mardi 29 novembre 2016

MARK CAMERON "Playing rough" (2016)


Sa notoriété n'a pas (encore) traversé l'Atlantique mais ce musicien de Minneapolis n'est pourtant pas un nouveau venu; voila en effet plus de 40 ans qu'il se consacre à la musique, d'abord sur la scène folk/rock (de nombreux groupes et 5 albums) puis depuis presque une décennie il a la révélation du blues - peut être les fantômes de Muddy et John Lee l'ont-ils visité en songes- et voici son quatrième opus dans le style qui nous préoccupe. Ce songwriter guitariste et chanteur se fait remarquer par son charisme scénique, ses compositions et aussi un joli toucher de cordes. Sa femme Sheri l'accompagne et joue un peu de tout (bongos, shaker, tambourin, flûte, washboard, guiro, carillon, bref, ce qui lui tombe sous la main , à l'harmonica on trouve Bill Keyes et la rythmique est composée de Scott Lundberg (basse) et Dam Schroeder (drums), les chœurs sont assurés par Sara Renner et Tonia Hughues alors que Jason Craft et Scott Sansby font des interventions respectivement à l'orgue Hammond et au washboard.
source:artistecard.com/Cameron
 Décollage immédiat, on quitte son siège et on fonce sur la dancefloor pour remuer sur "Doctor in the house" un honky tonk rockin' blues et les Rockin blues vous vous doutez que j'aime ça vu mon pseudo...L'attaque et le riff rappellent un peu "The house is rockin" de Stevie Ray Vaughan. Parfum Stax et funky avec "Somewhere down the line" où choeurs, harmonica et guitare se répondent puis pur soul avec "Almost" où l'on peut apprécier la voix de Cameron, puissante, avec des accents gopsel. Un petit tour en Ford maintenant avec "Rusty old model T" qui commence en boogie avant d'accélérer en country rock entraînant. "Bluesmans Lullaby" est un slow blues dédicacé à BB King, hommage au géant disparu et aux autres grands anciens du blues. 5 premiers morceaux vraiment variés qui montrent une belle maîtrise du groupe et de son leader dans toutes les facettes du blues. La suite nous offrira aussi de bons moments comme "Hommered by the blues" blues old school comme pouvait en produire dans les années 50 ou 60 Muddy Waters ou Sonny Boy Williamson, "Playing rough" blues rock bien rugueux comme son nom l'indique, "Close my eyes", chanson de prisonniers avec bruits de chaînes et tapements de pieds (les craquements en moins on jurerait entendre un vieux truc enregistré par John et Alan Lomax sur leur magnéto dans un pénitencier), et pour conclure "Borrowed time" nous surprend avec sa flûte qui donne un petit coté jazzy progressif.
Voilà un album intéressant qui aborde aussi bien Chicago Blues, boogie, soul, Delta blues, work song, country, blues rock et montre un bon chanteur guitariste bien accompagné, notamment par l'harmoniciste; un artiste à découvrir que ce Mark Cameron.

ROCKIN-JL
(article parue initialement dans le N°45 de la magnifique revue BCR)

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