Derrière "They call me Rico" se cache le bluesman canadien Frédéric Pellerin; ce nom de scène évoquera à l'amateur de blues de fameux titres de grands anciens du blues: Muddy Waters, Big Mama Thornton ou Big Walter Horton (respectivement" they call me Muddy Waters", "they call me Big Mama", "they call me Big Walter"). Installé dans la région lyonnaise, l'ex chanteur du groupe rock québécois Madcaps signe son troisième album en solo, c'est le cas de le dire puisqu'il se produit le plus souvent seul, en homme orchestre. Pas solitaire pour autant il se fait accompagner ici selon les titres de claviers ou de violon (Charlie Glad ), d'une lap steel guitar (Nicolas Grimard), ou de la basse de Dominique Laroche . Rico signe tous les titres et tient guitares (resophonic, électrique) , drums et chant. Un disque enregistré en live et en analogique et masterisé à London par Ray Staff (Led Zep, Sabbath, Stones, Clash, un sacré CV!)
Ce qui frappe d'entrée avec "This time" c'est l’énergie dégagée par le bonhomme et sa guitare électrique dans ce blues rugueux allégé par les notes de piano honky tonk; les effets sur la voix renforçant le coté roots. Avec "Down down down" on se prend à se lever et danser sur ce rock/folk baltringue quelque part entre les Stones et les Pogues! C'est festif et entraînant avec encore un piano qui marque le rythme, sans oublier un sacré solo de gratte.
On change encore de genre avec "We'll meet again" une belle ballade nonchalante qui chasse sur les terres d'un JJ Cale ou d'un Ry Cooder, avec un effet country apporté par la lap steel; un titre que l'on retrouvera en fin d'album dans une superbe version acoustique avec Rico qui sort son l'harmonica, effet western/soleil couchant sur grands espaces garanti..
Retour au blues avec "The first" , un delta blues moderne et distordu ou plane l'ombre de RL Burnside, le son de l'écurie des artistes du label Fat Possum, avec une touche country apportée par la lap steel. "Treat me like a dog" a en plus un coté punk déglingué, d'ailleurs le titre lui même évoque le "I wanna be your dog" des Stooges, hasard ou coïncidence...
Avec "Lonely bee" on a droit un blues brutal et lancinant, mais qui ne donne pas le bourdon, tandis que "Everylasting kind" lorgne vers le rock country/folk avec cette fois l'apport du violon. On termine avec "Lights go out", du boogie blues bien gras avec un coup d'orgue "Doorsien" et "Song for Léon" qui ramène au Led Zep de "Physical graffiti" voire aux Stones de "Beggars banquet" ou "Exile on main st."
On le voit, c'est un album éclectique de blues roots et rock à la fois, parfois sauvage parfois plus mélancolique (comme "we'll meet again"). Bon d'accord rien de bien révolutionnaire là dedans mais c'est bien joué et dégage des ondes revigorantes et pourrait au final plaire aux amateurs des Black keys ou autres White stripes ou Jon Spencer comme à ceux de Boo Boo Davis, Junior Kimbrough ou autres anciens bluesmen du Mississippi. Un petit bémol pour être pointilleux avec les effets sur la voix qui gagneraient sans doute à être plus discrets mais pas de quoi gâcher la bonne impression sur cet album et cet artiste talentueux dont les prestations live sont emballantes aux dires de ceux qui l'ont vu (dates sur son site).
(they call me) "Rockin"-JL
mardi 28 juin 2016
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