Heep Heep Heep, Uriah !!!
J'ai découvert URIAH HEEP il y a tout juste 40 ans avec cet album....bon c'est sûr, ça nous ne rajeunit pas et vous allez me dire que ce n'est pas le meilleur album du groupe et vous avez raison. Certes, "Demons and Wizards", "Salisbury" et "Very 'Easy Very'Umble" sont largement supérieurs à "Firefly", mais ce disque me ramène au siècle dernier, à la fin des années 1970, l'époque bénie du disque vinyle*, une époque où seuls, les bons groupes, faisaient la loi sur la planète musique.
URIAH HEEP se forme à Londres en 1969 sous l'impulsion du guitariste Mick Box et du chanteur David Byron. Le groupe se stabilise avec l'arrivée de l'organiste Ken Hensley et de la section rythmique composée de Paul Newton (basse) et Ian Clarke (batterie).
Le manager Gerry Bron prend en main la carrière d' URIAH HEEP qui publie son 1er album "Very 'Easy, Very 'Umble" en juin 1970. Ce 1er essai propose un hard rock, proche du style de DEEP PURPLE, mettant en valeur l'orgue de Hensley et la voix haut perchée de David Byron. Sur le 2éme album "Salisbury" (1971), le groupe ralentit le tempo et le style s'oriente vers un rock plus progressif. Le disque suivant "Look At Yourself" (1971), marque le début d'une période plus hard avec l'arrivée du batteur Lee Kerslake et du bassiste Gary Thain.
De 1972 à 1975, URIAH HEEP sort 5 albums studio et 1 live !!! Le groupe reçoit des disques d'or aux USA pour "Demons & Wizards" (1972), "The Magicians Birthday" (1972), "Uriah Heep Live" (1973) et "Sweet Freedom" (1973). Le groupe connait alors sa période de gloire, mais ça ne va pas durer.
"Return To Fantasy" (1975) marque le début du déclin du groupe qui voit le départ de Gary Chain remplacé par John Wetton. En juin 1976, le 9eme album "High And Mighty", sera le dernier avec le chanteur David Byron qui se fera éjecté de la formation à cause de ses problèmes d'alcool.
Nous voilà donc au début de l'année 1977 et URIAH HEEP se retrouve sans chanteur et même sans bassiste, car John Wetton est parti fonder UK avec Bill Bruford et Allan Holdsworth.
Pour remplacer le théâtral David Byron, Ken Hensley et Mick Box auditionnent plusieurs chanteurs dont David Coverdale et Ian Hunter. C'est finalement le fantasque John Lawton, chanteur de l'obscur groupe allemand LUCIFER'S FRIEND qui décroche le job de frontman. La basse est confiée à l'ex-Spider From Mars de David Bowie, Trevor Bolder.
De G à D : Mick Box, John Lawton, Lee Kerslake, Trevor Bolder & Ken Hensley |
Bon, c'est sûr que si les d'jeuns d'aujourd'hui habitués aux sonorités du Heavy-Metal, du Speed- Metal, du Trash-Metal, du Death-Metal, du Grindcore ou du Doom-Metal tombent sur cet album, ils vont bien se marrer, car je me demande bien, à part des vieux briscards comme moi, qui peut bien écouter URIAH HEEP en 2017 ???
Le 1er titre "The Hanging Tree" débute par l'orgue de Ken Hensley qui cède ensuite sa place à la guitare de Mick Box. C'est classique, mais efficace, du bon vieux hard des seventies mais qui a perdu quand même son impact au fil des décennies, par contre le refrain est excellent.
"Been Away Too Long" est certainement une des meilleurs titres de l'album avec ses changements d'ambiance qui nous rappelle le KANSAS progressif des années 70.
Le morceau suivant "Who Needs Me" ressemble à "Easy Livin'" que l'on avait découvert en 1972, sur l'album "Demons & Wizards", du rythm'n' blues bien carré et bien exécuté.
Avec "Wise Man", une ballade sympa, le nouveau chanteur s'en sort avec les honneurs, mais ça ne décolle pas vraiment.
La seconde face (et oui, à l'époque, on se levait de son canapé pour changer de côté au disque) débute sur les chapeaux de roues avec "Do You Know", un titre très rapide, très rock'n'roll, sur lequel les chœurs de Ken Hensley font écho à la voix rageuse de John Lawton.
"Rollin' On" est un long titre bluesy qui s'étire sur plus de plus de 6 minutes et qui ressemble musicalement à du WHITESNAKE époque Moody/Mardsen.
Avec "Sympathy", le groupe veut nous refaire le coup de "Easy Leavin'", mais c'est beaucoup moins réussit. Heureusement, avec le dernier morceau "Firefly", Ken Hensley nous offre une de ses belles compositions qui encore aujourd’hui, reste un très bon morceau de hard progressif avec ses changements de rythme et d'ambiance.
John Lawton |
Même si on peut trouver de nous jours cet album très "kitch", "Firefly" reste un des meilleurs disques de URIAH HEEP et le choix de John Lawton comme chanteur s'avère finalement gagnant.
* Disque vinyle : le disque vinyle se présentait sous forme d’une fine galette gravée sur ces deux faces et percée d’un trou central qui permet de le positionner sur le plateau du tourne-disque. Chaque face était parcourue par un long sillon microscopique enroulé en spirale dont le début est au bord extérieur du disque. Les disques vinyles étaient présentés dans des pochettes de carton sur les deux faces desquelles les graphistes et les imprimeurs rivalisaient de talent pour séduire les acheteurs avec des compositions graphiques de plus en plus originales. Certaines pochettes étaient même de véritables "albums" contenant plusieurs pages d’informations (textes, photos et dessins) relatives à l’enregistrement. Les termes "microsillon", "33 tours" et "45 tours" ont aujourd’hui vieilli et ces disques sont désormais nommés "disques vinyles" afin de les distinguer des "disques CD " (merci, Fabien, membre du "Club OS X Facile").
Pour plus de Uriah Heep (liens/clic) :
- "Very 'eavy ... Very 'umble" (1970)
- "Salisbury" (1971)
Merci de parler de Uriah Heep et en particulier de cette mouture.
RépondreSupprimerCar si, comme tu le soulignes justement, elle n'égale pas une certaine époque bénite, elle demeure assez intéressante. Ne serait-ce que pour la présence de John Lawton. Très bon chanteur (n'est-ce pas Klaus Meine ?), qui s'est tout de même bien investi dans ce groupe ; alors que David Byron était depuis quelques temps ... ailleurs. Le cerveau passablement embrumé.
Une période injustement rejetée aujourd'hui (bien qu'elle ait toujours quelques défenseurs). Cependant, Ken Hensley avait mal choisi son moment pour prendre les rênes du groupe et imposer ses chansons ... et ses claviers. Juste au moment où la presse Anglo-saxonne tirait à boulets rouges sur pratiquement tous les groupes qui en comportaient.
Par contre, le maquillage de Lawton ... m'a toujours paru bizarre, incongru, dépassé.
Perso, j'aimais bien "Wise Man" :-)
Je ne connaissais pas ce titre, je n'ai que l’album live de 73. Au chant, on pense évidemment un peu à Ronnie James Dio, à Rainbow, mais aussi au Deep Purple Mark III, sur la fin, les gueulantes de Glenn Hugues... J'aime bien.
RépondreSupprimerPS : la vidéo est-elle vraiment calée à la chanson ???
la vidéo ne correspond pas à la chanson, c'est un montage...impossible de trouver des vidéos correctes du groupe de cette époque.
SupprimerBizarre en effet le maquillage du chanteur qui semble égaré d'un groupe de glam rock, mais le dénommé John Lawton a assuré sur tous les albums d'Uriah Heep, par contre, on ne peut pas dire la même chose de ses successeurs, à part le dernier en date Bernie Shaw, qui lui, tient la route.