THE BLUES OVERDRIVE "CLINCH!"

On l'a souvent constaté aux travers de nos chroniques dans cette revue, la scène blues scandinave est très active et de qualité. Et ce n'est pas ce second album du groupe danois "The blues overdrive" qui va contredire ce constat. Ce  groupe fondé en 2001 se compose de Martin Olsen (chant, guitares, songwriting), Andreas Andersen (guitares), Thomas Birck (basse et résonator guitare) et Lars Heiberg (drums et percussions). Peu connu en France Blues overdrive a bourlingué un peu partout en Europe et trusté les awards (un concept que je n'aime pas trop, la musique n'est pas une compétition!).

Dès l'entame de "Pistol blues" on comprend qu'on va avoir affaire à du blues racé plutôt que bourrin,  vikings peut être mais dans la subtilité... Le beat est hypnotique et semble issu des bayous du delta plus que des fjords nordiques, la voix est chaleureuse et légèrement embrumée. "Rolling thunder" hausse le ton, boogie rapide avec une touche presque rockabilly. Le batteur en particulier doit carburer aux steacks de caribou saignants !
"Three time lover", en mode Texas blues avec un invité prestigieux, Duke Robillard en personne, un des plus beaux touchés du blues contemporain, que l'on a pu voir avec Bob Dylan, Tom Waits, ou les Fabulous Thunderbirds et bien sur ses Roomful of Blues. Son duel de guitare avec Martin Olsen vaut le détour.

Hommage ensuite à JJ Cale avec "Woman of love", un country blues rock  au laid back paresseux comme savait si bien le faire l'auteur de "Cocaine", avec encore de belles parties de guitare.
Duke revient pour "Daughter of the devil", une reprise de l'harmoniciste John Nemeth, entre swamp et psychobilly, inquiétant et parfait pour une Halloween party... Peut aussi faire penser à l'univers torturé de Rocky Erickson (ex 13th Floor Elevators).
"Jealous" , au gros groove insufflé par la basse et aux solos aiguisés,
"Cherry" ballade avec en  invité à la lap steel guitar Joel Paterson,
"Lay your burdon down", funky blues rock riche en guitares,
"Living here without you", encore un laid back à la JJ Cale/ Tony Joe White
et "Aurora"  belle ballade bluesy complètent cet opus.

Je laisse la parole à Martin Olsen : "Sur cet album nous avons essayé d'aller droit au but et d'avoir un son aussi minimaliste que possible, d'aller au cœur des chansons. Nous avons abordé d'autres  genres et  utilisé des fragments de morceaux des grands anciens comme Lightnin' Hopkins ou Robert Lockwood Jr.
Comme cela nous pouvons rester dans la tradition du blues, sans pour autant le mettre dans un musée ou qu'il soit inadapté à 2015. Le milieu du blues est souvent trop focalisé sur les longs solos et pas assez sur la chansons en général. Nous essayons d'éviter cela du mieux possible". 
Voila qui résume bien l'esprit de ce disque, une belle galette de blues qui plaira certainement aux fans de Robben Ford, Jimmy Vaughan, JJ Cale, Mark Knopfler...

Rockin-JL