FUTURS EX (2007, sortie Mai 2016)

Futurs Ex, késaco? Un éphémère groupe formé en  2006 et dissous  deux petites années plus tard et  composé de trois musiciens connus pour leurs participations à des groupes actifs dans les années 80, une sorte de "super-groupe" hard punk en quelque sorte donc . On ne présente plus Pat Kebra (chant, guitares) , ex leader du groupe punk Oberkampf (1978-1985) revenu récemment dans l'actu musicale avec d'excellents albums solos (liens vers "Decoffrage" et  "Electrosensible" ) et son propre label. Les deux autres sont le bassiste RXC qui sévit à la basse dans le groupe nordiste WC3 (ou "A 3 dans les WC") de 1978 à 1984, combo plus new wave que vraiment punk, plus prés des Stranglers que des Sex Pistols, il officie en ce moment avec les Fab Mods et enfin derrière les fûts Thierry Gaulme, qui lui vient de la vague du  heavy français des 80's, puisqu'il est l'ex batteur d'Attentat Rock, pas si ex que ça d'ailleurs puisque le gang s'est reformé récemment.
Ils enregistrent les  présents titres en 2007 mais le projet va dormir dans des cartons (même si un EP 4 titres sortira  en 2008) avant d'être remastérisé et enfin sortir en ce mois de mai 2016.
Vu le CV des trois lascars on se doute un peu que ça va faire dans la dentelle mais plutôt envoyer du lourd...

Ce qui va effectivement se vérifier au long des 11 titres, tous signés Kebra/RXC sauf 2 reprises: "Je te hais"  adaptation et détournement par le parolier belge jacques Duvall ("Banana split" de Lio c'est de lui, il a aussi travaillé entre autres pour Alain Chamfort et Jane Birkin) du "Ti amo" d'Umberto Tozzi et voir cette bluette romantique passée à la moulinette punky est franchement réjouissant..
La seconde cover est "Lucifer Sam" des Pink Floyd, un morceau de Syd Barrett présent sur "The piper at the gates of dawn" (1967), le seul titre en anglais du disque.
Parmi les autres compos mes préférences vont vers le morceau titre "Futurs Ex" qui joue avec les mots, détournant au passage le slogan punk "No futur" , un punk rock énervé (pléonasme) avec un bon solo de Kebra. Humour et dérision pour "Le rendez vous des fous"; plus sérieux en revanche "Droit dans le mur" qui dénonce l'immobilisme qui mène l'humanité à sa perte "On en est sur on va droit dans le mur/on va se presser de ne pas bouger/ on va tout faire pour ne rien faire").
Humour coquin avec "Téléchargez moi" ("Laisse moi t’entraîner dans la virtualité/ laisse moi décharger ma clé USB") ou "Je ressasse" ("Je ressasse sans cesse/ je flashbacke sur tes fesses") , Bah, "Il vaut mieux en rire" comme le proclame le dernier titre..
D'ailleurs c'est ça qui prédomine dans cet album sans prise de tête, festif (à part le titre plus sérieux dont je parlais), ou humour et énergie cohabitent et où guitares et mots sont bien acérés;  il aurait été vraiment dommage que tout ceci reste dormir dans un placard.

Rockin-JL