Kebra : le rat de la zone
Bienvenue dans le monde de Bertrand
Huon de Kermadec dit Tramber et de Jean Leguay dit Jano.
Les deux bonhommes feront équipe le temps de six albums qui vont rester dans
les annales de la bande dessinée. Les Humanoïde Associés de Moebius, Jean-Pierre Dionnet
et Philippe Druillet nous feront connaître moult dessinateurs de talent comme Franck Margerin, Dodo et Ben radis (Dont
j’avais déjà parlé dans de précédentes
chroniques) par le biais de leurs journaux comme Métal
Hurlant, Ah ! Nana
ou encore Rigolo ! La
particularité des B.D pour adultes c’est de montrer des histoires, des
personnages et des décors que l’on ne verrait pas dans Pif
Gadget ou dans la Patrouille des
Castors de Mi-Tacq. Tramber et Jano vont mettre
en scène un rat en blouson de cuir noir dans une banlieue pourave d’une cité
bien crade : la cité Staline. Kebra est comme beaucoup de héros de papier,
un looser magnifique qui "se la joue grave" ! Son seul courage face à l’adversité
plus forte que lui, c’est la fuite. Il foire pratiquement tous ce qu’il
entreprend, que ce soit du braquage d’un bureau de poste au vol d’un scooter en
passant par le vandalisme et les dégradations volontaires, tout finit en eau de
boudin. Sa copine, une jolie petite renarde au nom de Fuinette, il l’aime à un
point qu’il remuera ciel et terre pour la retrouver quand elle se fera enlever
par des truands, cette dernière lui sauvera la mise dès leur première
rencontre, mais Kebra
n’est pas tellement reconnaissant et continu à draguer les minettes à droite et à gauche. Guitariste
au sein du groupe «Les Radiations» avec ses potes de la cité,
les répétitions se déroulent souvent assez mal et il est rare qu'une tête d’ampli ne crame pas.
Qui
dit cité, dit bande, et qui dit bande dit guerre et Kebra a un ennemi juré en la
personne de Kruel un loup chef de la bande des Kruel’ Angels (Petite
comparaison avec les Hell’s Angels) qui lui pourrit la vie dès qu’il le peut. Kebra
est un rocker qui a son idéal bloqué dans les années 50, il roule en scooter
couleur rose bonbon. On peut aussi l’apercevoir dans des décapotables Américaines
très fifties, et son arme de prédilection
est le couteau à cran d’arrêt, blouson noir, jean et santiags, Bref ! Kebra
est un loubard zonard qui aurait pu exister sous une apparence humaine.
A bon chat bon rat
«A bon Chat bon
Rat» cette expression du XVIème siècle qui signifie que le chassé (le rat) s’adaptera
à son assaillant et égalera son chasseur, est parfaitement adapté au personnage
de Kebra. Quelques soient les problèmes qu’il se crée ou qu’il aura, il s’adaptera aux
situations dans lesquelles il se trouve entrainé. Dans l’album «Le zonard des
étoiles»,
après avoir dérobé un vaisseau spatiotemporel à un savant fou, il se retrouve
complètement perdu dans un futur galactique entouré de mutants. Et malgré les
galères inévitables, il arrive à draguer une belle princesse. Mais comme il
est bordélique à souhait, il arrive a lui tout seul à déclencher une guerre
inter galactique.
Kebra apparaîtra entre 1981 et 1985, quatre petites années qui en feront un personnage récurrent
du neuvième art.
J'ai adoré Kebra et son univers ; comme j'ai adoré Métal-Hurlant.
RépondreSupprimer"Kesta-ta, kesta ?"
Les années passent et je regrettes les années "Métal Hurlant"
SupprimerAh mais les amis, vous qui étiez fan de Métal-Hurlant, faites comme moi, jetez vous sur Intégrale Rock de Serge Clerc, un pavé de 400 pages dans lequel est rassemblé tout ce que le Dessinateur Espion a pu pondre, la totalité des BD parues dans Métal Hurlant sur le Clash, Blondie, les Cramps, Elvis Costello, Les Stones, les Doors...plus ses couvertures de bouquins, ses pochettes de disques ( Big World de Joe Jackson c'était lui). Une mine d'or!!
SupprimerAh Serge Clerc ! Je dois avoir son album "Rocker" qui doit trainer dans un coin. Il y aurait beaucoup à dire sur lui entre se bandes dessinés, ses livres de dessins et ses illustrations de pochettes de disques comme "Tales from The Cramps" des Cramps
SupprimerHa oui, Serge Clerc. Je connais moins, parfois trop stylé (à mon goût). Toutefois je me souviens d'un bon délire sur Blondie en évadée de prison qui change de vie, change d'identité, et après diverses expériences, se lance dans le Rock'n'Roll après un concert des New-York Dolls. Là, de mémoire, tout était bon : le dessin, le cadrage, les plans et l'histoire.
RépondreSupprimerIl existe une série télé qui reprend des histoires parues dans Metal-Hurlant (avec de jolies pin-up à la clef - racoleur, certes, mais... -).
RépondreSupprimerLes effets spéciaux ne sont pas mal (surtout pour une série francophone), malheureusement, le jeu de certains acteurs n'est pas extraordinaire. Malgré tout, c'est amusant de retrouver ces histoires misent en images.
Ah Kebra et la bande à Kruel : que de souvenirs, à l'époque je dévorais ces BD. " La honte aux trousses" est géniale. Un gros VU!!!!!
RépondreSupprimerKebra tout un univers, kruel et la p'tite fuinette. Merci a T et J pour cet univers dejanter.!!
SupprimerAh nostalgie! J'ai encore des numéros de Métal Hurlant ressortis des cartons (avec d'autres) il n'y a pas si longtemps ...
RépondreSupprimerKebra : c trop fort, trop d'enfer, à quand un come back de ces 2 oufs de la Bd Tramber+jano
RépondreSupprimerJe fais partie de cette minuscule minorité, et même, pourquoi pas, de cette singularité, pour laquelle Kebra est la plus grande BD de tous les temps.
RépondreSupprimerDans ma banlieue perave à moi j'ai dévoré ces bouquins...Enfin des dessinateurs qui me parlaient de mon univers, qui la voyaient (en exagéré, mais à peine!)comme je la voyais...Pour moi, Kebra, c'était les demi-loubs qui me cherchaient partout, tout le temps, dont il fallait se méfier en permanence, surtout le soir et surtout le week-end, quand ils étaient défoncés, et surtout quand j'étais accompagné d'une copine, moi le non affilié à une bande quelconque, le réfractaire à tout cette glauquerie...Mais en même temps, Kruel était à Kebra ce que les Kebras de ma cité-staline étaient à moi-même, et ce que les duls étaient à tout le monde, et par là je me reconnaissais en lui ; d'ailleurs, on échappe pas à certaines réalités : je préfère encore le confort d'un jeans et de baskets éculées à tous les plus beaux costards, et quant au rock bien lourd, comment vivre sans?
J'y reviendrais pas pour tout l'or du monde, dans mon ex-banlieue, mais on ne peut avoir eu 18 ans qu'à un seul endroit à la fois!
Je serai éternellement reconnaissant à Jano et à Tramber d'avoir inventé le rat et sa bande, moi qui me suis si souvent senti comme un lapin épié par des renards dans cet univers...Merci les gars, merci mille fois..:)Vous serez toujours mes potes, à la vie, à la mort, et j'achèterai toujours tout ce que je pourrai de vous même si ce n'est pas forcément la même chose...:)