

J’ai
replongé en 2009 avec COMME LE FANTÔME D’UN JAZZMAN DANS LA STATION MIR EN DÉROUTE, parce que j’adorais le titre ! Ça avait le mérite d’être court, une
intrigue alléchante, du suspens, mais patatras, encore les délires à quatorze
dimensions, moi je n’pige pas ces trucs-là ! J’ai rien compris à MATRIX… Et
puis là, en 2014, promis juré, Dantec revenait au roman, au polar, du vrai, du
grand Dantec. LES RESIDENTS. Allons-y.
Au Canada, Sharon Sinclair parcourt les routes à bord d’une voiture, accompagnée d’un
jeune Serbe, Novak, et dézingue quiconque la regarde, l’admire, la désire. Y’en
a pendant 150 pages, c’est brillamment écrit par moment, mais hélas, les tics reviennent au galop, des effets de
styles lourdingues et rabâchés. Des trucs du genre, elle était le nom, elle
était la vie, elle était la vie du nom, elle était le nom de la vie. Voyez le
genre ? Ca marche avec plein de mots, essayez avec euh... tartine et Nutella : elle était la tartine, elle était le Nutella, elle était la tartine de Nutella. Ca marche ! Dantec peut vous torcher une page entière de visage-lumière, visage-mensonge, visage-simulacre, visage-vortex, visage-peur, visage-égo, visage-Nutella (j'déconne, la dernière est de moi !). Résultat, c’est longuet, jusqu’à ce que Sharon et Novak arrivent à
Trinity Station, une base ultra-secrète planquée en forêt, avec des savants,
des espions, on ne sait pas trop. Ils y rencontrent Vénus Vanderberg.

A
Trinity Station, on y observe le monde, on y fume des sticks de cannabis thaï,
y’a des écrans partout, un avion cyber-connecté, de nouveaux personnages,
Flaubert et Montrose, des histoires de CIA. L’intrigue repart, on commence à
mettre les pièces du puzzle en place, mais ça se complique vite. De la
neuro-programmation, des secrets enfouis, des complots, l’homme de Roswell, les
aliens, et des ordinateurs qui programment la mission Apollo en même temps qu’ils calculent l’assassinat de Kennedy…
Trinity
Station, le nec plus ultra de la sécurité est attaquée (par qui ? pourquoi ?), les
tanks, les hélicos. Novak et les deux filles fuient en voiture (comment ?)
et pendant encore 100 pages, on file vers le Mexique, on réécoute « Suffragette
City » de David Bowie 10 000 fois, car la Vérité Vraie du Monde est
dans ce morceau (si j’ai bien pigé…). L’ancien rocker Dantec convoque Dylan et
la Route 66 au voyage, comme William S. Burroughs. On tourne les pages, mais
elles se ressemblent toutes. Et j’ai cru comprendre, qu’il y a une bombe H à la
fin qui mettait tout le monde d’accord, mais franchement, je n’en jugerais pas.
Quelle
lecture éprouvante. Dantec a ses aficionados, qui trouveront ce roman-total, ce
roman-monde, épique, grandiose et pertinent. Pour moi c’est une grosse déception, et une
frustration. Ça pouvait être formidable en coupant la moitié. Tortueux,
alambiqué, violent, mais lisible. Le style de Dantec est puissant, ce type sait
admirablement écrire, bâtir des intrigues, il a un univers bien à lui. Mais là c'est indigeste, redondant, boursouflé. Dommage pour celui-ci. On essaiera peut-être le suivant.
On se console avec David Bowie... (ça dépote bien...)
ooo
Je n'ai lu que Les Racines du mal, en me forçant pour le finir. Je crois que ce type est fou.
RépondreSupprimerLes Racines du Mal. Un départ et une fin assez extraordinaires dans mon souvenir. Une baisse de régime au milieu, avec ses délires.
RépondreSupprimerOui, je pense qu'il est fou. Talentueux, mais fou !