C’est
le cinquième film réalisé par Guillaume Canet. Depuis MON IDOLE, il revient à
la comédie, et se met en scène dans son propre rôle. D’ailleurs, tous les
personnages du film jouent leurs rôles, de Gilles Lellouche, les frères Yvan et
Alain Attal, le couple Hallyday, Yarol Poupaud, Kev Adams, surement d’autres
que je n’ai pas reconnus, et bien sûr Marion Cotillard. On pense un peu à LES ACTEURS de Bertrand Blier, à GROSSE FATIGUE de Michel Blanc, à Yvan Attal dans MA FEMME EST UNE ACTRICE, qui utilisaient ce même procédé, toujours réjouissant à l'écran.
Alain et Yvan Attal |
Il
fallait oser. Canet scénariste et réalisateur n’épargne pas Canet acteur, ses lubies, ses fantasmes, ni
son physique flasque (même plan que De Funès dans les douches du CORNIAUD)
comme il n’épargne pas son épouse à la ville, Marion Cotillard, dont il moque les
manies et maniaqueries d’actrice. Elle est sensationnelle. Sous
prétexte de préparer le prochain Xavier Dolan, elle s’entraine au québécois, qu’elle
pratique pendant presque tout le film, sous-titrée ! C’est souvent hilarant.
Le film est aussi le portrait quotidien, intime, de ce
couple de stars, exposé, dont on croque les petits travers, ou plutôt, l’image
que le public se fait d’eux.
De
là l'idée du film (à l'origine un vrai/faux documentaire) avec cette mise en abîme, et le résultat est franchement
drôle. Notamment dans les relations entre Guillaume Canet et son (vrai) producteur Alain Attal, qui ne supporte plus ses caprices. Voir Canet chassé par Attal, lui balançant ses
affaires par la fenêtre, s'en aller revanchard dans la rue, ridicule et
pathétique, avec les PLV de NE LE DIS A PERSONNE et LES PETITS MOUCHOIRS sous
le bras, est un grand moment d’auto-dérision.
Comme
la séquence chez Johnny Hallyday (clin d'œil au Pacino de SCARFACE !)
auprès duquel Canet est venu prendre une leçon de wokiwol attitude (« Rock’n’ roll is not dead, une expression américaine
qu’on dit en anglais ! ») sauf que le père Johnny, qui finalement
apparait en robe de chambre et chaussons, est serré de près par sa femme, parce que l'idole des jeunes, ne l'est plus, si jeune. Et quand
la réalité rattrape la fiction : Johnny fume en douce, car « 50 ans
de Gitane sans filtre, c’est pas évident d’arrêter »…
Guillaume
Canet est tour à tour pathétique, irritant, grossier, assez ignoble avec son entourage, s'entichant d'un médecin-gourou (« ce ne sont pas vos lèvres qui sont trop gonflées, c'est le reste du visage qui ne l'est pas assez » !). Le film est évidemment traversé par pas mal
de chansons, rock ou variété, la musique additionnelle est composée par Yodelice
(qui travaille avec Hallyday depuis quelques albums), et on croise le
guitariste Yarol Poupaud, lui aussi agacé, gêné, par le jeunisme à tout crin de
Canet, qui veut absolument convaincre tout le monde qu’il est toujours le fringuant
jeune premier de ses débuts.
Une
comédie repose beaucoup sur le rythme, et ROCK’N’ROLL est réussi sur ce plan,
ça va vite, la métamorphose est exponentielle, on se dit qu'il n’ira pas aussi loin… et si ! On doit quand même reconnaitre
un p’tit quart d’heure plus flottant, sur la fin, où le récit patine un peu, comme
si le scénariste Canet se savait plus quoi trop faire de son nouveau personnage,
avant un dénouement parodique.
Avoir fait de sa crise de la quarantaine une comédie, est une bonne idée,
Guillaune Canet est à l’aise dans ce genre, les situations sont drôles, vives, cocasses, bien
écrites, et toute la troupe d’acteurs est excellente, s’amusent visiblement
beaucoup. Ca tombe bien, nous aussi.
ROCK'N'ROLL
couleur - 2h00 - 1:1.85
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Je vais sans doute tenter. Mais j’avoue que depuis "Les Petits Mouchoirs" (l'un des films les plus énervant qu'il m'ait été donner de voir. Quoi que dans le genre attrape nigauds, "Juste la Fin du Monde" est encore bien pire), je redoute Canet et plus encore celle qui partage sa vie.
RépondreSupprimerMais avec un titre pareil !
Sous couvert de second degré et d'auto-dérision, c'est quand même du narcissisme chimiquement pur, et du cinéma people. Le couple Canet/Cotillard, ça ne m'intéresse pas. Type de film du dimanche soir, regardé d'un œil distrait en pensant à autre chose. Comme le Lelouch avec le même Halliday, encore une fois ressorti du formol. Ou le Deneuve/Frot. Du cinéma qui se mord la queue.
RépondreSupprimerd'accord avec Shuffle, "Les petits mouchoirs" insupportable de connerie, Cotillard c'est comme Celine Dion dès que je la vois je zappe . "Juste la fin du monde" le film estampillé Télérama par excellence, un foutage de gueule remarquable!
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