jeudi 27 août 2015

GTR - LE SUPER GROUPE EPHEMERE - par Pat Slade








L’ère des supers groupes éphémères





Qu’est ce qu’un super groupe ? Pas de super pouvoir ou quoi que ce soit, mais une réunion de talentueux musiciens qui se forme pour assurer une série de concerts et sortir quelques pépites musicales. Certains ont essayé de former des supers groupes et se sont plantés en beauté comme XYZ au début des années 80. Chris Squire et Alan White de Yes essayèrent de débaucher Jimmy Page et Robert Plant de Led Zeppelin, mais ce dernier, affecté par le décès de son pote et batteur John Bonham déclina l’offre. Et les problèmes d’égo prirent le dessus, le nom du groupe XYZ signifiait Ex Yes Zeppelin alors que Page voulait XZY puisque selon lui, son groupe était supérieur à Yes. Fin d’une histoire qui n’aura jamais commencée. A ne pas confondre avec le groupe de Hard Rock américain des années 90 qui portait le même nom.

Billy Sheehan et Paul Gilbert - Mr BIG
En 1989, il y aura aussi les Damn Yankees, avec Tommy Shaw de Styx et Ted «The Nuge» Nugent, qui en neuf années d'existence sortira 4 albums. Sans compter Mr Big avec le grand Billy Sheehan à la basse et un guitariste loin d’être un manchot : Paul Gilbert qui est le quatrième «Shredder» le plus rapide de tous les temps (*) et Eric Martin avec une voix qui n’était pas sans rappeler Ian Gillan de Deep Purple à une époque. Pour eux : 14 ans d’existence, 8 albums studio et autant de live. Mr Big : un super groupe au Big son qui mérite son Big nom.

(*) «Shredder» en français : Destructeur. Un jeu de guitare que l’on trouve chez Eddie Van Halen ou Yngwie Malmsteen


Peut-on dire que G3 était un super groupe ? L'idée : un concert de Joe Satriani avec pour but de faire la promotion de son dernier album. Pendant la tournée Satriani en 1986, se fera accompagné par les deux plus grands guitaristes du moment avec des reprises de grands standards du rock comme «La Grange» de ZZ Top, «Smoke on the Water» de Deep Purple ou encore «Foxy Lady» de Jimi Hendrix. Se bousculeront sur la scène : Steve Vaï, Robert Fripp, Uli Roth, John Petrucci, Yngwie Malmsteen, Brian May, Steve Lukather et beaucoup d’autres encore, la recette ayant fonctionné, d’autres concerts auront lieu au fil des années.



GTR un groupe hors norme ?




Pour les jeunes gamers, GTR n’est pas un jeu vidéo et ne veut pas dire «Gran Turismo Racer», mais pour les esthètes de la musique, GTR est une forme contractée du mot «Guitare».  

Les deux Steve, Hackett et Howe
- Mettre dans une casserole Steve Howe (Guitariste de Yes), Steve Hackett (Ex. guitariste de Genesis), Phil Spalding (Bassiste pour Elton John, Mike Oldfield, Orchestral Manœuvre in the Dark), Jonathan Mover (Batteur pour Steve Vaï, Joe Satriani et qui fera un rapide passage par le groupe Marillion) et Max Bacon (qui fut chanteur du groupe heavy métal anglais Nightwing).
- Mélanger le tout, 
- Faire revenir par le producteur Geoff Downes (Qui après avoir joué au sein de Yes et The Buggles, produira Frankie Goes to Hollywood et certains albums de Yes) et vous aurez un groupe nommé GTR.

Avec de telles pointures, le concept du groupe aurait du donner quelques chose de détonnant, mais en fin de compte, après réécoute de l’album éponyme «GTR»  sorti en 1986, je trouve que l'aventure a mal vieilli. Malgré cette dream team du rock progressif, l’album sera un demi échec, tant commercial qu'auprès des fans de rock progressif. Il sera quand même disque d’or malgré l’absence de hit. La meilleure place sera avec «When the Heart Rules the Mind» qui se classera à la 14ème place du bilboard.

Mais tout n’est pas à jeter... Il y a de très bons titres comme les deux instrumentaux «Sketches in the Sun» et «Hackett to bits» (Malheureusement trop court), «Here I Wait» qui nous replonge dans l'ambiance de Survivor ou «Reach Out (Never Say No)». 

GTR sonne comme les albums de Yes «90125» ou «Big Generator», les claviers ne sont pas envahissants. Mais il fallait bien que les divergences entre Hackett et Howe éclatent au grand jour, le résultat fut le clash du groupe et chacun repartira dos à dos vers sa carrière solo avant la sortie du second opus. Un album live sortira en 1997 «King Biscuit Flower Hour» avec une très belle prise de son. 


3 commentaires:

  1. J'avais trouvé en bootleg les rares démos de XYZ avec Squire et Page. Je dois avouer que c'est assez quelconque.... Tu me diras, The Firm avec Rodgers et Page était plutôt décevant. Les supergroupes, c'est pas toujours évident dans les années 70, mais alors des musiciens de cette décennie qui s'y mettent dans les années 80, ça pique.

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  2. Sympa de parler de ce groupe éphémère (totalement ?) oublié malgré leur très bon opus (bien qu'inégal). Un groupe qui avait réussit à ne pas tomber dans le piège de la démonstration.
    Les "fans" de Howe et/ou de Hackett furent un peu surpris par le résultat de cette rencontre qui avait bien plus de liens avec un Hard-Rock FM ou de AOR que le Rock Progressif de leur ancien groupe (encore plus avec la carrière solo de Steve Hackett). Quant aux amateurs de décibels et de grosse saturation, bien souvent, ils ne posèrent même une oreille sur cette galette. Bien dommage.
    Seule la presse musicale spécialisée dans les instruments à cordes fit un bon écho à cette courte aventure, vantant le jeu des deux icônes du Progressif qui avaient transformé leur jeu (souvent bien difficile de savoir qui joue quoi sur cette galette), mettant de côté leur égo (hélas, seulement le temps de l'enregistrement de l'album) pour GTR.
    A rapprocher également (dans une certaine mesure) des deux premiers Zeno.

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  3. L'excellent label Cherry Red (qui comprend aussi Lemon Records, Manticore et surtout Esoteric Records) a réédité l'album (sorti le 28/08/15) avec en bonus (sr un second CD) l'intégralité d'un live enregistré le19/07/1986 à Los Angeles.

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