jeudi 18 mai 2017

MICHEL JONASZ - UNIS VERS L'UNI - par Pat Slade



Michel Jonasz se fait discret en studio depuis un certain temps. Son dernier album date de 2011, depuis, il s’est tourné vers le cinéma, la télévision et le théâtre avec le même succès que dans la musique.




Michel Jonasz sur une autre galaxie 




Il y a déjà 5 ans, j’avais survolé la carrière du petit lutin jazzy de la chanson française en parlant de son concert de 1985 au Palais des Sports de Paris. Un concert resté dans les yeux et les oreilles des fans du chanteur au costard blanc et aux baskets de la même couleur comme l'un de ses meilleurs à l’époque. Il y a eu ensuite «La fabuleuse histoire de Mister Swing» en 1988 et puis il faudra attendre quatre années pour le voir revenir avec «Où est la source» avec le très fun «Groove baby groove», le beau «Taj Mahal» et le touchant «Arthur», en hommage à son ancien choriste Arthur Simms décédé en 1987 des suites du SIDA. Mais revenons en 1985 l’année ou Michel Jonasz va sortir son album le plus populaire et toujours le plus vendu à l’heure actuel.     

Arthur et John Simms
Il ne faudra pas attendre 1985 pour que Michel Jonasz soit populaire et sorte des tubes à la chaîne. Déjà dans les années 70 «Les vacances au bord de la mer», «Dites-moi» et autre «Super nana» lui donneront une reconnaissance publique. Arrive «Unis vers l’uni», une pochette spatiale : la planète bleue à moitié ensoleillée et une moitié du portrait de face de l’artiste. 10 titres où Michel Jonasz s’entoure de ses potes qui sont la crème des musiciens : le batteur Manu Katché, le guitariste Kamil Rustam, Jean-Yves  D’Angelo au synthé et piano, son vieux complice et oscarisé en 1997 pour la musique du film «Le patient anglais» Gabriel Yared, les frères Simms John et Arthur comme choristes, le percussionniste Marc Chantereau et Michel Gaucher au sax.     

@Pat Slade                                      "Unis vers l'uni" en live 
10 titres pour un petit peu plus de 38 minutes et, comme entrée en matière le morceau titre «Unis vers l’uni», une chanson sur notre planète et sur le péril que nous pourrions lui infliger:  «Temporairement locataire sur la terre, émergeant des fonds les plus profonds, attention à ne pas manquer la nécessaire» suivi d’un «Vérité de la transformation» alors que sur la scène d’énormes planètes gonflables apparaissaient pour représenter toutes les planètes du système solaire (Frisson garanti et poils au garde à vous), un morceau magique par sa musique et sa mise en scène. 
«Nos deux noms» : une mélodie et des paroles comme seules Michel Jonasz sait en écrire. Un couple au bord de la rupture, mais vu d’une façon «sidérale» : «Y’a l’éternité des étoiles, même les astres tomberont en poussière avant l’amour qui s’installe…».

Et puis changement de registre et le lutin revient à ses première amours : le jazz, et nous emmène dans les bas-fonds de «La boite de jazz». Qui n’a jamais entendu ce titre qui fera le succès et les beaux jours de l’album. Un hommage aux jazzmen avec les différentes écritures du style comme le scat, le walking bass et l’improvisation en général. Il arrivera à citer 12 musiciens allant de Charlie Parker à Mahalia Jackson. «La boite de jazz» est une histoire vraie, ce jeune pianiste qui s’aventure dans une boîte de jazz n’est autre que Michel Jonasz qui avait entendu dire qu’il passait des auditions, mais à l’inverse de la chanson qui a une fin heureuse, le chanteur n’est pas à la hauteur : «Je me suis absolument ramassé, j'étais très mauvais». Avec un échec, il a réussi à faire un succès.
«Les traces derrière nous» : encore un beau titre sur un rythme lent de bossa.

«Les lignes téléphoniques» : Un père qui parle de son fils qui part voler de ses propres ailes et qui se remémore tout ce qui lui a appris. Même Gotlib à repris les paroles de cette chanson dans le dernier album de Gai-Luron, le père étant le dessinateur et son œuvre étant son enfant. 
«Ray Charles» : Michel Jonasz ne peut pas rester dans la chanson nostalgique sans nous remettre une couche de jazz derrière les oreilles et quoi de mieux que de chanter le plus connu des aveugles du genre.

«Le cœur d’un enfant» : le cœur d’un enfant c’est grand dit-il, il raconte le monde imaginaire et merveilleux des enfants. Michel Jonasz, c'est un tendre ! 
«La F.M qui s’est spécialisée funky» : Le second hit de l’album avec un clip délirant et des invités comme Véronique Samson, Alain Souchon, Richard Gotainer, Etienne Chicot et tout les musiciens, bref … un film de potes.

«La bossa» : Comme son nom l’indique, un rythme latino avec un jeu de mots au refrain «C’est beau ça».
«Toutes ces choses» : Ne pas confondre cette chanson avec celle de Céline Dion (2016) qui n’ont en commun que le titre. Et celle de Jonasz est quand même plus poétique ! (Comment ça je suis de partie pris ?)

«Unis vers l’uni» sera disque de platine pour plus de 700 000 exemplaires vendus. Ce sera six nominations aux premières victoires de la musique en 1985 et trois récompenses obtenues : Meilleur interprète, meilleure chanson avec «La boite de jazz» et Meilleure réalisation d’album pour Kamil Rustam, Manu Katché et Jean-Yves D’Angelo.    

Un bien bel album de Michel Jonasz, mais «Guigui», «Les années 80 commencent» et «La nouvelle vie» étaient aussi de très bons titres. Jonasz, petit par la taille, grand par le talent. 






7 commentaires:

  1. Voilà typiquement un de ces gros succès issu des années 80 qui n'a pas très bien traversé le temps après toutes ces années. Je me le suis réécouté il y a peu, et j'ai eu du mal a ne pas appuyer sur la touche stop parfois. Les orchestrations et les arrangements de l'époque ne lui rendent pas justice aujourd'hui tout simplement. Ce qui n'ai pourtant pas le cas d'oeuvres plus anciennes. je pense notamment a son prédécesseur "Tristesse". "Ou est la source ?" Tout comme "La Fabuleuse Histoire de Mister Swing" restent aussi parfaitement écoutable. "Uni vers l'uni" a beaucoup vieilli lui.

    RépondreSupprimer
  2. Vincent, en 2012 quand j'avais chroniqué son concert de 1985 au Palais des sports de Paris, il y a un gars qui m'a laissé un post, je cite : "Pat: Défense de toucher à "La fabuleuse histoire de Mister Swing". Y paraît qu'il y aurait déjà quelqu'un sur le coup... Mais j'vois pas qui ?" alors je n'y ai pas touché et de toute manière si un jour je reparle de Jonasz, ce sera surement le live de 1977 au Théâtre de la ville

    RépondreSupprimer
  3. Un jour viendra Pat. J'en fais une affaire personnelle. La question est quand ? Tout le problème est là. ;-)

    RépondreSupprimer
  4. sortirez vous le concert en disque?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si vous parlez du concert de 1985 au palais des sport, il existe déjà une chronique http://ledeblocnot.blogspot.fr/2012/09/michel-jonasz-le-joueur-de-blues-par.html

      Supprimer
  5. Bonjour à tous, pouvez-vous m'éclairer sur les raisons qui ont conduit à la suppression de 3 titres merveilleux sur l'édition CD du live Palais des sports 1985, svp ?

    RépondreSupprimer
  6. Bonjour, très généralement les double albums (live) en vinyle, faisait entre 80 et 85 minutes. Alors que le support cd ne contenait que 74 minutes. De nombreux double-live (en France, ou aux US) se sont vus raccourcis, et parfois on taillait même au sein d'une chanson ! L'autre solution était d’éditer un double cd, mais le coût n'était pas le même.

    Selon le même principe, les versions vidéo de concert, qui sortaient en VHS, faisaient 52 minutes, rarement le concert intégral, pour se caler sur les formats télé, en cas de diffusion...

    RépondreSupprimer