mardi 6 janvier 2015

ARTHUR MIGLIAZZA "Laying it down"


Dans le lot de CD qui arrive chaque trimestre à la rédac' on a parfois de bonnes surprises ou de bonnes inspirations comme celle qui m'a fait choisir cet album d'un pianiste chanteur dont j'avais certes déjà croisé le nom mais dont ma connaissance s'arrêtait là je l'avoue, Arthur Migliazza. 

Renseignements pris ce gars de Seattle a commencé le piano professionnellement à 13 ans il y a une vingtaine d'années, a eu pour mentors Henry Butler, Ann Rabson et Mr B (Mark Braun) et a appris en écoutant les grands pianistes du blues de Otis Spann à Katie Webster en passant par Professor Longhair ou Albert Ammons, il a joué avec Robert Cray, Little Milton, Tommy Castro ou Bob Margolin. Féru de blues et de piano sa vocation est venue après avoir visionné un biopic consacré à Jerry Lee Lewis, sa passion le pousse à transmettre son savoir puisqu'il enseigne l'instrument dans de prestigieuses institutions. Voila, nous avons fait un peu mieux connaissance avec Arthur, alors passons à cet album qui comporte 9 classiques et 4 originaux.
credit Sam Norry , arthurmigliazza.com

"Overture", une compo maison ouvre sur un jazz funk New Orléans, c'est un instru avec juste des chœurs qui évoque Dr John, ou Professor Longhair, on y relèvera aussi la guitare wah-wah de Jeff Fielder. On va ensuite enchaîner 3 standards, le rock'n'roll fumant "I'm ready" de Fats Domino, "Rockin Pneumonia & Boogie Woogie Fu" de Huey "Piano" Smith et "Boogie Woogie stomp" de Albert Ammons, c'est un festival de swing, un tour de force sur lequel Migliazza fait fumer ses ivoires.

On change de registre avec "Love you mama", un hommage à sa maman, un Chicago Blues mid tempo, avec les guitares de Jeff Fiedler et Laura Martin et un délicat harmonica de Grant Dermody, une très belle pièce de blues. Retour au jazz avec "Sing sing sing" de Louis Prima enchaîné avec le "Bumble Boogie" de Jack Fina, c'est une vraie avalanche de notes, Arthur Migliazza c'est le pianiste qui joue plus vite que son ombre! 
Mais nous voici défilant dans New Orléans avec le festif "Bourbon Street parade", signé du batteur local Paul Barbarin, dans le pur style Dixie, avec banjo (Fiedler) et fiddle (Suzy Thomson).

Un instru bluesy ensuite "Thank you blues", le genre de truc qu'on imagine qu'Otis Spann jouait dans les bouges enfumés de Chicago, avec l'harmonica de Sean Dinvine; puis "Honky tonk train blues" de Lux lewis et "Suitcase blues" de Hersal Thomas, un blues roots popularisé par Sippie Wallace en son temps. Un classique parmi les classiques c'est bien le "Saint Louis Blues" de W.C. Handy, Migliazza en délivre une version instrumentale en boogie sautillant. Nous restent "Professor calling me", un tribute à Professor Longhair et "The Boogie rocks", un boogie puissant signé Albert Ammons.

Ce que ce gars arrive à faire avec son piano est assez hallucinant! Jazz, Boogie, Dixieland, ragtime, blues, rock'n'roll, tout y passe avec la même virtuosité, et en plus c'est un chanteur convaincant; fans de Jerry Lee, Art Tatum, Thélonius Monk, Fats Waller, Otis Spann ou Jellyroll Morton précipitez vous !

ROCKIN-JL
article parue dans BCR le Revue N°39



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