lundi 7 septembre 2015

BAD COMPANY - "Bad Co" - Deluxe Edition (2015) par Philou.


Comme Jimmy Page avec sa campagne des Remasters de LED ZEPPELIN, Paul Rodgers nettoie le placard de BAD COMPANY en publiant les rééditions des 2 premiers albums du groupe.
Enfin, c'est en réalité la maison de disques qui à eu l'idée de ce projet et Paul Rodgers (un peu sceptique au départ) a finalement trouvé l'idée intéressante et a donné son accord.

Évidemment, cette édition Deluxe ne va pas pas intéresser les d'jeuns qui écoutent de la musique (enfin si on peut appeler ça de la musique !) sur leur Ipod Touch 6, en se promenant en courbant l'échine, les yeux fixés sur leur écran....
Non... cette édition sous forme de Digipack 2CD, avec un luxueux livret de 20 pages, ne peut qu'intéresser qu'un vieux briscard du rock. Un ex-chevelu boutonneux qui avait acheté ces disques tout d'abord en vinyle dans les années 70, puis en CD dans les années 80 et enfin en version CD remastérisée dans les années 90.
Eh oui les jeunes, à cette époque, seuls les bons groupes faisaient la loi sur la planète musique... et le moins que l'on puisse affirmer, c'est que cela n'est malheureusement plus le cas aujourd'hui !!!

de G à D : Boz Burrell, Paul Rodgers, Mick Ralphs & Simn Kirke.

Bon, je ne vais pas vous faire le coup de la story BAD COMPANY, tous les albums de la glorieuse époque ont déjà été chroniqués (voir Index en haut de page), non, je vais juste donner mon (humble) avis sur cette édition Deluxe.
J'ai lu sur le net que pour la 1ère fois, le groupe avait remastérisé le 1er album "Bad Co" et le second "Straight Shooter" en utilisant les bandes analogiques originales afin de publier ces nouvelles éditions Deluxe. C'est bizarre, car j'ai racheté il y a quelques années une version remastérisée de "Bad Co" avec inscrit au dos du disque : "digitally remastered  from the original master tapes by George Marino". Cette édition datait de 1994 et à ma connaissance, "Straight Shooter" a également été remastérisé par George Marino la même année.
Pour la petite histoire "Run For The Pack" est également sorti en version remastérisée par G. Marino en 1994, tandis que "Burnin' Sky", "Desolation Angels" et "Rough Diamonds" ont été réédités en versions remastérisées (par Ted Jensen) toujours la même année.
Donc apparemment, ce sont de nouvelles versions remastérisées... trêve de bavardage place à l'écoute ...

Petite précision : avant 1974, tous les disques de rock (ou presque) étaient mixés de la même manière.
Avec "Bad Co", la voix de Paul Rodgers est devenue l'instrument de base, la guitare devient plus sobre tout en restant très efficace, la batterie se retrouve plus en avant et la basse trouve suffisamment d'espace pour donner à l'ensemble une vrai présence et une spontanéité impressionnante.

Paul Rodgers (Londres, 1974)
 "Bad Co" sort le 26 juin 1974 et sera une réussite incontestable... le disque parfait du début à la fin, number one aux States pendant 8 semaines et certifié cinq fois platine  grâce à des classiques comme "Can't Get Enough", "Bad Company", "Ready for Love" et "Movin 'On". (chronique complète à lire ICI ).
La re-mastérisation de cette édition par Jon Astley n'apporte rien (ou pas grand chose) par rapport à la précédente, le son était excellent de toute façon (merci Ron Nevison !)
Intéressons nous plutôt au 2ème CD Bonus qui nous offre 13 titres supplémentaires : des prises alternatives intéressantes, des faces B rares, des versions longues. Le détail des titres :
  • "Can't Get Enough" (Take 8) débute le disque et cette version inédite (la dernière prise des sessions du morceau), capture l'énergie brute d'un groupe au top niveau, enregistré live dans le studio.
  • "Little Miss Fortune" (Demo Reel), la face B du 45 tours "Can't Get Enough" est une démo inédite qui apparait ici dans une version alternative, avec un Paul Rodgers qui chante d'une voix un peu plus grave, plus apaisée.
  • "The Way I Choose" (Demo Reel 1) est aussi une démo inédite, une des premières versions de la ballade de Paul Rodgers avec et c'est plutôt rare, un long solo (1mn 30) de Mick Ralps en fin de morceau.
  • "Bad Company" (Session Reel 2) a été enregistré le  6 novembre 1973, sans la guitare de Mick Ralphs. Septième prise du morceau et première version complète, arrangée par le groupe. Même sans guitare, cette chanson dégage une atmosphère particulière et un excellent feeling.
  • "The Way I Choose" (Version 1) nous montre que même les plus grands chanteurs peuvent se planter !!! En effet, sur cette version on entend Paul Rodgers s’arrêter au bout d'une minute. Après ce faux départ, il reprend sur une tonalité un peu plus haute, donnant encore plus d'intensité à la chanson. Pas de saxophone signé Mel Collins ici, juste un solo de Mick Ralphs à la fin.
  • "Easy On My Soul" (Long Version), une prise alternative plus longue du morceau qui figurait initialement sur la face-B du 45 t "Movin’ On". Écrite par Paul Rodgers pour l'album "Heartbreaker" de FREE, elle a été enregistrée le 6/11/1974 pendant les sessions de "Straight Shooter". Plus rapide que la version originale, elle nous propose une fabuleuse prouesse vocale de Paul Rodgers à la fin du morceau.
  • "Bad Company" (Session Reel 8), une nouvelle prise du morceau emblématique du groupe, retrouvée sur la bande du master final. C'est en fait la deuxième prise et la version suivante sera la bonne. Le groupe est cette fois au complet dans le studio, Mick Ralphs est encore discret, mais il ne va pas tarder à lâcher les chevaux...
  • "Studio Chat / Dialogue", juste une petite discussion entre 2 prises, avec Simon Kirke qui aboie !!! ???
  • "Superstar Woman" (Long Version), ici dans sa version intégrale est en fait un titre qui était déjà paru en version courte dans la compilation "The Original Bad Company Anthlogy" en 1999. Allongé d'un peu plus d'une minute, ce morceau (jamais sorti officiellement lorsque BAD COMPANY était en activité) réapparaitra sur le 1er album solo de Paul Rodgers "Cut Loose", en 1983.
  • "Can't Get Enough" (Single Edit), le plus grand hit de BAD COMPANY, dans sa version originale parue en 45 t, légèrement raccourcie par rapport à la version de l'album.
  • "Little Miss Fortune" (B-Side), la face-B de "Can’t Get Enough", un titre sous estimé qui faisait le bonheur des fans lors des premiers concerts. A noter que ce titre était également présent sur "The Original Bad Company Anthlogy".
  • "Easy On My Soul" (B-Side), la face B du 45 t "Movin' On" dans sa forme première. Cette reprise de FREE était un autre temps fort pendant les premiers concerts où le titre était sensiblement rallongé.
  • "Can't Get Enough" (Hammond Version), dans une version inédite qui comprenait une partie d’orgue Hammond, mais qui sera finalement abandonnée au mixage final. Cette partie, complétement absente sur la version finale de l’album, n'ajoute rien à l'énergie et la puissance de ce titre, devenu un classique du rock.


Pour résumer, si vous n'êtes pas trop radin et si vous êtes accroc aux riffs musclé de Mick Ralphs, à la voix puissante et déchirée de Paul Rodgers, à la frappe lourde de Simon Kirke et à la fretless basse de Boz Burrell, vous savez ce qui vous reste à faire...



"Can't Get Enough" (Alternate Version)

1 commentaire:

  1. On va pas faire le discours du vieux con, mais il faut bien avouer qu'en ce moment, la musique mainstream est vraiment terne, pour rester mesuré. Ce qui est étonnant, c'est que les artistes n'arrêtent pas de dire qu'ils ne vendent plus de disques, mais il faut croire que cela se vend suffisamment pour sortir régulièrement ce genre d'édition, adressé avant tout à un public de fans d'une certaine génération, de celle qui a besoin d'un disque pour écouter de la musique. Il faut croire que quand la musique est de qualité, elle se vend.
    Pour ma part, j'ai mis du temps à apprécier Bad Company. Ce n'était pas assez hard-rock pour moi. J'ai fini par apprécier la qualité des mélodies, la finesse de l'interprétation, la sobriété et l'élégance de la musique. Un peu comme le Free de la période 72-73, très similaire. Les deux premiers albums sont particulièrement bons, mais la suite produira quelques merveilles aussi. Quand on pense que Mick Ralphs était considéré comme un guitariste plutôt médiocre par rapport à la concurrence, et que Boz Burrell a appris la basse par défaut en apprenant par coeur le placement des doigts des morceaux de King Crimson par Robert Fripp, ça laisse rêveur.

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