On ne présente plus Guy Davis, chef de file du blues acoustique New
Yorkais, même si son blues est plus roots qu'urbain. Un nom qui
compte sur la planète blues, au même titre que son grand pote Eric
Bibb. Ce chanteur/songwriter attaché aux racines du blues a déjà
eu l'occasion de jouer sur scène les rôles de Robert Johnson et de
Sonny Terry, voici son 17eme album depuis 1978, chez Dixiefrog,
son second pour le label à la grenouille.
Multi instrumentiste il y assure les guitares acoustiques 6 et 12
cordes plus banjo, harmonica, claviers et percussions. Il est
accompagné de Professor Louie (piano, orgue Hammond) et d'une partie
de son groupe les Crowmatix: John Platania (slide, guitare
électrique), Gary Burke (drums); plus Mark Murphy (basse, cello) et
Chris James (mandoline, guitare rythmique). Aaron Louis Hurwitz a
collaboré plus de 15 ans avec The Band, c'est même Rick Danko qui
lui a trouvé ce surnom de Professor Louis.
8 originaux et 5 reprises au menu de ce nouvel opus qui démarre avec
le morceau titre "Kokomo Kidd", blues acoustique bien
rythmé emmené par le jeu en finger picking de Davis qui nous
replonge en pleine prohibition avec l'histoire de ce petit employé
black de la Maison Blanche, Elmer Kidd, pourvoyeur occulte de bibine,
drogues ou filles pour les hautes sphères, légende ou réalité?
Country/folk avec "Wish I hadn't stayed away too long" qui
rappelle que Davis est un fan de Pete Seeger, pionnier de la protest
song, décédé en 2014 à 94 ans. Je relève aussi un morceau
hommage à Sonny Terry "Like Sonny did" sur lequel Davis
joue l'harmonica à la façon du maître, "Maybe I'll go"
que Davis reconnaît emprunté en partie à Mississippi John Hurt et
"Have you ever loved two women" avec en invité
l'harmoniciste italien Fabrizzio Poggi. Du coté des reprises, une de
Bob Dylan "Lay lady lay"où l'on remarque le piano de Prof
' Louie et la guitare électrique de Platania. Sur le classique de
Willie Dixon "Little red rooster" un vieux pote de Davis
s'invite, Charlie Musselwhite et son harmonica, pour une superbe
version à la cool. Autres covers celles de "Cool drink of
water" de Tommy Johnson, "Bumblebee blues" de Amos
Easton, grand nom du Piedmont blues et enfin, le hit de Donavan "Wear
your love like heaven", dans un étonnante version reggae
inspirée par Bob Marley pour clore ce bel album plein de virtuosité
et d'une écoute très agréable.
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