lundi 26 décembre 2016

GREG BISSONETTE - Submarine (CD 2000) – par Vincent le Chaméléon



Quand les gratteux se font mener à la baguette

Petit Gregg aux côtés de Gene Kupra
Pour ceux qui l'ignorerait, Gregg Bissonette est depuis plusieurs années un Batteur de renommée internationale, qui, avant d'offrir ses services en tant que musicien de "Session" et de dispenser sa science de l'instrument lors de Masters Class (ô combien instructifs !), c'est d'abord fait connaitre au milieu des années 80 au sein de la carrière en solo de l'ex Van Halen, l’extravagant David Lee Roth. Gregg Bissonette figure donc sur ses 3 indispensables albums que sont : Eat 'Em And Smile, Skyscraper et A Little Ain't Enough. Plus tard, on retrouve Gregg au côté de son frère Matt, sur le remarquable The Extremist du guitariste Joe Satriani.

Le batteur n'étant pas à un exploit près, les membres de Toto firent aussi appel à ses services pour remplacer, au pied levé, un Simon Phillips terrassé par une méchante infection alimentaire, alors que le groupe était en pleine tournée promo de leur album Tambou. Moins d'une semaine après cette demande express, Gregg intègrerait les rangs du combo, le temps que Simon se rétablisse. Voilà en quelques mots l'infime partie d'un curriculum vitae aujourd'hui bien rempli.
Musicien très pris(é), Gregg sera néanmoins parvenu à trouver un peu de son temps afin de s'atteler (avec son frère) à ce projet personnel qui lui avait tenu à cœur pendant bien longtemps. Même si un premier album était déjà paru sous son nom quelques années auparavant.

Maintes fois repoussé, Submarine (hommage aux Beatles et à Ringo Star, dont il est l'un des plus grands fans) voit donc enfin le jour en pleine année 2000.


...Ou quand un rêve de gosse devient réalité.
Ce disque ambitieux et audacieux est sans doute assez difficile à trouver de nos jours, j'en conviens. Il faut également reconnaitre qu’il intéressera en premier lieu les batteurs et les fans du jeu de Gregg Bissonette, puisque presque chaque titre comporte son petit solo. Mais ce disque n'est pas pour autant l’un de ces disques instrumentaux (à 90%) "prise de tête". Pourquoi ? Tout simplement parce que le batteur, si il a voulu rendre hommage à tous les styles qui ont façonné son jeu, a d'abord voulu écrire des morceaux qui aient un vrai impact sur l'auditeur mélomane. Pour que la (les) sauce(s) prenne(nt), le musicien a donc convié un guitariste de son choix pour chacun des titres joués. Rock, Jazz, Fusion, Pop (Greg chantant sur un titre !), Afro-cubain, Blues, Gregg Bissonette embrasse tous les styles avec science et talent.

Mais ce qui rend également ce disque très intéressant, c'est que les intervenants ne jouent pas forcément là où on les attend. Le jeu de Joe Satriani par exemple, sur le très beau "Lum lum", est tout en retenue et en nuance et il est difficile de l'y reconnaitre jusque dans son "son". Plus reconnaissable est celui (le jeu) de Robben Ford ou celui d'un Steve Stevens. Richie Kotsen, Michael Landau ou Franck Gamble complètent, parmi quelques autres grands noms de la guitare, un disque partant dans toutes les directions et donc en marge totale de tout mercantilisme.
De la musique, de la musique… Et encore de la musique. Pas pour tout le monde, c'est une certitude, mais à tous ceux qui voudraient s'initier, appréhender et/ou tout simplement découvrir tout ce qu'il est possible de jouer sur une batterie (avec beaucoup beaucoup beaucoup de travail quand même). Peut-être vous laisserez-vous tenter.


Et pour avoir eu l’occasion de le rencontrer il y a quelques années de ça, je peux vous assurer que cet homme s’était montré des plus agréable et totalement disponible pour ses fans. Un vrai Pro quoi !

Marbles” (guitare Franck Gambale) ; “Lum Lum” (guitare Joe Satriani)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire