mardi 22 novembre 2016

ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD the royal gospel (2016)


Quatrième album depuis 2012 pour le Royal Southern Brotherhood qui tient bon le cap malgré les changements de personnel. En effet après les défections de Mike Zito et Devon Allman qui ont laissé place à Bart Walker et Tyrone Vaughan c'est au tour du bassiste Charlie Wotton de quitter le navire, remplacé par le texan Darrell Phillips, ne restent plus donc que 2 membres fondateurs Yonrico Scott et Cyrille Neville. A noter aussi l'apport de Normann Caesar à l'orgue Hammond B3. Neville demeure le véritable maître à bord, ce que ne conteste par Tyrone Vaughan : "c'est étonnant d'avoir quelqu'un comme Cyrille comme leader. J'ai joué plus de 100 shows avec lui et il n'arrête jamais de s'activer, écrire, composer, enregistrer..". L'hyperactif Neville signe ou co-signe avec Walker la majorité des titres, avec une vraie conscience sociale, on pourrait presque parler d'album engagé; financiers, politiques ou pollueurs en prennent pour leur grade. Neville : "L'album entier est destiné à faire une musique joyeuse. Mais tout en faisant la fête nous devons penser à ce qui se passe autour de nous, ce que nous avons vu lors de nos voyages ces dernières années, ce que nous avons vécu personnellement comme citoyens du monde. Nous voulons faire une musique à danser ET à penser en même temps". 
Le disque a été mis en boite en 7 jours aux studios Dockside en Louisiane avec le producteur David Z, à l'ancienne, tout le monde dans le studio, 2 prises maxi par plage, dans des conditions proches du live. "Where there's smoke there's fire" nous décoiffe d'entrée avec son riff quasi hard rock et ses guitares qui claquent, voila un bon gros heavy blues comme on les aime! Mais le RSB a d'autres cordes à son arc comme le prouve "I've seen enough to know", soul dans la lignée du "What's going on " de Marvin Gaye avec un petit quelque chose de Doobie Brothers dans le groove. Soul toujours avec "Blood is thicker than water", sans doute mon titre préféré avec ses percus et ses vibes latino à la Santana. La seule reprise sera "I wonder why" de Pops Staples (des Staples Singers) (1968) qui renvoie au gospel avec ses chœurs, puis du blues avec "I'm comin' home" prétexte à de beaux passages de slide. Blues toujours mais catégorie blues/rock texan à la Stevie Ray Vaughan pour "Everybody pays some dues" avec encore de quoi combler les amateurs de guitares bluesy. "Face of love" arrive 30 ans trop tard, en effet cette ballade slow aurait fait un tabac à l'époque, on aurait autant emballé (ou ramassé de râteaux) là dessus que sur le "Still loving you" des Scorpions! Mais revenons aux choses sérieuses avec "Land of broken hearts" signé Omari Neville, fiston de Cyrille, un solide blues rock riche en échanges de 6 cordes. Nous aurons encore du swamp blues des bayous ( "Spirit man"), un funk New Orleans ("Hooked on the plastique", charge envers le consumérisme) et "Can't waste time" au climat lancinant à la Dr John. On termine avec "Stand up" gospel au rythme qui va crescendo pour finir en folie avec un Neville en transe qui braille "Come together! Come together!", un vrai appel à la révolution qui n'est pas sans évoquer le "Stand" de Sly & the Family Stone.
Si la compo du groupe a évolué, sa musique l'a fait aussi, s'éloignant du coté sudiste des débuts et se rapprochant des sons de la Nouvelle Orleans. Des textes, du groove, un petit grain de folie, des guitares à foison, voila un album qui mixe les influences diverses du combo et s’avère festif et convaincant.

ROCKIN-JL
(article paru initialement dans le N°45 de BCR la Revue)

12 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce groupe que je suis depuis ses débuts. J'ai une nette préférence pour la première période, celle de Devon Allman et Mike Zito et je redoutais le pire avec ces nombreux changements de personnel, mais oh divine surprise ! le combo tient toujours bien la route. Heureusement que le jeu de guitare de Tyrone Vaughan est plus attrayant que celui de son paternel que je trouve pour ma part absolument inécoutable! Largement surestimé le Jimmy Vaughan!

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    1. Beuuhh ... Inécoutable le père Vaughan ?? "Strange Pleasure" et "Out There" ?

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  2. J'aime pas trop le groupe, qui a toujours le cul entre deux manches. Mais j'aime encore moins Jimmy Vaughan, consternante brêle qui ferait passer Doyle Bramhall pour un virtuose.

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    1. Mmmm.... ça sent la provoc ça. (demain matin, à 7 heures, seul, sur le parking de confo ...)

      On n'écoute pas spécialement un musicien juste parce que c'est un virtuose. Ou sinon, on est resté coincé dans les années 80 où un bon musicien était celui qui en faisait des tonnes. Dérapage qui entraîna la folie des shredders et autre crâneurs au kit de batterie tentaculaire.
      Juste une question. Est-ce que les Muddy Waters, Dan Auerbach, John Lee Hooker, George Harrison, Dicky Betts, Magic Slim, Ron Asheton, Tom Morello, Mick Mars, Schenker, Keith Richards, The Edge, etc, etc, sont des virtuoses ?

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  3. Réponse tout à fait subjective of course! Betts est un virtuose, les autres j'en sais rien, Keith Richard n'est pas un virtuose ca au moins c'est sûr! Un virtuose n'est pas qualifié de tel parce qu'il en fait des tonnes , là on a affaire à des "brêles" comme le dit si bien Shuffle dont je partage l'avis sur Vaughan père. Un virtuose c'est un musicien qui me fait vibrer, me transporte avec sa musique, allez en vrac: Jerry Garcia, Jorma Kaukonen, John Cipollina, Clapton, Doc Watson, Jerry Douglas, Duane Allman et Warren Haynes et bien d'autres. Tout à fait subjectif encore une fois !

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    1. On est d'accord. La technique pour la technique, c'est du cirque. Surtout en rock/blues/soul où on peut très bien s'en sortir avec un niveau moyen. Le problème est de savoir rester à sa place et d'être conscient de ses limites. Quand Doyle Bramhall prend un solo avant ou après Clapton, par exemple, on se demande s'il a sa pleine conscience. Quant à Warren Haynes, c'est indéniablement un excellent guitariste, mais il est d'un ennui abyssal. Inversement, Satriani est capable d'enfumer tout le monde sur des blues classiques (cf le concert anniversaire de Fly like an eagle/Steve Miller). Et je confirme que Jimmy Vaughan est une ignoble brêle à la guitare (plantages, son dégueulasse, joue à côté de ses boots...etc): c'est criant dès qu'on le voit sur scène.
      J'étais sur le parking à 7 h; j'ai vu personne.

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    2. J'y étais à 7h03 tapante. Et ... personne ... Toutefois, il m'a semblé avoir entendu quelqu'un courir au moment où j'arrivais.

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    3. Pour être honnête (comme toujours), la dernière fois que j'ai visionné une prestation scénique de Jimmy Vaughan, il alignait des pains à la pelle, comme si sa main gauche souffrait d'arthrose. Bien qu'une fois bien chaud, il semblait tout de même meilleur, c'était un peu décevant. Il paraissait diminué.

      Quant à Bramhall, c'est un funambule qui prend des risques. Au contraire de techniciens, certes impressionnants, mais qui rabâchent des gammes et plans bien huilés.
      Et donc oui, il peut parfois heurter nos fragiles zoreilles. Pourtant, il a la réputation de pouvoir reproduire, d'oreille, ce qu'il entend. Ainsi que, logiquement, ce que l'on lui montre. D'où son activité de session-man.


      (Et Barbelivien ? Il est bon ou c'est une brêle ?? Super-brêle de la morkithue ! )

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    4. Impossible. Mes ménisques en vrac m'empêchent de courir.

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  4. Suivant le Larousse (c'est un dictionnaire)
    Virtuose : instrumentiste capable de résoudre, avec aisance, les plus grandes difficultés techniques.

    (j'me sans d'une humeur taquine c'matin - j'ai dû me lever tôt ... pour rien)

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  5. Et si (si on croit la définition du Larousse) le bon musicien est celui qui, incapable de résoudre, avec aisance, les plus grandes difficultés techniques, préfère les contourner pour inventer son langage propre, apporter de l'émotion, et au final, créer son style ? Exemple, BB King (dont on parle sur une autre toile que ce blog) très rudimentaire dans son exécution du jeu, mais pourtant sensible, reconnaissable, et porteur d'émotion...

    La technique, ça aide. Personne ne peut dire le contraire, non ? A la batterie, j'en fais l’expérience tous les jours. Il y a plein de trucs que j'aimerais faire, que je tente et qui foire, par manque de pratique purement technique. Alors je fais simple, mais j'essaie de le faire bien, juste, au bon moment, et en adéquation avec le reste du groupe.

    Shuffle : tu bosses comment ta batterie, toi ? Tu fais quoi comme exercices ? Une fois la structure du morceau apprise, les mises en places structurelles, les breaks... Comment bosser la batterie ? Depuis quelques mois, j'en suis revenu aux fondamentaux, les croches, avec les accents, sur le 1, le 2, le 3 (je cause ternaire, jazz) les roulements, passer en triolets / croches / doubles croches... La vitesse sur la ride.... Putain, que de lacunes !!!

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  6. Je fais exactement ce que tu dis au dernier paragraphe, les rudiments les uns après les autres, plus des exercices de vitesse à la grosse caisse. Plus, sur un chabada classique, des inversions: CC/charley, puis charley/CC, puis CC/GC, GC/CC...etc. Plus les différentes prises, certains exercices passant bien mieux avec la prise traditionnelle. C'est sans fin....En groupe, je fais aussi comme toi, je me limite au basique. Il n'y a que sur le shuffle, seul truc que je maîtrise, que je m'autorise des écarts et des variations, comme je suis à peu près sûr de retomber sur mes pattes. A force de bouffer des rudiments, tu finis quand même par passer, sans t'en apercevoir, des petites variations intéressantes.

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