lundi 30 mai 2016

Le temps d’un album... Maudit soit-il ! (part I) – par Vincent le Chaméléon




Au milieu de cet imbroglio de styles que compte la musique Rock, il est souvent difficile de s’y retrouver… convenons-en. Tenez ! Même dans cet univers où se côtoient Hard Rock et Heavy Metal, les ramifications sont devenues si nombreuses ces 15 ou 20 dernières années que même dans ce domaine peuplé de grosses guitares et de batteries tonitruantes, il est là aussi devenu de plus en plus difficile d’y retrouver ses petits.
Voilà s’en doute pourquoi tant de fans ne supportent pas que l’on vienne les bousculer dans leur petit confort. Ou plus surement dans leurs habitudes. Imaginez alors le cataclysme, l’incompréhension, la colère “rouge sang” qui s’emparera de la plupart de tous ces Die Hard, lorsque leur groupe chéri prendra le pari de s’écarter du droit chemin sur lequel il avait construit une grande partie de son succès le temps d’un album.
Car oui ! Le temps d’un album, tous furent conspués et désavoués par la majorité de leurs dévoués fans. Il faut dire que certains l’auront tout de même bien cherché !

Je vous propose donc de remettre en lumière quelques-unes de ces œuvres “maudites”, qui eurent tôt fait de faire revenir dare-dare au bercail quelques-unes de ces éminentes brebis, momentanément égarées. Bêêêê ! bêêê !!!

MOTÖRHEAD Another Perfect Day (1983)

Tenez ! Commençons par notre Père à tous. Monsieur “droit dans ses bottes”. L’homme que nous continuerons d’admirer pour l’éternité, tant il était, il y a bien peu de temps encore, le héros de toutes les chapelles du Rock. Lemmy “F**king” Kilmister.
En 1983, suite au départ soudain de son guitariste Fast Eddy Clark, Lemmy recrute, au grand étonnement de tous, l’un des guitaristes de Thin Lizzy.
Brian Robertson, s'il sera toujours reconnu comme un excellent guitariste à la technique affutée ne s’accordera pas du tout à l’image furieuse et bruyante du bombardier MOTÖRHEAD. Il faut dire que le caractériel guitariste ne favorisa en rien son intégration aux côté du patron. Oser venir se pointer sur scène en short et en tenue rose flashy, les cheveux courts teintés, voilà de quoi rendre fou même le plus tolérant des fans du combo. Outre le fait que les longs solos très mélodiques de Robertson ne se fondaient pas forcément dans cet univers-là, je pense que ce cinquième album de MOTÖRHEAD fut surtout massivement rejeté par les fans du fait des frasques de ce nigaud de Brian. L’album ? Du pur MOTÖRHEAD pardi ! Augmenté d’un sens un peu trop appuyé de la mélodie aux niveaux des guitares… Forcément.
La formule ne sera bien sûr pas reconduite, même si aujourd’hui Another Perfect Day est presque devenu un album culte du groupe. Du moins aura -t-il été réhabilité à sa juste valeur. Lemmy en avait d’ailleurs joué 2 extraits lors de sa tournée de 2004 promouvant l’album Inferno.


HELLOWEEN Chameleon (1993)

XXXXXXX
Comment croire qu’un cinquième album porte à ce point la poisse. Car c’est bien le cas de celui des allemands de HELLOWEEN dont je m’en vais vous compter deux mots.
En 1993, quand parait Chameleon (et sa pochette nullissime), HELLOWEEN est l’incarnation même du Hevy Metal teuton. A savoir une voix assez haute perchée, des twins guitars affutés à la sauce Iron Maiden et/ou Judas Priest portés par des tempi plus proches des 170 bpm que des 120. Semblant clairement vouloir se défaire de ses trop grandes influences passées, le groupe choisi le pari audacieux d’aller souvent là où personne ne l’attendait.
Non content de nous offrir là sa meilleur production en terme de son, les Allemands continueraient tout de même d’œuvrer dans les rouages d’un Hard/Metal d’assez haute volée à défaut d’être aussi métallique que ne l’avait envisagé les fans.
Cette tentative d’aller parfois vers des choses plus ambiantes ou atmosphériques (entendez par là Progressif), ainsi que cette tentative d’y inclure parfois des sonorités (cuivres) allant aux antipodes des lignes directives qu’imposent d’ordinaire le style Heavy Metal du milieu des années 80, et vous comprendrez que 95% des fans de HELLOWEEN aient crié, non pas Aline, mais belle et bien à la trahison. “C’est pô du Helloweeeen !!!” 
Aller comprendre pourquoi, c’est justement le seul album de ce groupe que j’aime vraiment.

Peu après ce cuisant échec commercial, le batteur fut renvoyé, à cause de sa forte dépendance aux drogues, tandis que le blond Mickael Kiske tira sa révérence peu de temps après, s’éloignant même complètement de la sphère Metal. Lui qui en aura été l’un des plus éminents représentant, vocalement parlant. De quoi s’arracher les cheveux ! Et pour cause, il est chauve comme un œuf aujourd’hui.   

MEGADETH Risk (1999)

Au moins celui-ci fut-il annoncé comme tel, jusque dans son intitulé. Le 8ème album des Trashers de MEGADETH (le nom le plus con de toute l’histoire du Metal soit-dit en passant) emmené par l’ex Metallica Dave Mustaine est-il incontestablement l’album le moins Megadeth de tous les MEGADETH ? Risk scellera d’ailleurs la longue collaboration du guitariste Marty Friedman avec Mustaine et pour toujours.
L’enregistrement et la réalisation de ce disque, excellent au demeurant, fut confié pour la deuxième fois au producteur et guitariste de sessions Dan Huff. Voilà déjà de quoi s’étrangler, tant ce nom, a une certaine période, fut totalement assimilé à la scène Hard FM. Dan Huff n’étant rien moins que l’excellent guitariste/chanteur du groupe de Hard FM Giant. Mais contrairement à Crypting Writing son prédécesseur, il faudra bien admettre que Risk n’est en rien un album de Metal et encore moins de Trash Metal.
Sous couvert d’une production rutilante, Dan Huff a sans doute trop voulu orienter le groupe dans une direction qui, de ce fait, n’en faisait plus le même groupe. Ce disque, je le dis, est excellent. Il n’empêche qu’au regard de tout ce qu’avait déjà produit le groupe, Risk n’aurait pas dû être estampillé du label  MEGADETH. Tout d’abord, on remarquera surtout que les tempos se sont beaucoup ralentis. De même vous n’entendrez pas la moindre double grosse caisse dans le jeu du remplaçant de Nick Menza. L’excellent Jimmy DeGrasso frappe dur, certes, mais Risk œuvre plus clairement en territoire Hard Rock avec même quelques beaux relents de Hard FM par endroits. A l’aube des années 2000, Dave souhaitait-il créer son propre Black Album en réaction au succès gigantesque que ses ex camarades de Metallica avaient récolté quelques années plus tôt ? Nul ne le sait. Reste que, si l’on parvient à faire abstraction du passif d’un tel groupe, Risk mérite qu’on lui consacre tout l’intérêt qu’il mérite, tant ce disque est remarquable du début à la fin.

Tiens donc ! En parlant de Metallica...

METALLICA St Anger (2003)

Si les Four Horses Men auront eu leur lot d’attaques en règle au cours de leur carrière, St Anger est l’album qui aura catégoriquement déplu à la majorité d’entre nous. Écrit dans un contexte des plus chaotique il est vrai (l’alcoolisme de James Hetfield, les querelles intestines, la démission du bassiste Jason Newsted, et enfin une grosse thérapie de groupe), St Anger (Sainte Colère), si il est bien Metal dans le fond comme dans la forme aura fortement déplu pour deux raisons majeurs. La première incombe au choix du producteur et de Lars Ulrich coupable d’avoir affublé à la batterie un son de caisse claire aussi déplaisant. Une faute de goût incompréhensible et qui n’aidera en rien l’album à sa réhabilitation. L’autre point qui aura fortement chagriné les fans, c’est que Kirk Hammet aura, lui, fait le choix tout aussi curieux de n’y délivrer aucun solo tout au long du disque. Vous y croyez-vous ?!!! Un album de Metal sans le moindre solo de gratte… Pfff ! Aaarrgh ! Grrr ! Au bûcher. En un mot comme un cent, soyons clair, aucun morceau n'est transcendant sur cet opus...


Dans l'ordre et successivement :
  • Motorhead “Dancing on Your Grave”
  • Helloween “When the Sinner”
  • Megadeth “I’ll Be There for You”
  • Metallica ‘’St Anger”



10 commentaires:

  1. Dans un style moins hard, Queen avait pondu "Hot Space" en 1982. Un album plus disco-funky que ce qu'ils avaient fait auparavant et qui a été très critiqué et décrié. Tu parles de "Another Perfect Day" de Motörhead, pondu juste après le très bon "Iron Fist" et tu te demandais si Motörhead était foutus ! Idem pour "St Anger" c'est à partir de la que j'ai pris mes distances avec Metallica, et même "Death Magnetic" cinq ans plus tard ne m'a pas reconcilié.

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  2. Vrai que celui ci de Queen est sans doute le plus haïe de toute la discographie du groupe. Mais comme tu le mentionnes ici, mon dossier en deux parties ne s'attardera uniquement a la sphère vraiment Hard et Metal. Comment veux-tu que je m'en sorte sinon ?! ;-)

    Plus triste est la nouvelle du décès brutal de Nick Menza. L'ancien batteur de Megadeth est décéder subitement a l'age de 52 ans d'une crise cardiaque apparement. Sur scène !

    Rest in Peace ! (les connaisseurs comprendront).

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  3. Tu t'en sortira !!! Pour Nick Menza j'ai appris çà ! La liste continue à s'allonger !

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  4. Ouaip, j'ai un vague souvenir de Robertson en short (à la mode Véronique & Davina - super !-), avec les jambes de grives ; mais était-ce bien sur scène ?
    Quant à la teinture, je ne crois pas. Robertson (en bon Écossais) est roux, et cela c'est plus remarqué dès qu'il a coupé sa tignasse. Il me semble d'ailleurs qu'il lui avait déjà donné son compte. Cependant, il avait ce bandeau en éponge, de couleur flashy, qui dénotait fort. Le syndrome Knopfler.

    Lemmy aimait bien Robertson (d'autant plus qu'il ne faisait pas semblant de boire ...). Cependant ce dernier avait trop voulu prendre l'ascendant. Non pas pour prendre la place de leader, pas le moins du monde, mais pour faire évoluer la musique de Motörhead vers quelque chose de nettement plus mélodique (tu m'étonnes). A ce sujet, la BD présente dans le vinyle est d'ailleurs sans ambiguïté.
    Robertson voulait même que Lemmy joue, sur certains titres, de la basse autrement. C'est pourquoi, il a réenregistré de nombreuses parties de basses sur une vieilles Telecaster accordée plus bas. La nuit, à l'insu de tous ... N'avouant le méfait qu'une fois le produit emballé. Sacré Brian.
    J'l'aime bien ce Brian.

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  5. Cher Bruno saches que mes sources sont absolument fondées puisque émanent de Lemmy hymself. Quant a Robertson: Un bandana + Un short + les cheveux court frisés comme un mouton + des tenues roses et flashy, sacre bleu !!! Motörhead c'était quand même pas d' la musique de PD à la base ?!

    LOL !!!

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    1. Roses ? Vraiment ? Seulement le short je pense (du moins les photos que j'avais pu voir - où le short était plutôt entre le bordeaux et le ... fuchsia. Peut-être emprunté à une copine), Brian restant - en principe - fidèle à ses tee-shirts sans manche ou la chemise étriquée (une taille en -dessous).
      Le père Lemmy, très certainement choqué, a dû, avec le temps, exagérer la chose (perturbé par tous les cauchemars qu'il dut faire ...).

      Maintenant, entre nous, le look Motörhead, c'est aussi celui qui est parfois adopté, peu ou prou, par certains S.M. (voir le moustachu de Village People ...).

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  6. Bruno ???!!!

    Que sont ces propos blasphématoire a l'encontre du tout puissant Motörhead? Aargh ! Comme oses-tu comparer les tenues de cette institution du Rock certifiée "graisseuse" sans concessions avec celui de ces "biiiiiiip" de Village Pipôle ?

    Du goudron et des plumes, voilà ce qui t'attend Bruno. Non mais des fois !

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    1. Nan.. c'que je voulais dire c'est juste que l'habit ne fait pas l'moine.

      Je ne cherche pas à manquer de respect au père Lemmy (d'autant plus que l'on m'eût un temps affublé de ce surnom, que j'portais des tee-shirts que j'avais décorés de l'emblème de son groupe dès l'année 1979, et que j'passais le soir, dans la rue, les K7 d'"Overkill", "Bomber" et "Motörhead" en boucle - mais un poste-k7, pour détaler, c'était pas terrible -).
      Toutefois, pas d’idolâtrie. Y'a pas d'saints en ce bas monde... chacun à ses zones d'ombres.
      (Je ne sais plus à quel "sein" me vouer ... ?)

      Par contre, en recherchant sur le net des photos d'archives de Brian, à la fameuse époque, je suis tombé sur des photos de Philty... en short. Et je me suis aussi souvenu de Lemmy en tenue estivale. Néanmoins, le short de rigueur était alors un vieux jeans coupé.
      J'ai aussi trouvé une photo du trio de choc avec un Lemmy hilare qui paraît se moquer des frusques de Brian.

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    2. Tout comme toi, ma réponse était évidemment emprunte d'humour et de dérision a ton égard.

      Lemmy en short moule paquet et jean's. Lui même en parle dans son bouquin ou les mecs d'Anthrax se fichaient un peu de lui. Il leur avait juste rétorqué que quand il faisait vraiment chaud l'été, pourquoi ce vêtir autrement. Tout ça on imagine avec son humour a lui on s'en doute.

      Sûr qu'il y a un paquet de photos qui valent leur pesant d'or. LOL !

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    3. Étonnant de la part d'Anthrax, vu que l'on voyait souvent, di moins dans les années 80, ces gars en short et en bermuda (le look skater).
      Par contre, question look, dans les années 80, il y a eu une belle collection d'as de pique. Heureusement que le ridicule ne tue pas...

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