mardi 22 septembre 2015

ARIELLE DOMBASLE & THE HILLBILLY MOON EXPLOSION "FRENCH KISS"

Je dois bien avouer que jusque là j'étais passé au large de la carrière discographique d'Arielle Dombasle, faut dire que ses récentes collaborations avec ERA, Philippe Katerine, ou le Crazy Horse (pas celui de Neil Young!) sont assez éloignées de mon univers. Reconnaissons lui cependant, outre sa grâce et son talent d'actrice, une beau timbre de  voix pure. C'est le huitième album pour Arielle qui affiche un sacré éclectisme, du classique aux standards américains en passant par l'opéra, le jazz, la pop et même le new age/electro...
Ce qui a attisé ma curiosité, c'est cette collaboration de Madame BHL avec les suisses de Hillbilly Moon Explosion, dont le rockin' blues déjanté est hautement réjouissant, lire ma chronique de leur album "Buy beg or steal" pour plus d'infos. Cependant cette rencontre avec les timbrés helvètes n'est pas si surprenante quand on sait que la  Miss est née aux Etats-Unis et y a vécu une partie de son enfance et qu'à la maison tournaient les 33 tours d'Elvis, Chuck Berry, Nat King Cole, Ray Charles, Sinatra, Ella, BB King, Muddy Waters, "le rock a toujours fait partie de ma culture et de mes goûts musicaux" glisse t'elle. Arrivée en France en 1976 et se passionnera pour le revival rockabilly personnalisé par les Stray Cats de Brian Setzer. En 2013 elle découvre les Hillbilly Moon sur scène, coup de foudre qui aboutit 2 ans plus tard à ce bébé nommé "French kiss".

Pour ces Hillbilly (Olivier Baroni, contrebasse, chant, la plupart des compos/ Emanuela Hutter, guitare rythmique, chant / Sylvain Petite, drums / Duncan James, guitare) le rock old school ce n'est pas qu'une posture pour faire genre, mais un art de vivre, une philosophie, sans oublier les fringues et la caisse qui va avec (Baroni roule en Chevrolet 1966). Ces lascars qu'on croirait échappés d'American Graffiti s'inscrivent dans un mouvement où l'on retrouve par exemple Imelda May, les Lazy Buddies, Kitty Daisy & Lewis, et qui mêle jazz, rhythm & blues, country-western, early rock'n'roll avec parfois un zeste de... punk attitude.
Sans être passéistes pour autant. Olivier Baroni déclarait "les gens voient de la nostalgie dans le rock des fifties, mais j'y trouve au contraire beaucoup de créativité pour exprimer différents sentiments toujours trés actuels".
Arielle et Emanuella, source: arielle-dombasle.com

L'abum sera dans les bacs le 2 Octobre mais j'ai la chance de l'écouter en avant première et je  peux vous dire que ça sonne! Les connaisseurs du combo suisse y retrouveront quelques anciens titres du groupe réenregistrés pour l'occasion, comme "My love for evermore" qui ouvre les débats. Un titre formidable, au souffle épique entre country/western à la  Morricone et ballade épique à la Johnny Cash et ce petit coup d'harmonica, c'est "Il était une fois en Suisse"! Les voix marchent très bien aussi avec Arielle qui alterne avec Nicolas Ker (chanteur de Poni Hoax). Vous verrez plus bas le clip signé Ali Mahdavi,  mini film noir avec gangsters et pin-up vénéneuses.

Je vais ressortir aussi "Johnny are you gay", rockab' avec des chœurs "doo- wop" irrésistible où Arielle duette avec Emanuela, une histoire bâtie autour de  l’ambiguïté sexuelle. Ce qui frappe dans ce titre comme le précédent c'est que ce sont des originaux, alors qu'on a l'impression d'écouter de vieux classiques, mais non ce ne sont pas des reprises, ces Hillbilly ont vraiment la rare faculté de se fondre comme des caméléons dans leur environnement musical  et de pondre des hits instantanés.

Nous aurons aussi des titres aux sonorités jamaïcaines comme le steadyrock "Drive this truck", le ska "Walk italian" avec de beaux arrangements de saxo, un voyage au Mexique avec "Westbound train"et ses trompettes mariachis,là  on nage en plein western (c'est un titre du rocker et producteur Greg Townson), enregistré "avec un orchestre de 50 musiciens afin d'en magnifier les grands espaces" 'O Baroni) et "Chick habit" qui est une adaptation d'un titre de Gainsbourg ("laisse tomber les filles"). Le reste sera du même acabit et baigne aussi dans cette ambiance rockab vintage et moderne à la fois propice à la dance à l'insouciance, à la jeunesse éternelle. La voix claire et mutine d'Arielle se marie parfaitement avec celle de ses compères, et elle trouve son meilleur rôle en cette pin-up à la Betty Page.
On ne peut que la féliciter pour ce projet qui sort des sentiers battus par Obispo ou Goldman et au contraire contribue à mettre en avant des musiciens sincères et passionnés.
C'est peut être un peu facile mais je peux dire qu'Arielle m'a lessivé sur ce coup-là.

ROCKIN-JL


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