Suite de notre petite série
consacrée aux acteurs d’Hollywood qui poussent la chansonnette. Ceux qui le
font vraiment, avec plus ou moins de bonheur, comme une sorte de carrière
secondaire, et souvent loin des médias. Après Juliette Lewis et Bruce Willis,
on va s’intéresser à un drôle de cas : Steven Seagal. Qu’on voit débarquer
sur les écrans en 1988 dans NICO. Joli succès. Steven Seagal s’y bat à mains
nues, sa spécialité. Et il s’y connait, c’est une sommité du Aïkido et autres
arts martiaux.
Ses films rapportent un max, et la Warner les enfile comme des
perles. PIÈGE EN HAUTE MER, en 1992, avec la réplique "I'm the cook" je fais tout péter la cuisine du bateau en mettant une bombe insecticide dans le micro-ondes, et sa suite en 1995, PIÈGE A GRANDE VITESSE (la même chose que le premier, mais dans un train) sont des modèles de séries B
d’action, distrayantes au second degré. Le filon s’épuise, et depuis, Steven
Seagal, avec 30 ans de plus, traine péniblement sa carcasse dans des trucs qui
sortent directement en DVD. C’en est pathétique, il n’est filmé qu’en gros
plan, et on le soupçonne de se faire doubler dès qu’il s’agit de monter sur un
tabouret. Les scénarios se répètent, l'ex flic ou l'ex de la CIA qui châtie les dealers, vient en aide à une vieille cousine dont la fille a été enlevée, etc... Il est l'Ordre, il est la Justice, et il la Morale... il est très pénible !
Mais depuis toujours, Steven
Seagal est un fou de musique, de blues, de country. Il a sorti deux disques SONGS
FROM THE CRYSTAL CAVE (2004) avec Stevie Wonder en guest, et MOJO PRIEST
(2006). Ceusse qui s’y connaissent reconnaissent que ça se tient, les deux
albums ont remportés des prix, et se sont très bien vendus. Seagal est l’auteur
compositeur de la majorité de ses titres. Guitariste solide, qui puise chez les
bluesmen slidant du Sud autant que chez JJ Cale ou Knopfler, il joue la paume ouverte
sur la caisse, ne fait bouger que son pouce sur les cordes. Ce qui donne l’impression
parfois qu’il ne joue pas, qu’il tient juste sa guitare ! Mais si. D'après les photos que j'ai vues, il joue généralement sur une Stratocaster ou une Firebird.
Sous
ses airs de grosse brute (1,93 m), Steven Seagal cache un cœur de bouddhiste, il se
produit souvent dans le cadre de concerts caritatifs, il est très actif dans le
soutien des enfants malades. Mais on le voit aussi dans un méga concert à Séoul, les Mickael Jackson Friends, avec une brochette de stars.
On écoute une version de « Hoochie
Coochie Man », en petit comité, et je trouve ça plutôt pas mal du tout !
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Kevin Costner, commence à
travailler au début des années 80, on le remarque jeunot dans SILVERADO de
Lawrence Kasdan, et pour son grand premier rôle il enfile le feutre d’Eliot Ness
dans LES INCORRUPTIBLES de Brian de Palma. Le SENS UNIQUE de Roger Donaldson
est alambiqué mais distrayant, avec une esthétique 80’s à se flinguer… Genre
scène d’amour sous filtre bleu avec du sax ténor en fond sonore…
Il épate tout
le monde avec sa première réalisation, DANSE AVEC LES LOUPS (1990), western contemplatif
de 3h30. Deuxième réalisation et flop avec POSTMAN en 1997. La rumeur court que Kevin Reynols aurait fait plus que le seconder sur le tournage... Comme il est
également producteur, ça laisse un trou dans la caisse, qu’il faut combler par
des choix de films parfois discutables. Kevin Costner enchaine les rôles au
sommet du box-office, dans JFK, BODY « I always love you » GUARD,
WATERWORLD, ROBIN DES BOIS… Du gros, voire du lourdingue, des productions énormes. Il est superbe
dans UN MONDE PARFAIT d’Eastwood.
Ca se tasse dans les années 2000, et là, il
revient nous faire le sexagénaire agile et belliqueux dans des productions
Luc Besson, comme son alter-égo Liam Neeson. Son troisième film comme metteur en
scène, encore un western, OPEN RANGE n’est pas mal du tout.
C’est
justement au début des années 2000 qu’il délaisse les flingues pour sa guitare.
Il monte avec des potes à lui MODERN WEST, un groupe country-folk. Trois albums
au compteur, UNTOLD TRUTHS en 2008, TURN IT UP en 2010, et FROM WHERE I STAND l’année
suivante. Apparemment, le quatrième est en cours… Bon, comme ça en studio, et
même parfois dans des shows, c’est un peu rigide aux entournures, propre sur
soi, assez calibré, versé vers la FM comme on dit… Il a même été invité par Drucker à pousser la chansonnette un dimanche. Mais quand le blues-rock
montre le bout de son nez, ça peut être pas mal. Il aime finir un set sur Dylan visiblement, et "Tambourine man" en particulier.
Kevin Costner gratouille de la
guitare acoustique, on sent bien que le potentiel musical vient surtout de ses
acolytes. M’enfin, il a une bonne voix des intonations JJ Calliennes parfois
(décidément…), un peu de rugosité quand il force un peu. Et une belle gueule encore à 60 balais. On regarde un "Red River" plutôt bien balancé.
c'e'st pour imiter BB King qu'il joue assis Steven? ou il ne tient plus debout? Il vient de lire ta chronique , il a pas trop aimé le "pénible" je crois, I'm going to the Deblocnot qu'il m'a dit....
RépondreSupprimerJ'avais écouté quelques titres de ses disques, et, sincèrement, j'avais été plutôt surpris, non seulement par la bonne tenue de l'ensemble, mais également parce que cela ne sonnait pas FM (bien que souvent "Blues mainstream US"). Rien à voir avec ce qu'avait fait Don Johnson, par exemple. De plus Seagall (Seagull ?) s'y révèle un bon guitariste jouant juste et avec retenu.
RépondreSupprimerSeagoal, meilleur musicien qu'acteur ? Certainement.
2001 l'odyssée des chroniques !
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