Sam Houston Andrews III, né un 18 décembre 1941, à Taft en Californie, est décédé le 12 Février 2015, à l'âge de 73 ans.
Sam Andrews était l'un des fondateurs du fameux Big Brother & the Holding Company ; ce groupe, cette family de freaks californiens chargés d'idées utopiques et de diverses substances qui font planer, allait - avec d'autres - révolutionner la musique populaire en lui injectant une bonne dose d'acide (Acid-Rock), de Folk et de Blues.
Rapidement, Sam Andrews s’immerge dans la musique. Influencé, à ses débuts, par le Delta Blues ainsi que Bo Diddley, Chuck Berry et Little Richards, il joue dès ses 17 ans dans un groupe, The Cool Notes, et anime une émission hebdomadaire de télévision.
Lorsqu'il intégre l'université de San-Francisco (choix imposé par la mutation de son père militaire), il s'intéresse à la musique Folk, alors très en vogue dans les milieux universitaires.
Un peu plus tard, il branche le courant et passe à la guitare électrique pour fusionner leur Folk initial avec le Blues et le Jazz, le Free-Jazz même. Cherchant le moment magique et éphémère dans l'improvisation. Un état parfois chaotique, atonale, naïf, et/ou maladroit, tentant de flirter avec le Raga de la musique indienne.
Ainsi, Sam Andrews fait partie de cette bande de bardes (plus ou moins) allumés, de chevelus émaciés, qui ont créé le son de la Bay Area, du Rock psychédélique, de l'Acid-Rock de San-Francisco. Quelque chose de nouveau qui va marquer à jamais les esprits et dont l'influence continue encore aujourd'hui - bien que souvent indirectement -d'avoir du poids.
Ces jeunes qui souhaitent vivre en marge de la société, qui tentent de vivre autrement, d'une façon qui leur paraissent plus juste, plus équitable et plus saine pour l'esprit.
Révolutionnaires à leur manière, des contestataires qui souhaitent changer les choses, les mœurs, dans la douceur et le partage. Les fleurs à la place des armes. L'amour à la place du conflit.
Leur patronyme est une critique, une gentille provocation, du gouvernement Américain.
"Big Brother" issu du livre de George Orwell "1984" : "Big Brother is watching you". Certainement le roman dystopique le plus célèbre au monde, avec le régime totalitaire de "Big Brother" qui contrôle la population en réduisant les libertés, contrôlant les pensées à force de propagandes et désinformations.
Et "The Holding Company" pour le capitalisme et ses holdings qui contrôlent tout avec le consentement de l'Administration.
"Are you holding" était aussi une expression argotique signifiant "As-tu de la came ?" (à vendre).
Big Brother allait gagner un noyau de fans, notamment grâce à ses deux guitaristes, James Gurley et Sam Andrews.
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| Andrew avec Janis Joplin |
Ce collectif de doux rêveurs aurait pu rester dans l'ombre, au mieux faire partie de ces groupes cultes si leur manager n'avait pas connu à l'université, au Texas, une fille passionnée de Blues. Cette fille s'appelait Janis Joplin. Elle fut le soleil de cette formation, et lorsqu'elle la quitta (poussée par son management) pour voler de ses propres ailes, "Big Brother & the Holding Company", pour ainsi dire, logiquement, fut plongée dans la nuit. Après la mise en orbite du succès avec "Cheap Thrills", c'est la douche froide, la chute mortelle.
Toutefois, Sam, certainement meilleur musicien que ces collègues, est entraîné à sa suite par la diva de l'acid-blues-rock,. Ensemble, ils forment le Kozmic Blues Band. Groupe qui enfante un disque du même nom.
Malheureusement, en ce temps là, l'existence des groupes, continuellement sur la brèche, entre tournées incessantes et enregistrements (c'est l'époque où ils pouvaient sortir deux disques dans la même, avec 45 tours en sus), était précaire. Ainsi, si le Kozmic blues Band réussi à concevoir un bel écrin pour accueillir la voix de Joplin, les prestations scéniques laissent à désirer. L'ambiance entre les musiciens n'est pas au beau fixe ; de plus, le collectif semble replié sur lui-même, nullement à l'écoute du public, ni même (du moins totalement). Fini l'esprit de famille telle que le cultivait Big Brother & the Holding Company. Sam Andrews et Joplin, regrettent leur choix, et prennent la décision de dissoudre le Kozmic Blues Band.
Andrews ne perd guère de temps et retrouve David Getz et Peter Albin (qui, de leur côté, viennent de quitter le backing band de Country Joe & the Fish). Ensemble, ils font renaître de ses cendres le Big Brother & The Holding Company (en espérant que ce patronyme ait encore gardé une notoriété).
Le groupe parvient à réaliser deux disques. Un premier en 1970 avec l'aide de Nick Gravenites, le bon "Be a Brother" ; et un second moins inspiré l'année suivante, "How Hard it is", avec Kathi McDonald au chant, sans retrouver le succès. Le groupe rend les armes en 1972. Andrews change d'air et part pour la côte Est, à New-York. Toujours curieux, ne se reposant pas sur ses acquis, cherchant à évoluer et à apprendre, il s'inscrit à la New School for Social Research pour étudier l'harmonie et le contrepoint, et à Mannes School of Music pour la composition. Il ne rentre à San-Francisco que huit ans plus tard. De retour au bercail, il s'intéresse au saxophone et à la clarinette qu'il essaye de maîtriser.
Big Brother & the Holding Company est reformé en 1987 et sort deux albums, puis "The Lost tapes" en 2008, inédits live de la fameuse période avec Janis. Mais Andrews quitte le navire en 1996.
Dans les années 90, parallèlement au Big Brother il fonde son propre groupe sobrement intitulé Sam Andrews Band et part sur la route, tournant notamment avec d'autres vétérans, ceux de Moby Grape.
En 2001, il est directeur musical du spectacle "Love Janis" (comédie musicale évidemment en hommage à Janis Joplin).
Il s'éteint à 73 ans, 6 ans aprés James Gurley, RIP
(1) Choriste de luxe que l'on retrouve chez Ike & Tina Turner, les Mad Dogs de Joe Cocker, Delaney & Bonnie, Rolling Stones (Exile on Main Street), Betty Davis, Freddie King (Getting Ready), Leon Russell, avant de se lancer en solo dans les années 90.
Hall of the Mountain King (25/04/1967)
The New "Big Brother" (... forcément, il manque quelque chose)
Le "Big Brother" avec Kathi McDonald
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Janis JOPLIN "40 ans déjà"
"Summertime" 68'
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