Il commençait à trouver le
temps long, depuis son dernier passage dans un studio, plus de 10 ans, depuis A
BIGGER BANG en 2004, avec les Rolling Stones. Et comme il avait son
groupe de secours sous la main, The X-Pensive Winos, et quelques chansons en
stock, Keith Richards s’est décidé à enregistrer son troisième album solo.
avec Steve Jordan |
Steve Jordan et Keith Richards
se sont mis à bosser ensemble, le premier à la batterie, le second aux
guitares, à la basse, et au piano. Les titres ont été ensuite étoffés avec le
reste de la bande, et quelques invités. Un disque à la cool donc, assez rustique,
à l’image du superbe blues d’intro « Crosseyes Heart », acoustique,
au ras du micro, qui apparait comme un inédit de Robert Johnson. Sans
transition on passe à « Heart stopper », et à la première écoute, on
se dit que ça sonne sacrément années 90’s, pas les meilleures qui soient… Le
timbre de batterie est sourd, ça ne claque pas.
avec Nora Jones |
Même s’il y a un air de pas
fini, parfois. On a l’impression que Keith Richards se contente de débuts
d’idées, notamment mélodiquement. Et comme son registre vocal est assez limité, il ne fait pas trop d'effort non plus ! Il chantonne,
susurre, grogne, près du micro, parfois ça passe, parfois ça coince un peu, comme sur
le « Suspicious » très feutré, mais qui révèle les carences du
chanteur. On va dire que ça fait partie du charme. On a droit à un reggae,
normal, « Love overdue » de Grégory Isaacs, avec tapis de cuivres
bien braisés, qui rappelle un peu trop le
« You don’t have to mean it » sur BRIDGES TO BABYLON (mais est-ce illogique qu'un reggae ressemble à un autre reggae ?). Et des
rock bien stoniens comme « Trouble », là encore, un début de mélodie
sur le refrain, mais on reste minimaliste !
Par contre on se régale de
guitares, de chorus simples, classieux et tranchants, de riffs de
rythmiques caractéristiques du bonhomme, toujours sur le fil, prêts à se casser la gueule, et pis non, ça tient (du miracle ?)... Le mec a quand même un sacré touché, une
dynamique post-chuckberrienne (c’est classe comme expression, ça fait sérieux) bien à lui, dans le clan très fermé de ceux qui ont forgé un style, une famille, une école !
Bobby Keys |
« Substantial
damage » donne dans le rock / funk, la frappe de Steve Jordan est plus sèche,
y’a un bon motif de gratte à la rythmique, mais ça ne décolle pas vraiment. En
règle général, les autres instruments que la guitare, ici l’orgue Hammond, sont
trop en retrait. On termine par une ballade Soul, « Lover’s
place » plus ample avec claviers et cuivres, co-écrite avec David Porter.
Le disque a bénéficié d’une
large couverture médiatique, c’est que Mister Riff, avec son mauvais caractère
a toujours été le chouchou de la bande. Que ce soit son meilleur album solo,
c’est certain, mais aucune des compositions n’arrive à la hauteur des grandes
réussites du duo Jagger-Richards. L’album s’apprécierait davantage raccourci de trois ou quatre titres, mais il se bonifie déjà. La production
feutrée, intime, sied particulièrement à cette musique dépouillée, au timbre
goudronné du chanteur.
* gnôle qui était bue dans des boites de conserve.
* gnôle qui était bue dans des boites de conserve.
Pas franchement de clip disponible, mais ce teasing en anglais sous titré allemand ! On y entend plusieurs titres...
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Bon. c'est dit avec le respect qu'on doit au bonhomme, mais il n'y a pas de quoi sauter au plafond. Si on enlève tes circonlocutions, ça donne:disque foutraque, pas travaillé, mal produit et sans inspiration. C'est ce que je pense aussi. dans Talk is cheap, il y a quelques (rares) éclairs.
RépondreSupprimerC'est terrible, je ne m'étais pas rendu compte que j'en disais plus de mal que de bien ! Mais ce n'est pas désagréable à écouter pour autant, on en reparle dans une dizaine d'années...
RépondreSupprimerLapsus calami.
RépondreSupprimerQuoi qu'il en soit, [mode PROVOC on] les meilleurs albums solo sont ceux de Mick Taylor -surtout le premier, mais aussi tous ses live, bien plus blues que tout ce que pourra jamais faire Keith Richards-, de Bill Wyman et de Charlie Watts -j'aime assez son disque expérimental avec Jim Keltner, et ses productions jazz sont tout-à-fait honorables et aimables aux oreilles- ! [mode PROVOC off].
RépondreSupprimerImmense fan des Stones je n'ai jamais beaucoup aimé ceux de Keith Richards, assez bordéliques et monolithiques, et guère ceux de Mick Jagger, d'ailleurs.