mardi 15 septembre 2015

LAURENCE JONES "What's It Gonna Be" (2015)

 Ce gamin anglais a l'air si juvénile qu'on pourrait le croire évadé d'un Boys band, mais pas de panique chers lecteurs, pas de ça chez nous... En effet ce guitariste/chanteur de 23 ans est d'un tout autre acabit que les idoles de pacotille calibrées pour jouvencelles en furie. A 23 ans il en est déjà à son 3eme album chez l'incontournable label allemand Ruf Records aprés "Thunder in the sky" et "Temptation" plus le live de la "Blues Caravan" 2014 dans lequel il partage l'affiche avec Albert Castiglia et Christina Skjolberg. A son palmarès aussi le trophée de "Young artist of the year" aux British blues awards 2014 et la première partie de Walter Trout lors du UK tour 2013 de ce dernier. Trout qui parle de lui comme "un croisement entre Eric Clapton et Buddy Guy". On a pu lire aussi dans la presse anglaise "The future of the blues" et " A young Robin Trower". Pour être franc je me méfie un peu de ce concert de louanges, en effet depuis l'accident de Stevie Ray Vaughan (Août 1990), des petites merveilles annoncées futur du blues, j'en ai vu passer des caravanes, dont pour la plupart plus personne ne se rappelle aujourd'hui. Alors le mieux est de juger sur pièces sans s'emballer...
 Sur ce nouvel album, 2 reprises sur 11, le reste étant de la plume de Jones, songwriter inspiré par ses voyages et rencontres ("Avec la Blues caravan j'ai pu découvrir 10 pays différents et partager conversations, rires, sourires ou larmes avec des gens formidables, cet album est une collection d'émotions et de souvenirs de cette époque. Je ne voulais pas écrire sur la sempiternelle relation filles/garçons, beaucoup de pop bands le font déjà, j'écris des choses auxquelles les gens peuvent vraiment s'identifier."). Coté musicien, ça joue en power trio avec une rythmique autour du leader composée de Roger Inniss (basse et production) et Miri Miettinen (drums), plus des claviers, tenus par Julian Grudgings et Lewis Stephens et comme choriste SJ Mortimer.
source: laurencejonesmusic.com
"What's it gonna be" nous décoiffe d'entrée avec un gros riff plombé à la Led Zep, le chant est assuré et mature, le solo bien ciselé, pas de doute ça tient la route, un texte qui parle de son ressenti face à l'inconnu avant une tournée dans de nouveaux pays. "Don't need no reason" blues rock proche d'un Joe Bonamassa ou de feu Gary Moore, une des influences du jeune anglais qui cite aussi Walter Trout, Eric Clapton, Rory Gallagher ou Albert Collins, et encore un festival de guitare. Avec "Evil" c'est la référence à Stevie Ray Vaughan qui s'impose, et pour (vaste) sujet le mal, son pourquoi, ses origines. Blues rock musclé toujours avec "Touch your moonlight", et ses chœurs qui donnent un petit coté pop pas désagréable. Pause mid tempo avec "Don't look back" avec en invitée la chanteuse écossaise Sandi Thom, puis "All I need" qui apporte une touche soul. Retour au blues rock avec "Being alone", réflexion sur la solitude qui dénote une certaine maturité, avant un pur blues, une reprise brillante du "Good morning blues" de Leadbelly, un des clous de l'album. Seconde cover avec le hit de Bad Company "Can't get enough" (1974), un des titres qui ont bercé notre jeune guitariste, du classic rock british, avec une seconde invité au chant, Dana Fuchs. Le politique est abordée avec "Set it free", et un joli son de guitare qui rappelle parfois Wishbone Ash (ou Mark Knopfler) et pour finir "Stop moving the house", pas loin d'un titre de Stevie Ray Vaughan ("the house is rockin"), avec une belle partie de piano bastringue. Une amusante histoire d'un gars qui rentre bourré chez lui et demande à sa femme d’arrêter de bouger la maison…
On en arrive à l'heure de conclure, alors Rockin', verdict ? Feu de paille ou réel espoir du blues?
Feu de paille je ne crois pas car le garçon semble avoir la tête sur les épaules, et un réel talent de songwriter, coté guitare il se défend bien aussi, dans différents styles comme nous l'avons vu, du heavy rock au blues. Donc oui, il a tout pour réussir et rejoindre la première division du blues rock aux cotés des Joe Bonamassa, Poppa Chubby ou Kenny Wayne Shepherd. Attention cependant car la concurrence est rude, rien que chez Ruf Records citons Ana Popovic, Devon Allman, Joan Shaw Taylor, Mike Zito, Oli Brown, Samantha Fish...

En attendant , voici un album conseillé sans réserves.

ROCKIN-JL

1 commentaire:

  1. tu oublies jonny Lang. Son premier CD " Lie to me" était ultra prometteur, il est devenu quoi ce cher petit: "mais où es tu jonny?"

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