mercredi 27 mai 2015

BEN. E. KING R.I.P. (23/09/1938 - 30/04/2015)




     Benjamin Earl Nelson est parti pour d'autres cieux le jeudi 30 avril 2015, à 76 ans. Il faisait partie de cette liste de chanteurs initiés et forgés à la musique par le Gospel, qui écrivirent et interprétèrent les premières chansons Soul.


      Benjamin est né le 23 septembre 1938, à Henderson, en Caroline du Nord, où, très tôt, il chante le Gospel à l'église. A neuf ans, sa grand-mère l'envoie rejoindre ses parents qui sont partis travailler à New-York, à Harlem.
Là, le soir, lorsqu'il n'aide pas son père au snack, il part rejoindre des camarades pour chanter dans la rue. S'il participe toujours à la chorale de l'église évangélique du coin pour chanter du Gospel, il est initié à d'autres musiques d'obédience moins liturgiques.

Avec "The Four B's", avec qui il chante du Doo-woop dans les rues, il invite parfois d'autres groupes à venir se confronter à eux, dans des joutes vocales (attirant l'attention des badauds et de la gente féminine)
Il devient professionnel à partir du moment où il rejoint le groupe The Five Crowns en 1958.

     La chance lui sourit lorsqu'il rejoint les Drifters, un collectif à géométrie variable fondé par Clyde McPhatter, et qui ne parvient plus à retrouver le succès après deux hits ("Money Honey" et "Honey Love").
C'est le propre manager des Drifters, George  Tradwell, qui fait un tour de passe-passe en prenant tout simplement The Five Crowns (alors réduit à quatre chanteurs) qu'il rebaptise The Drifters. C'est à ce moment là que Nelson hérite de la place de leader.Le public n'est point dupe et fait parfois part de son mécontentement, pensant avoir été floué. Les Five Crowns/Drifters sont "enfermés" en studio, et bossent sur de nouvelles chansons qu'ils pourront revendiquer légitimement comme les leurs ; et gagner l'aval du public.
Le travail s'avère payant avec deux titres qui deviennent n° 1 en 1959 : "Save the Last Dance for Me" (écrite par Doc Pomus et Mort Schuman) et "Please stay".

Suite à un désaccord financier avec le manager George Tradwell qui n'a pas voulu suivre une demande d'augmentation de salaire et de partage de royalties plus équitables, Nelson quitte le groupe en 1961 et tente sa chance dans une carrière solo.

     Nelson signe chez Atlantic, prend le nom d'artiste de Ben E. King et enregistre un premier succès : "Spanish Harlem" (écrit par Jerry Leiber et Phil Spector). Succès mitigé à sa sortie, mais qui deviendra par la suite un grand classique, souvent repris.
Suit "Stand By Me", une chanson qui fait désormais partie d'une mémoire collective. Qui n'a jamais entendu cette chanson au moins une fois dans sa vie ? Une chanson reprise des centaines de fois (même Lemmy et Dave Lombardo de Slayer s'y sont mis), que l'on retrouve dans les B.O. de dizaines de films (dont évidemment le film du même nom de Rob Reiner).
Cette chanson, co-écrite avec le célèbre tandem Leiber & Stoller, dont les paroles proviennent d'un vieux Gospel du début du XXème siècle ("Lord, stand by me"), reste le plus grand succès de Ben E. King. C'est une des chansons les plus diffusées par les médias audiovisuels américains, et le Congrès américain l'a incorporée au Registre National des Enregistrements.


     Toutefois, sa carrière ne s'arrêta pas là. Pendant cette décennie, elle bat son plein ; disco-graphiquement jusqu'en 1967, avec l'album "What is Soul".
Il enregistre d'autres grandes chansons à succès, dont, l'année suivante, "Don' Play that Song (You lied)" écrite par son épouse et Ahmet Ertegün lui-même, et repris par Aretha Franklin en 1970, qui en fait un nouveau succès.

     A partir des années 70, ses disques ne font plus recettes. Néanmoins, son nom réapparaît parfois avec un 45 tours réussissant à percer dans les charts. Comme c'est le cas pour "Supernatural thing - part I" - chanson qui cherche à profiter de la mode du Disco qui commence alors à prendre de l'ampleur - qui grimpe à la première place en 1975 (ou 5ème suivant les biographies)

     En 1982, il renoue avec les Drifters pour une tournée.
En 1985, le film "Stand by Me" de Rob Reiner lui offre un nouveau - mais court - regain d'intérêt ; c'est l'occasion d'une réédition de "Stand by Me" qui se place une nouvelle fois en n° 1. L'année suivante, c'est au tour de "Spanish Harlem", qui profite de ce regain d'intérêt.
Malgré tout, Ben E King continuera sa carrière modestement, devant généralement se contenter de jouer dans des clubs, des salles où un public, plus ou moins attentif à la scène, se sustente tout en se divertissant. Mais qu'importe, il s'estime heureux d'avoir déjà eu l'opportunité d'interpréter des succès, d'avoir pu faire vivre sa famille (qu'il éloigna de Harlem au profit d'un coin retiré du New-Jersey), et de pouvoir encore chanter (même si le public est désormais restreint et qu'il arrive, parfois, qu'on le confonde avec B.B.King (!) ).
Il dira souvent qu'il n'était pas une personne extraordinaire, juste quelqu'un qui a la chance d'avoir une bonne voix.
Parfois, il remontait les rues de Harlem à pied. afin de ne pas oublier le parcours qu'il avait réalisé, et d'apprécier la chance qu'il avait eut de pouvoir s'extirper d'une vie toute tracée et cantonnée à une routine peu valorisante, d’avoir connu autre chose, d'avoir pu voyager.

     Loin d'avoir oublié son passé, Nelson a créé la "Ben E. King Stand by Me Fondation". Une association à but non lucratif  servant à récupérer des fonds pour permettre à des jeunes méritant de poursuivre leurs études. Ou encore pour aider des organisations qui s'emploient à venir en aide à des personnes en difficultés. souffrant de problèmes de maltraitance, de violence domestique, de toxicomanie, de pauvreté, ainsi que pour des adolescentes enceintes.

 Il réalise un dernier disque en 2006 "I've been around", et une dernière tournée en 2013.

Le 17 mai 2015, un hommage lui a été rendu lors du Billboard Music Awards.

Gary "U.S." Bond : «l’une des âmes les plus douces, gentilles et talentueuses que j’ai eu le privilège de connaître et de compter parmi mes amis depuis plus de 50 ans. Merci Ben E. pour ton amitié et le superbe héritage que tu as laissé».






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1 commentaire:

  1. Putain "Stand By Me" quand même!!!! 61, l'année du bœuf, le bestiau sur lequel le rat s'est juché pour se présenter le 1er devant Bouddha...
    Stand By Me, merde!!

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