Il y a 65 ans, Martin Veyron
poussait ses premiers cris à Dax. Il fréquentera l’école des Arts déco à la différence
de ses collègues dessinateurs de bandes dessinées qui eux rejoignent en majorité les Beaux-Arts.
Il réalise ses premiers travaux d’illustration dans des journaux comme Lui, L’Expansion
et le Cosmopolitain.
En 1977, il rentre dans le journal créé en
1972 par Gotlib,
Claire Bretécher
et Nikita Mandryka, «L’Echo des Savanes». A cette
époque, il crée son personnage fétiche de Bernard
Lermite. Un gars qui est un français d’allure banal, blond, toujours
habillé d’un costume un peut lâche de couleur sombre. Comment gagne t-il
sa vie ? Mystère ! Dans un épisode de ses aventures, il téléphone à sa
mère pour un dépannage... On en déduit qu’il est entretenu par ses parents. Ses
aventures sont constamment ponctuées de problèmes en tous genre. Il se retrouve
roi d’une île, il meurt, il est pris en otage, il redevient un bébé etc. De toute manière, il se sort de toute les situations après avoir mis, involontairement, le souk partout où il est passé.
Mais ce qui l’intéresse
surtout, ce sont les femmes, même si il parait gauche et timide au premier
abord, Bernard Lermite est un dragueur et un
prédateur sexuel redoutable qui essaye de séduire le beau sexe en adoptant un
comportement immature pour arriver à ses fins.
Bernard Lermite est un mélange de Gaston Lagaffe et de Sam Bot
(Pour ceux qui se rappellent de ce personnage binoclard et maigrichon gâté par la
nature). Mais c’est aussi un fumiste un peu manipulateur qui vit en marge
du monde qui tourne autour de lui. Bernard Lermite est-il un parasite ? possible...
Le dessin de Martin Veyron
est fluide, limpide et lisible et sa façon de jouer avec la langue française
donne à ses dialogues un coté percutant qui colle parfaitement aux histoires de
ce semi-looser qu’est Bernard Lermite. En 1982, «L’Echo
des Savanes» ferme ses portes. Martin Veyron rejoint les équipes de «Pilote». Mais pendant sa période «Écho des Savanes», il va publier 5
albums de son héros récurrent dont certains titres sont de vraies perles. Et de citer le troisième album «Personnellement je ne veux pas d'enfants (mais les miens feront ce
qu'ils voudront)»
ou encore «Ce n'est plus le peuple qui gronde mais le public qui réagit» pour le cinquième. Bernard
Lermite disparaîtra au bout de 7 albums.
En 1983, Martin Veyron sortira un album
qu’il vendra à plus de 100.000 exemplaires et qui aura une adaptation
cinématographique : «L'Amour propre (ne
le reste jamais très longtemps)», Une étude de mœurs et de
genre. Le héros de l’histoire ressemble beaucoup à Bernard
Lermite, notamment sa manière de voir la vie et de courir après tous
ce qui a un jupon, sauf que dans cette histoire, le personnage cherche la quête
du Point G, donc une BD à ne pas mettre en toutes mains. En 1985 le film sort
sur les écrans avec Jean-Claude Dauphin dans le
rôle du «Héros», Jean-Luc Bideau (le médecin dans la série »H») et Corinne Touzet. Le film sera écrit et réalisé par Martin Veyron
lui-même.
Martin Veyron
créa aussi d’autre personnage comme «Edmond le cochon» qui existera le temps de
trois albums. Un genre d’avatar de «Fritz the Cat», un cochon pervers, lâche,
lubrique et jaloux qui n’a peur que d’une chose : finir en saucisson.
Un personnage animalier dans le style de ceux de Robert Crumb.
En
2001, il sera couronné Grand prix du festival BD d’Angoulême. A son style
personnel et à ses dialogues très drôles auquel s’ajoute un ton pince-sans-rire
adapté à la société qu’il égratigne, Martin Veyron traverse son temps comme un auteur qu’il
faut lire comme un témoin satirique de notre époque.
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