- Ô M'sieur Claude, je
vous sens à cran… Lundi n'est pas votre jour de publication… Enfin bref, c'est
connu cet air nostalgique… c'est quoi ?
- Ne me bombardez pas de
questions Sonia ? J'assure une pige pendant que M'sieur Philou visite les bars de la 5ème Avenue à N.Y..
Donc un petit truc sympa de Schubert en début de semaine…
- Le piano à quatre mains
est un truc qui m'épate… On doit avoir les doigts qui se marchent sur les pieds…
hihihi…
- Très spirituelles ma
chère vos figures de style. Cette charmante fantaisie est une œuvre tardive
destinée à être jouée plutôt entre amis mais qui a survécu à l'oubli…
- Excusez-moi pour mon
calembour facile M'sieur Claude, surtout quand il y a de la bouscule… Maria-João Pires est connue du blog mais pas Raúl Castro, je ne savais pas qu'il
était pianiste le frère de Fidel…
- N'importe quoi Sonia
!!!!! RICARDO Castro est un pianiste brésilien qui a enregistré ce CD avec la
célèbre pianiste portugaise en 2003…
Maria João Pires et Ricardo Castro |
Si les œuvres pour piano solo ont déjà été
souvent commentées dans ce blog : sonates, ballades, nocturnes, etc., je
m'aperçois que le piano à quatre mains n'a jamais donné lieu au moindre petit
billet. Pourtant, cette technique nous a offert des œuvres sympathiques voire
importantes pour le répertoire pianistique. La fantaisie de Schubert proposée aujourd'hui est d'un intérêt
comparable à ses sonates. On pourrait aussi citer des morceaux destinés aux
concerts comme la suite Dolly de Fauré, la petite suite de Claude Debussy (un beau sujet pour une autre chronique pour sa fantasque poésie), des
pièces de Brahms comme les valses…
Souvent une œuvre symphonique voit le jour
sur un clavier assailli par deux comparses : vingt doigts, une tessiture très
large, c'est très suffisant pour travailler une future symphonie à
l'orchestration la plus luxuriante comme celle d'un Mahler…
Un des plus beaux exemples de la
transcription du piano à l'orchestre reste Ma Mère l'Oye de Maurice Ravel, un ballet aux sonorités magiques dans les deux styles de jeu. Parfois, le
travail se fait à l'inverse : une transcription aura lieu pour
"réduire" un ouvrage symphonique pour piano à quatre mains. Il faut
dire qu'à l'époque où la HIFI n'existait pas, les soirées entre amis musiciens
donnaient lieu à des joutes entre pianistes sur le clavier. C'est le cas de Franz Schubert et ses célèbres et intimes
schubertiades… De nombreuses partitions ont sans doute été perdues, mais la fantaisie en fa majeur a été éditée très rapidement et s'impose comme l'une des pièces les plus
jouées de ce répertoire.
En théorie, l'un des pianistes (droite)
est le leader, mais dans les œuvres les plus accomplies, le compositeur prévoit
que les deux musiciens fassent néanmoins jeu égal…
J'ai d'ailleurs déniché une vidéo filmée
lors d'un bis assuré par Lang Lang et Christoph Eschenbach qui a dû en première partie accompagner le virtuose chinois dans
l'exécution d'un concerto. Ils jouent ainsi ensemble les deux premiers morceaux de la petite suite de Debussy, mais en échangeant leurs places à mi-parcours. Complicité et partage
entre les deux générations…
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Soirée musicale chez Schubert |
D'origine brésilienne, le pianiste Ricardo Castro est également chef d'orchestre.
C'est l'une des personnalités emblématiques de la vie musicale en Amérique
Latine. Il parraine de nombreux ensembles entre son pays, le Venezuela, Le
Salvador, etc. Il fut l'élève de Maria Tipo au conservatoire de Genève. Parallèlement à sa carrière de concertiste et de chef, il enseigne au conservatoire de Fribourg. Il est âge
de 53 ans et appartient donc à la génération qui suit celle de Maria-João Pires.
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Alexandre Tharaud et Zhu Xiao-Mei - Divertissement à la hongroise D818 - Fantaisie en Fa mineur D 940 |
La fantaisie, d'une petite vingtaine de minutes
comporte quatre mouvements : Allegro molto moderato /
Largo / Scherzo. Allegro vivace / Finale. Allegro molto moderato. Les mouvements sont enchaînés sans pause assurant une continuité poétique
certaine à l'ensemble.
Pas d'analyse sans grand intérêt pour
cette fantaisie aux climats très inventifs. Je vous laisse rêver, vous projetez
lors d'une soirée de 1828 où le
compositeur jouera cette perle musicale assis à côté de Franz Lachner, un compositeur de sa génération qui
atteindra, lui, l'âge canonique de 87 ans. La fantaisie était dédiée à Karoline Esterházy, l'un des amours
platoniques de Schubert qui n'avait plus que quelques mois à vivre. Encouragé par le succès de la
pièce, Schubert composera encore quelques œuvres pour le piano à quatre mains.
Le double CD de Maria João
Pires et Ricardo
Castro comprend d'autres pièces à quatre mains,
ainsi que les sonates N°13 et n°14, chacune jouée par l'un des deux artistes. Une réussite !
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