ELO l’Ovni du Progressif
Electric Light
Orchestra est
un groupe de Birmingham qui aurait pu rester complètement inconnu, seulement voilà :
la réunion de trois musiciens et une note de violoncelle vont tout changer.
Après avoir fait partie de The Move de 1965
à 1970, Jeff
Lynne, guitariste et claviériste - caché derrière sa barbe et ses lunettes
fumées qui lui donne des faux airs d’Eric Bloom le
guitariste du Blue Oyster
Cult -, Roy Wood multi instrumentiste,
guitare, hautbois, corniste… et une carrure à pouvoir reprendre le rôle de Rubeus Hagrid dans la saga Harry Potter et enfin Bev Bevan, le batteur qui plus tard, le temps d’une
tournée, accompagnera Black Sabbath, vont créer
un groupe d’expérimentation. ELO offrira un mélange de classique, de rock progressif
et de pop. Des années d’existence épisodique, mais toujours derrière eux des
cohortes de fans à chaque apparition ou à chaque sortie d’un enregistrement.
Et côté enregistrements, ils ne feront pas dans le détail : 14 albums
studios, 5 live, 15 compilations et 43 singles. Et les choses ne se feront
pas attendre. Après un premier album au titre éponyme «The Electric Light Orchestra»
sortie en 1971 un
premier single en sera extrait et va mettre le feu aux poudres avec «10538 Overture» qui se classera
au top 10 en Angleterre. Avec ce premier titre le concept ELO est devenu réalité. Mais
des tensions entre Jeff Lynne et Roy Wood amènent ce dernier à plier bagage. Il partira
créer un groupe de glam-rock : Wizzard.
Jeff Lynne deviendra l’unique capitaine
du vaisseau et recrutera de nouveaux musiciens dont le claviériste Richard Tandy qui jouera un rôle essentiel dans la sonorité d’ELO.
Au début de l’année 1973, sort «ELO 2»
avec un titre va encore les faire monter la nororiété du groupe d’un cran : une reprise de Chuck Berry «Roll Over Beethoven». Une version qui va inclure
plusieurs motifs de la symphonie n°5 de Beethoven
et qui deviendra emblématique pour le groupe qui conclut leurs concerts avec
ce titre. Le premier disque d’or arrive
l’année suivante avec «Eldorado» et leur premier hit «Can’t get it out
of my head». Le suivant, chargé d’effets sonores, va assoir leur
popularité aux États-Unis. En 1977 le
double album «Out
of the blues» va faire d’ELO le groupe à voir sur scène. Une
tournée mondiale où le groupe apparait sur scène en sortant d’un vaisseau
spatial, le tout arrosé par des rayons lasers. Plusieurs hits comme «Turn to Stone»,
«Sweet Talkin’
Woman», «Mr Blue Sky», «Night in the City», «Wild West Hero», un album ou le
perfectionnisme et l’admiration inconditionnelle pour les Beatles de Jeff Lynne se
font bien ressentir. Si les 4 de Liverpool avaient survécu à la tempête Yoko Ono, ils auraient surement «sonné» de cette manière. Avec «Discovery» en 1979, le groupe atteint l’apogée de sa célébrité. Teinté de disco,
ce sera aussi la disparition des violons au bénéfice des synthétiseurs, évolution qui ne l'empêchera
pas de faire, encore une fois, une moisson de tube comme «Shine à Little Love».
Jeff Lynne
coécrit la BO du film «Xanadu» avec Olivia Newton
John. Le groupe va encore engranger deux disques de platine. La musique
du film aura autant de succès que le film lui-même. Deux morceaux feront le buzz : «I’m
Alive» et «All Over the World» (Ce dernier que l’on peut aussi entendre dans le générique de fin du
film «Paul»).
En 1981, sort l’album «Time» (Platine
aussi) avec son titre «Hold on Time» et une partie des paroles en
français «♫ Accroches-toi à ton rêve, quand tu
vois ton bateau partir, quand tu sens ton cœur se briser…♪» (Avec l’accent à y accrocher son chapeau !) Son clip qui
sera considéré comme le plus innovant depuis «Ashes to Ashes» de David Bowie fera le succès de l’album. Le groupe commence à se désagrégé avec «Secret Message».
Un double album jugé trop coûteux par la maison de disque. Bev Bevan veut rejoindre Black Sabbath et le bassiste Kelly Groucutt qui officiait depuis 1975 abandonne le navire.
Réduit
à trois, ELO fera un dernier disque «Balance of Power» qui n’aura pas le succès des
albums précédents. Après un dernier concert à Stuttgart en 1986, le groupe décide d’arrêter.
Pendant
cette pause, Jeff Lynne, en homme s’affaire avisé, s'active comme producteur et compositeur pour Georges
Harrison, Randy Newman et Tom Petty. Il produira «The Beatles Anthology» et
fera partie du super groupe The Traveling Wilburys
composé de Bob Dylan, Tom
Petty, Georges Harrison, Roy Orbison et Jim Keltner.
Jeff Lynne |
Il faudra attendre 2001 pour que Jeff
Lynne reforme ELO le temps d’un album «Zoom» avec quelques invités de
marque comme Georges Harrison et Ringo Starr. Du groupe lui-même, il ne reste plus
que Richard Tandy au clavier et parmi les
nouveaux musiciens la petite amie de Jeff Lynne,
Rosie Vela. Nouvelle éclipse pour ELO,
mais un regain d’intérêt du public pour le groupe donnera l’occasion d’un
concert à Hyde Park en 2014 devant
50.000 personnes. Jeff Lynne commencera à
enregistrer un album qui sort en novembre 2015
«Alone in the
Universe» sous le nom de Jeff Lynne’s ELO.
Electric Light Orchestra reste un groupe à part dans le rock par son
innovation musicale et son sens de la mélodie. Mais à la différence de son
avatar, ELO
n’a pas été un Ovni dans le ciel du rock progressif.
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