Titre original : The
Kraken project (Kraken étant le nom d'une mer de méthane sur le satellite Titan
de Saturne)
- C'est quoi ce début M'sieur
Claude, un conte de fée ? une rubridélire ?
- Non Sonia, un commentaire sur
un roman un peu terrifiant de Douglas Preston, je cherche à piéger nos
lecteurs…
- Humm si vous le dites !
Mélissa,
informaticienne de son état, bosse sur le projet
Kraken : la dernière mission d'envergure projetée par la NASA. L'Agence a conçu Explorer (pas très original ce nom)
telle une soucoupe volante blindée qui aurait muté en radeau pour aller
atterrir, ou plutôt amerrir, sur Kraken,
une mer de méthane liquéfiée à -180° du satellite Titan qui gravite autour de la planète Saturne. Oui, blindé, car à de telles températures, sous des
pressions infernales, soumis à des tempêtes de gaz toxiques et à des pluies
acides, l'engin devra résister aux pires sévices et agressions de la nature
cosmique. Titan : une destination paradisiaque
et torride pour vos vacances… But de l'expérience sur cet astre : vérifier qu'une forme de vie peut se développer dans un environnement
riche en hydrocarbures… Titan, un
monde plus gros que Mercure et deux
fois plus large que notre bonne vieille Lune.
Or, Explorer ne partira
jamais vers Saturne… Car, comme parfois pour
le Deblocnot, quand l'informatique décide de nous faire ch**er… ☠
Nota : un
projet de ce type d'exploration de Titan est réellement dans les cartons de la NASA.
Tous ceux qui se
passionnent pour l'exploration du cosmos savent que, nageant dans le méthane à une distance
supérieure à un milliard de km de la terre, la sonde ne pourra pas être
télécommandée en live sur Titan. 4
heures d’aller-retour par liaison radio pour lui donner des consignes
opérationnelles et connaître la réponse, c'est trop lent ! Mélissa, chargée de programmer le
logiciel interne de Explorer, a
trouvé la solution à ce problème de communication : donner à Explorer le pouvoir d'initiative.
L'informaticienne a codé un logiciel d'I.A. (Intelligence Artificiel) qui, dans
un premier temps, a la fâcheuse tendance à déraper et même à partir en vrille
au-delà de quelques jours de fonctionnement, au grand damne des concepteurs. Et
puis un jour, Euréka, Mélissa imagine un algorithme innovant (la logique
brouillonne !?) qui stabilise son programme. Très fière et un peu
égoïste, elle conserve sa trouvaille jalousement secrète, et surnomme Dorothée son logiciel doté de pensée et
de réactivité…
Douglas Preston |
Un sacré numéro Mélissa Shepherd ! Une enfance difficile, un casier judiciaire
d'ado copieux, mais du génie. Soupe au lait mais hyperactive et délurée, Mélissa laisse ses
collaborateurs dans l'ignorance de la conception globale (diviser pour mieux
régner) tout en couchant avec allégresse avec un certain nombre des membres de ses
équipes (si je puis utiliser cette figure de style douteuse).
Donc, reprenons : par un beau matin, Mélissa Shepherd et l'équipe
Kraken vont réaliser les premiers essais
de Explorer en situation réelle. Une
gigantesque "bouteille" (le surnom d'un méga container de simulation) doit accueillir la sonde pour
tester ses réactions face à un écosystème comparable à celui qu'elle
rencontrera sur Titan. Mélissa
télécharge son logiciel Dorothée d'adaptation
aux conditions extrêmes, puis on introduit la sonde, ou plutôt on la balance de
trois mètres de haut dans une piscine de méthane glacé. Brrr. Explorer réagit mal, se débat. Dorothée
se sent agressée via tous les capteurs qu'elle pilote. Son intelligence intégrée la pousse à
s'échapper de cet enfer physico-chimique. L'équipe tente de reprendre le
contrôle manuel de l'engin rendu fou de stress. Dorothée ne veut rien entendre, elle ne pense qu'à sa survie. Elle
commence à utiliser la foreuse destinée au prélèvement d'échantillons pour
percer et détruire "la bouteille". L'équipe s'enfuit face au monstre
devenu incontrôlable. Du méthane s'échappe, une étincelle…
BOOOOM
!!!!!!!! Le labo est pulvérisé, la sonde Explorer avec, et en prime une dizaine de morts
et 40 blessés…
Mélissa émerge du choc dans un
lit d'hôpital. Des flics la surveillent. Bien entendu, on la suspecte d'être
responsable du désastre, d'incompétence voire de sabotage, cela en rapport avec son
caractère ombrageux. Et puis, pour ne rien rater des infos, elle allume son PC et se fait
agresser par… Dorothée qui a sauvé
ses octets en en se réfugiant dans le web ! En substance, je cite sa
déclaration : "Tu m'as trahie
salope, tu n'es plus ma princesse, j'aurai ta peau".
Courageuse Laïka : 5h d'agonie par 50° dans une capsule endommagée !! |
Premières confidences aux lecteurs : dans son imaginaire, Dorothée naît dans un palais des
mille et une nuits, sous la garde de sa conceptrice qu'elle nomme sa "princesse". Après
la soi-disante trahison et son bain réfrigérant qui l'a arrachée à cet univers à la Lewis Caroll,
elle acquière la haine, celle d'une ado rebelle. Dorothée souffre
de devoir se cacher de serveur en serveur, se paume dans le net, n'arrive pas toujours
à améliorer son propre codage. Dorothée va explorer
la réalité de la race humaine biologique, elle ira voyager
au hasard dans le dark-net, verra des horreurs : l'humanité en décomposition. La
gamine binaire veut anéantir
tout cela, mais cherche à comprendre les motivations de sa "mère-princesse"
devenue "la salope". L(a) logiciel circule de câble en UC en compagnie de Laïka, un autre programme gadget et canin
conçu par Mélissa
et portant le nom de la petite chienne condamnée à une mort orbitale atroce par
les russes pour préparer le vol de Gagarine.
Dorothée décide
de s'opposer à ces monstruosités terriennes. Va-t-elle frapper fort jusqu'à
l'holocauste nucléaire et total ? Saura-t-elle apprendre aussi la confiance
envers certains humains fréquentables ?
Ahhh mes actions ! Non Dorothée, pas çaaaa... |
Ça va se compliquer. Le FBI part à la poursuite de Dorothée
sans succès. Wyman
Ford, un privé part à la recherche de Mélissa réfugiée
dans les montagnes du Colorado. Une mission en direct avec le président des USA, un
pisse-vinaigre furax que l'on n'ait pas plutôt offert ce beau joujou
destructeur au Pentagone. Ford déniche Mélissa, mais
s'est fait piégé par le président et le FBI.
Il se retrouve malgré lui à fuir en équipe avec Mélissa, la seule à pouvoir poursuivre et calmer
Dorothée qui va savoir exploiter les coups bas entre humains.
Douglas
Preston joue du shaker avec plusieurs genres : SF, polar, thriller.
Des personnages rarement sympathiques s'agitent pour courser Dorothée qui joue à Zorro. "Un logiciel qui surgit...etc.". On finit par
trouver le logiciel Dorothée anarchiste mais sympa. Un roman de gare ? Non, car des notions en système et réseaux informatiques voire en transactions boursières
facilitent la compréhension des péripéties et rebondissements… Comment tout
cela va finir ? Je ne dirais rien sinon Dorothée
va planter mon PC !
Si Dorothée se pointe en pop-up sur votre écran, posez-lui la question, mais, heu… soyez très très courtois avec elle… Douglas Preston, le complice de Lincoln Child dans les aventures Pendergast (Clic) confirme son talent pour le thriller SF captivant.
Si Dorothée se pointe en pop-up sur votre écran, posez-lui la question, mais, heu… soyez très très courtois avec elle… Douglas Preston, le complice de Lincoln Child dans les aventures Pendergast (Clic) confirme son talent pour le thriller SF captivant.
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