vendredi 12 février 2016

BRUCKNER, MOZART ET MOI par Luc B.


Notre éminent musicologue Claude Toon avait déjà évoqué dans ses articles ce concerto n°24 de Mozart, et cette symphonie n°5 de Bruckner. Toutefois, mais sans vouloir remettre en cause les compétences de mon collègue, proposer une analyse un peu plus pointue de ces œuvres ne me semble pas superflu. Notamment lorsque Claude affirme, je cite, que « le scherzo est souvent le point faible des symphonies de Bruckner du fait de leur formalisme da capo avec un trio central ». Je dis foutaise ! Et j’en veux pour preuve les mesures 137 à 162, où les trémolos de cordes reposent sur une alternance canonique et cyclique traitée en double fugue typiquement brucknérienne, que les contre-points de hautbois viennent orner de motifs cadencés en pizzicati, soutenus par d’émouvantes variations en mode mineur.
Bon, euh... okay, personne n’est dupe… pardon Claude...
Je suis allé écouter un concert de musique classique. Mon premier. A la Philarmonie de Paris, où siège – quand il n’est pas en tournée - l’Orchestre de Paris. Bon, premier constat, le public est bien mis, et au bar, le verre de Sancerre est à 8 euros. Je ne sais pas si le Classique se démocratise - oui, ai-je envie de dire puisque j’y étais - mais tout de même, on ne se pointe pas écouter du Bruckner vêtu un tee-shirt Motörhead, un paquet de Chips à la main. D'ailleurs, on ne mange pas, on ne boit pas, on ne prend pas de photo (je vous ai quand même ramené des souvenirs), on éteint son téléphone. 
Lars et Paavo
La salle est grande, 2500 places. Des rangées de fauteuils devant la scène, mais aussi derrière, sur les côtés, et au-dessus, partout, des balcons, des petits ilots comme suspendus à 20 mètres du sol, un arrière goût Art Nouveau avec ce décorum galbé.  Ca a de la gueule. C'est propre, c'est neuf. Bon, suivant l'humeur, ça peut aussi rappeler la base lunaire dans Cosmos 1999...  La scène est en bois clair, des pupitres partout, et quatre contrebassistes finissent leurs gammes. Dans leurs cas, ce ne sont pas leurs instruments. Les plus volumineux (contrebasse, timbale, piano) appartiennent à l'orchestre, restent sur place. Plus pratique quand on vient bosser en métro. Par contre, une violoniste ou une flutiste viendra avec son propre matos.  

A 20h30 pétantes, les lumières se tamisent. Bruissement des programmes qu’on referme. Entrée des musiciens, 15 femmes et 35 hommes, qui s’installent pour la première partie, le concerto de Mozart. Rituel : le premier violon entre en dernier, joue un la sur le piano à destination du premier hautbois, qui sera chargé de transmettre la note aux autres. D’abord pour les flutes, puis les contrebasses, et les violons. C'est donc le hautbois qui donne le la dans un orchestre, sur demande du premier violon.
Le chef d’orchestre Paavo Järvi et le pianiste Lars Vogt entrent sous les applaudissements. One, two, one two three… non, j’déconne… Le chef lève sa baguette, et vlan, ça part au quart de tour, l’allegro, le larghetto, puis le final. L’orchestre dialogue avec le piano. Lars Vogt s’éponge le front dès qu’il a une main de libre. Il vit sa partition, se dandine comme Ray Charles, grimace. Il y a un pupitre pour deux musiciens. C'est toujours le même qui tourne les pages. Hasard ? Convention ? C’est un orchestre permanent, donc constitué de salariés. Ça fonctionne au forfait, le premier violon est mieux doté que ses camarades. Et y’en a qui bossent plus que d’autres, je ne dénonce personne, mais le joueur de timbale est intervenu 7 secondes en tout…
Ce qui est le plus hallucinant, c’est le son. L’acoustique. Petit rappel, aucun instrument n’est amplifié. Le plus incroyable est d’entendre la moindre flûte traversière, ou mieux encore, les pizzicati sur les contrebasses, comme d’infimes bourdonnements. Les crescendos sont impressionnants, surtout dans la symphonie, lorsqu’on part d’un seul petit son, jusqu’aux vrombissements de l’ensemble. Bon, le souci, c’est qu’on entend aussi les toux… C’est terrible, y’a toujours un vieux qui s’étrangle au moment fatidique ! Le truc, c’est d’attendre entre deux mouvements, et là, les éternuements se déchainent ! Bizarre, pour ACDC au Palais des Sports, c’était pas comme ça, on pouvait s’moucher quand on voulait.
fin du concerto, le pianiste s'incline devant moi
Tonnerre d’applaudissement à la fin du concerto, Järvi et Vogt saluent, sortent, reviennent, repartent, genre les costumes sont de Donald Cardwell. Peut-on, dans un tel lieu, hurler « une autre, une autre, one more for the road ! » ? Inutile, car c’est prévu ! Par tradition, le pianiste revient pour jouer en solo, ici une petit pièce de Chopin, hop la, au débotté, sans partoche. Un concert repose sur un cérémonial. A la fin du concerto, Paavo Järvi demande aux flûtes et hautbois de se lever, et de saluer le pianiste. Qui se courbe à son tour. Puis au tour des violons. Entracte de 15 minutes. La régie s’affaire, on rajoute des chaises, des pupitres, les musiciens seront 90 pour la symphonie de Bruckner.
entre-acte : disposition de la scène pour la symphonie
J’avais relu l’article de Claude. Je confirme, ça commence par quatre notes, symétriques, qui montent et descendent. Y parait que Bruckner, c’est souvent ça. Les montagnes russes. Je cite Claude Toon : « je ne vous cacherai pas qu'une bonne mémoire auditive est de mise pour savourer toute la complexité du morceau ». I want, my nephew ! C’est parti pour 1h10. C’est ça qui change la donne. D’habitude, on voit des gars qui font des chansons, plus ou moins longues, mais on sait qu’on en entendra une vingtaine à la suite. Là, c’est une seule, de 70 minutes ! Il ne faut pas perdre le fil. D’autant que j’ai trouvé (accrochez-vous, voici mon analyse musicale de l’œuvre) peu de mélodies auxquelles se raccrocher. Les motifs sont courts, Bruckner joue sur les répétitions. L’Hymne à la joie de Beethoven, ou son Concerto de l’Empereur, le trio de Schubert qu’on entend dans BARRY LYNDON, même la Lettre à Elise, voyez, ce sont des mélodies qu’on connait, qu’on retient, dont on peut dire ah bah ça c’est joli.
Dans cette symphonie, c’est moins le cas, je trouve. Y’a pas de solo. Le premier violon joue avec le groupe de premiers violons. Et là on apprécie les grands orchestres, comme ce passage ou le chef donne la parole aux contrebasses, des phrases reprises par les violoncelles, puis s’ajoutent les altos, puis les violons… les superpositions de couches, c’est impressionnant ! 

on s'accorde avant l'entrée du chef, debout devant, le 1er violon
Paavo Järvi est très vivant, il pointe les groupes, les sous-groupes, les individus. Je l’ai vu plus d’une fois insister auprès d’un violoniste, le secouer presque, penché sur lui, la main quasiment sous son nez, du nerf bon sang ! La tête des musiciens est révélatrice. Pour la plupart, on reste digne, poker face. Les pieds ne battent pas la cadence (sauf un, violoniste, mais timide...), on fixe la partition, et on compte ses mesures ! Mais certains mettent du sentiment, comme le violoncelliste juste devant le chef. Un vrai tragédien, les mimiques, les doigts tremblotants avant de frapper les codes, les coups d’œil complices, extasiés. Certains échangent un sourire, voire un mot. Mais rapide. Le chef veille...
Paavo Järvi
Pour le dernier rang des violons, ceux placés juste devant les trombones, trompettes, cors, les dossiers de chaises sont munis de plaques de plexiglass incurvées. Ca protège les oreilles des sons trop forts. On voit ça aussi parfois dans des concerts de rock, pour isoler la batterie, et éviter que le son direct n’aille se balader dans les micros voisins (de la basse généralement). Protections nécessaires, car le final, oh bon sang, ça monte, ça enfle, ça gonfle, ça rugit, à droite, à gauche, ça se crispe sur les accoudoirs, les yeux en bille ronde, Paavo Järvi lance ses derniers assauts, comme les vagues qui n’en finissent pas de se briser sur la berge, vas-y le timbalier, nom de dieu, cogne, éclate-toi les mailloches mon gars, c’est ton quart d’heure de gloire, chauffe Marcel, chauffe ! Et une seconde après : silence. Le vide. Vertige. Ovation.
Cérémonial encore, sorties et entrées du chef, serrage de main au premier violon, puis le chef désigne des groupes pour saluer ses musiciens, félicitations, levez-vous siouplait pour le public, applaudissements nourris, les contrebassistes vous êtes déjà debout, restez-y, et le jeune brun, tout au fond : le joueur de timbale, qui sur cette symphonie s’est déchainé, et coiffe tout le monde à l’applaudimètre, un tonnerre ! Paavo Järvi sort, pendant que les musiciens se congratulent. Ca reste digne, hein, pas de tapes-m’en cinq, mais on se claque la bise parfois. Et déjà la régie installe un orgue monumental sur scène. Car depuis 7 mois, Michel Garnier harmonise les 6055 tuyaux du nouveau bijou de la Philarmonie, l'orgue le plus puissant d'Europe ! Il y travaille chaque nuit, dès les représentations terminées, dans le silence absolu. (y parait que Jean Nouvel faisait la gueule, car les tuyaux verticaux détruisaient l'harmonie de son architecture !!).
Voilà, c’était ma première expérience. Dépucelé par Bruckner. Prochaine étape de ma formation, un opéra de Wagner. Mais je peux attendre, hein, ça presse pas… Arrrghhhh, quatre heures, et en allemand… Remarquez, j’avais assisté à une représentation de La Flute Enchantée, de Mozart, et ouais, le Wolfgang himself, oui monsieur… sous un chapiteau, une troupe de douze chanteurs, le public assis sur les bottes de paille. Champêtre, mais du Mozart quand même.
Dans le cadre de nos échanges culturels, je vous annonce que Claude a été voir un concert de MC Mateube, de la Tribal Gangsta'House matinée de Deep Garage Sound, il proposera son compte rendu prochainement, dès qu’il aura retrouvé ses oreilles.

Dans les articles de Claude, y'a toujours des vidéos. J'ai pô celles du concert, bien entendu. Je me rattrape : La 8ème de Bruckner de même dimension que la 5 (analysée par le brillantissime Claude dans une chronique à propos du CD du maestrissime Herbert von Karajanissime il y a un mois – clic). Ici Paavo Järvi dirige l'orchestre de Francfort.
Et puis encore Chopin et un Nocturne joué par Lars Vogt en bis après un 3ème concerto de Beethoven à la philharmonie de Berlin :

15 commentaires:

  1. Waouh ! Se faire dépuceler par une symphonie XXXXL du cher Anton, fallait oser… Moi, j'aurais été plus timide, genre, la "petite musique de nuit"… Comme nous disait un prof il y a bien longtemps : "qui peut le facile peut le difficile", certes mais quand même…

    J'adore ton récit à la Flaubert de cette soirée… Hein, ça jette !

    C'est drôle cette perception de l'écriture de Bruckner quand tu écris "Les motifs sont courts, Bruckner joue sur les répétitions" car par définition même de sa technique, c'est tout l'inverse : des thèmes très longs de 10 à 20 mesures parfois (mais sécables comme les comprimés) et un contrepoint tordu qui exclue les répétitions ! Cela dit… pas de "riff" pour reprendre la rhétorique rockeuse, mais :

    J'explique : Exemple du plan analytique du final : une forme sonate double fugue (merci M'sieur Desclouds) :
    635 mesures ; 39 parties différentes (strettes, divertissements, sujets, renversements, etc…) bref un plan de deux pages écrites en petits caractères, donc de la fantaisie à n'en plus finir.
    Par contre, oui, tu n'as pas complètement tort dans ton impression car le début du thème principal est énoncé en partie et arrive comme un cheveu sur la soupe aux mesures 11, 23 et 29. Soit deux petites mesures répétées trois fois à la clarinette ; et entre chaque intervention : un rappel d'un thème pris dans chaque mouvement précédent. Donc ça fait bien un tout avec des répétitions, mais astucieusement mélangées. Mais diable, il faut s'y retrouver, j'avoue… Ce p**n de thème principal n'apparaît en entier qu'au bout de 20 min pour annoncer la coda conclusive…

    Pour être tout à fait honnête, pour ce final, il m'a fallu attendre 17 ans et l'écoute du CD par Gunther Wand avec la NDR de Hambourg sur un autoradio pour me dire : bon sang, mais c'est bien sûr !! Avant je trouvais la chose un peu "choucroute".

    Pas mal le Paavo dans la 8ème… Clair et aéré, pas du Bruckner teuton dans le mauvais sens du terme.

    A propos des cérémonials, quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi dans les concerts pop-rock, alors que l'on paye (parfois cher) des places assises, tout le monde fini debout à balancer les bras comme lors d'un sacrifice au dieu Baal ???

    Pour une vidéo de rêve de cette 5ème : https://www.youtube.com/watch?v=CgXBp-oEIR0

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    1. Ce qui me fait dire que la musique est affaire de cœur... On peut apprécier sans connaitre, et ça c'est bien. Je pense au jazz, aux gens qui n'ont pas forcément les "clés" pour comprendre, analyser. Peu importe, les sensations priment. Le final, c'est grandiose, ça vaut un "Sweet home Chicago" en rappel lors d'un rappel d'un concert de Blues !

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  2. Mince ! Tu m'a devancé Claude ! J'aurais pratiquement dis la même chose que toi, premier concert classique avec Bruckner, faut le faire! Le concerto n°24 en do mineur de Mozart pour ouvrir le bal c'est bien mais Bruckner derrière...! Ce serais comme si tu allais à un concert de Slipknot avec Johnny Cash en première partie. Pour ma part, mon dépucelage classique était au théâtre de l'empire avec le National de France et Seiji Ozawa avec un programme plus classique : l'ouverture fantaisie de Roméo et Juliette de Tchaïkovsky et la neuvième "Nouveau Monde" de Dvorak. Mais jamais au grand jamais je ne me serais frotté à Bruckner pour commencer. Alors chapeau d'avoir tenté cette expérience avec un compte rendus ou l'humour suinte par toutes les touches de ton clavier. Un opéra de Wagner pour le suivant ? Essaye plutôt un "Carmen" de Bizet ou un Berlioz "La Damnation de Faust" ou "Benvenuto Cellini" (Mais pas les troyens...Bien que !) ou alors encore plus simple un Offenbach (n'importe lequel). J'ai hâte que tu renouvelle l'expérience pour avoir le plaisir de te lire.

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  3. Cette œuvre a été choisie totalement au hasard, après un coup de youtube pour écouter de quoi il retournait...

    Non, Pat, je suis un rebelle, je vais me faire la tétralogie, paf, 16 heures, sans pause pipi.

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  4. Tu y es allé seul, ou avec quelqu'un pour te cornaquer?

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    1. Avec madame Luc B. et un couple d'amis, très introduits dans le milieu (professionnellement) pour nous cornaquer, nous rappeler les lois du savoir vivre. Mais c'est vraiment très impressionnant... Une très belle expérience.

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  5. Social-traître, vendu à la culture bourgeoise!

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    1. Le classique de la culture bourgeoise ? Cher amis Shuffle, tu ne crois pas à la démocratisation de la musique à la portée de tous et de Mozart offert à la masse ? :D

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    2. Shuffle, petit rigolo, tu n'en penses pas un mot vieux provocateur (ou jeune, après tout je n'en sais rien)

      Luc a assisté à un concert surement excellent connaissant le casting. Le prix des places étant : 40€, 35€, 28€, 20€, 15€, 10€, il y a donc des places correctes en regard de l'excellente acoustique de la salle pour le prix d'une place de cinoche pour voir une m**e de type Camping 3, 4, 5,... etc. ou Saw 6...

      Franchement, depuis que j'écris dans ces pages avec les potes, as-tu le sentiment que je cultive la culture bourgeoise ? Si oui, je me suicide, ayant tout raté !!!!!

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  6. En 2010, pour les fêtes de noël, mon adorable frangine nous avait offert (à mes parents et moi même) une place pour aller voir "Casse Noisette" à l'opéra. Je crois me souvenir que la place lui avait été vendu aux alentours de 30 euros. Et pour quel spectacle !
    Comme l'a magnifiquement traduit Luc ici même, assister a un concert de musique Classique, surtout quand on est un novice, voilà qui relève d'une expérience vraiment spectaculaire.

    En revanche ami Shuffle, il ne m'est plus permis, depuis au moins 15 ans, d'aller voir tous les groupes de Rock que j'affectionne, justement a cause du prix des places devenues exorbitantes. Sauf a vouloir et pouvoir débourser quelques 100 euros (et c'est un minimum) pour chacune de ces grandes messes Rock.

    Tout ça pour dire Shuffle que, non, la Grande Musique n'est pas forcément l'affaire de ceux qui en ont facilement les moyens.

    A propos de certains de nos cérémonials Claude, ceux qui consistent a nous lever inopinément au beau milieu d'un concert par exemple, saches qu'il ne s'agit là que de l'effet d'une hypnose collective engendré par les musiciens. A ce sujet, il arrive que certain d'entre nous (les adorateurs) lancions sur la scène quelques objets sur scène en guise d'offrande au groupe que nous vénérons. Chez la gente féminine, se sont plus souvent leurs petits dessous qui se retrouvent projeté dans les aires. Il arrive même que quelques unes d'entres elles aillent jusqu'à s'offrir à l'un des musiciens une fois le concert achevé.
    Y a pas des rituels Claude dans le Classique ? Mmmm...

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    1. Ou pourrait imaginer l'inverse Vincent.

      Hier : mon jubilé classique de 50 ans de mélomanie, soirée au TCE avec la Philharmonie de Vienne, sans doute le meilleur orchestre de la planète en concurrence avec celle de Berlin. Ok, c'est plus cher : 165 € en orchestre, mais comme je m'y suis pris trop tard, nous étions perchés sur des strapontins aux second balcon pour 110 €. Cela dit, écouter l'orchestre de Vienne, on y va quoi ? 1 ou 2 fois dans sa vie, c'est comme les noces d'or. Je suis certain que des groupes coûtent plus chers alors qu'il y a plus de 2000 places et pas 100 mecs et filles sur la scène, mais 5 ou 6 max... Un concert de rêve avec Gergiev à la baguette et la ravissante Yuja wang au piano dans un concerto de Mozart.
      Elle a assuré trois bis (jamais vu ça) après le concerto :
      1 - une pièce de Gluck (transcription de la danse des esprits extrait d’Orphée)
      2 - Un ragtime sur le thème Tea for Two et
      3 - Une délirante improvisation de la marche turque de Mozart en mode jazz, une folie, elle a quatre bras cette fille, les maisn voltiges sur les 8 octaves du piano...
      Soit 20 minutes de bis.

      Elle portait en plus une robe trèèèès longue qui avec le reflet des projecteurs donnait l'impression qu'elle était vêtue de diamants.
      Aperçu en : http://www.fondationlouisvuitton.fr/concert-yuja-wang-gautier-capucon.html

      Pour rebondir sur ton dernier paragraphe, à l'inverse des fan(e)s de Rock, elle n'a pas envoyée sa petite culotte vers le public et ne l'a pas remise au chef Valery Gergiev...
      De toute façon au second balcon, j'avais aucune chance, snifff

      Par contre, toujours dans le rituel : elle n'a pas eu droit au bouquet de fleurs un peu con... Je te dis Vincent, les traditions se perdent, tout fout le camp... P**n, le TCE a quand même les moyens de passer chez le fleuriste, ça fait plaisir aux filles...

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  7. Tu l'as dis Claude ! Tout fout l'camp.

    Euh sinon... Y avait du monde au balcon ? ;-)

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    1. Oui partout, aucune place de libre dans la salle, quelques personnes assises dans les escaliers, Maggy était assise sur un strapontin...
      Heuuu, je ne suis pas certain que cette réponse corresponde à ta question :o) J'ai un doute, si tu pensais à ce qui me vient à l'esprit, heuu oui, très mignon...
      Une question sur Mozart ?

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  8. On est bien d'accord, évidemment. Les concerts "rock" sont devenus un scandale, surtout depuis que c'est, compte tenu de la baisse des ventes de disques, la seule source de revenus sûre de bon nombre de groupes. Payer 150 euros pour un truc que tu verras 3 fois dans ta vie ne me choque pas, au contraire. Toute galéjade mise à part, on touche là au problème de l'accès à la culture. La culture dite savante suppose une longue imprégnation (familiale, sociale) ou de grands efforts pour être apprivoisée/maîtrisée et pour en connaître les codes. Ça peut prendre toute une vie. Venant d'un milieu à faible capital culturel (grand-père métayer, c'est pour faire pleurer dans les chaumières), j'ai foncé sur le domaine le plus facilement et financièrement accessible (le livre, et encore pas dans tous les domaines, la poésie et le théâtre me gonflent), où je suis assez à l'aise. Mais la peinture, la sculpture et le classique restent pour moi terra incognita. J'aimerais bien aller écouter un concert de classique, moi aussi. Mais honnêtement, je ne me sentirais pas à ma place.

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  9. Et bien personnellement Shuffle, ma place est là ou j'ai envie qu'elle soit. Et je me fiche éperdument du regard en coin (coin) que d'autres pourraient porter sur moi. Je suis du même état d'esprit qu'un Lemmy. Je suis qui je suis, je fais comme je peux et surtout comme j'en ai envie. Et si demain j'ai envie d'aller découvrir les œuvres d'une galerie d'art auxquels je n'y connais rien, raison de plus pour en pousser occasionnellement la porte. Voilà ce qui s'appel tout simplement s'enrichir.

    Vive la diversité ! C'est d'ailleurs ce qui ne parviendra jamais au cerveau malade de toute cette bande d'enc*** d'extrêmistes.

    La vie est déjà bien assez cruelle et courte comme ça pour ne pas avoir a s'en rajouter en fonction de qui pensera quoi de nous. Rien a foutre bande de Mother Fucker !

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