    Oui Pat, chez Wagner on trouve des ouvertures qui peuvent s'appeler Prélude... Préludes parfois longs comme ici ou très courts dans le Ring...

    Diablotin ! Il ne faut jamais travailler à la va-vite voire de nuit. J'avais oublié la vidéo et mon texte est un peu confus. Voilà qui est réparé. Oui cette captation de 1927 malgré la maigreur du son est assez magique :o)

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